Le Blogue d'Igor

"Heureux ceux qui se regardent avec humour car ils n'ont pas fini de rigoler ..." Lao Tseu

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mercredi 25 février 2009

Une bourlingue en diagonale : balle au Centre


Dimanche 24 août.
Je quitte Mirabel vers 11h et je fais route (via Toulouse, Montauban, Brive, ) pour rejoindre une gentilhommière située près de Valençay (le fromage de chèvre, le château de Talleyrand) où m'attendent mes amis Pierre-Jacques et Marcelle dont c'est la résidence de vacances. C'est à mi-chemin entre Châteauroux et Tours, aux limites du Berry et de la Touraine
 

(en photo zone de vastes champs de maïs, colza, tournesol près de Levroux entre Issoudun et Valençay). Ils ont depuis plus de trente ans patiemment remis en état et aménagé cette vaste demeure entourée de douves. J'y reste jusqu'au mercredi 27 après-midi et j'entraîne mes amis chez des vignerons des appellations proches dont j'avais les adresses pour déguster et acheter des vins.

Lundi 25 août. Visite du vignoble de Menetou-Salon, qui jouxte celui de Sancerre, mêmes cépages (sauvignon en blanc et pinot noir en rouge) et nombre de producteurs ont des vignes dans les deux appellations. Nous pique-niquons dans les vignes du domaine Henry Pellé situé à Morogues qui nous reçoit. Maison sérieuse, de bonne taille (40 ha), joli caveau de dégustation et vins bien élaborés. Nous nous rapprochons de Bourges pour rendre visite au domaine Tour Saint-Martin (Bertrand Minchin), situé à Crosses près de Bourges mais qui possède ses vignes en Menetou-Salon à Morogues et qui propose aussi des vins de l'AOC Valençay, récemment créée, sous l'étiquette du Clos Delorme, intéressants à découvrir. Nous terminons la journée en visitant le palais Jacques Cœur à Bourges dont la longue restauration vient de se terminer et qui, mieux qu'un long discours, montre le train de vie fastueux du personnage qui finit par susciter la jalousie du roi et se vit confisquer sa fortune (on pense à la même mésaventure arrivée à Fouquet deux siècles plus tard).

Mardi 26 août. Nous nous centrons sur les vignobles de Reuilly et Quincy à l'ouest de Bourges et au sud de Vierzon. Le matin visite à Chantal et Jean Tatin dont le chai est situé à Brinay en zone d'appellation Quincy et qui a aussi des vignes en appellation Reuilly. La gamme proposée est assez large puisque en Quincy (seul cépage le sauvignon) les cuvées sont proposées sous l'étiquette du domaine des Ballandors et sous celle du domaine du Tremblay, cependant que l'appellation Reuilly est couverte par le domaine Les demoiselles Tatin en rouge (pinot noir), en gris (pinot beurot) et en blanc (sauvignon). Les vins ont de la fraîcheur et les prix sont raisonnables. Petit pique-nique en campagne au-dessus de la rivière qui arrose Reuilly avant de passer au domaine Aujard, un petit domaine familial situé à Lazenay en zone Reuilly et qui produit des vins bien typés dans les trois couleurs. De là nous repartons vers le domaine de la Mortaigue (sur la commune de Saint-Lizaigue non loin d'Issoudun) où Jacques Sallé a installé son chai de commercialisation, en dehors de la zone de Quincy où il produit une cuvée réputée, Silice de Quincy, aux belles maturité et élevage poussé et de la zone de l'AOC Touraine où il s'est associé avec un vigneron de Saint-Georges sur Cher pour produire une cuvée de belle vivacité, Sauvignon de Silice.
 

Mercredi 27 août. Un peu de tourisme dans les environs en matinée, le choix ne manque pas dans cette région où les châteaux pullulent. Petite halte à Nouans-les-Fontaines où se trouve une maison ayant appartenu à Jean Fouquet, ce peintre et miniaturiste de la fin du Moyen-Âge, et surtout l'église qui abrite une magnifique Pièta de sa main (voir reproduction dans le site de Wikipedia). Nous repartons pour le coquet village de Montrésor sur les bords de l'Indrois, affluent de l'Indre, lui-même affluent de la Loire. Un château du Moyen-Âge restauré et meublé au XIXème siècle par un noble polonais, le comte Xavier Branicki, domine le village. On croise des familles parlant le polonais dans les rues du village. En début d'après-midi, visite de la jolie ville de Saint-Aignan sur les bords du Cher, vieilles maisons, église avec crypte romane aux murs gardant des traces de peinture, vaste château hétéroclite surmontant le site. De là, je pars vers Tours en suivant les bords du Cher (Chenonceaux, Vouvray, Montlouis) et me rends au nord de Tours chez mon amie Annie et son compagon Jacques qui m'accueillent chez elle près de Monnaie.

Jeudi 28 août.
Avec l'amie Annie, nous partons en début d'après-midi rendre visite à Bernard Baudry, un vigneron de l'appellation Chinon installé à Cravant-les-Coteaux, sur les bords de la Vienne qui rejoint la Loire un peu plus loin, à Chinon. Accueil sympathique par une jeune femme qui nous fait déguster quelques unes des quatre cuvées du domaine (les Granges, le Clos Guillot....) dans différents millésimes (2004, 2006, 2007). Belles expressions de cabernet-franc sur ce terroir de la côte de Sonnay. Je souhaitais déguster aussi un Chinon blanc mais cela s'avéra impossible chez Baudry non plus que dans quelques domaines voisins où je tentai ma chance. Il faut déjà être parmi les clients habituels pour espérer en obtenir.

Nous contournons Tours par le sud pour rejoindre les bords du Cher et visiter les jardins du château de Villandry. Ce grand amphitéâtre serti dans les bois que l'on découvre depuis les terrasses du château est une vraie merveille avec ce jardin potager à la géométrie méticuleuse vers lequel on descend après être passé par le jardin d'eau puis par le jardin d'ornement avec ses deux salons de broderies de buis taillés ; un labyrinthe et un jardin des simples complètent cet ensemble.



(à suivre)

dimanche 13 juillet 2008

Sur la piste aux étoiles : jour de repos et étape de liaison

Le soir du jeudi 19 juin, j'arrive chez mes amis J. et J. A. qui ont fait de leur grande maison sur un causse du Lot un petit paradis où il fait bon séjourner. Je retrouve les animaux de toutes sortes, exotiques ou domestiques, qui constituent un petit zoo privé. J. me montrera aussi la grotte préhistorique située sur un vaste terrain qu'il a acheté il y a quelques années et dont il a entrepris la fouille en bonne et due forme.

Je repars le samedi matin en direction de Mont-de-Marsan où je dois retrouver les anciens des Ballets occitans pour notre rendez-vous annuel. Je me trouve vers midi près d'Agen et je résiste héroïquement à la tentation d'aller seul chez Michel Trama à Puymirol. Je décide d'un arrêt déjeuner à Astaffort, vingt km au sud d'Agen, au Square, l'hôtel restaurant de Michel et Sylvie Latrille. La bâtisse de village aux enduits extérieurs de tons du sud est confortable et cossue, elle appartient à Francis Cabrel, enraciné ici, et c'est son épouse qui l'a aménagée et décorée. Michel (aux fourneaux) et Sylvie Latrille (en salle) avaient un restaurant à Agen jusqu'à la fin des années 90 et ont alors répondu à la proposition des Cabrel de prendre en main la gestion et l'animation du Square. Accueil affable et compétent de la part de Sylvie Latrille.

Je choisis le menu dit « Les caprices » à 37 euros (1E, 1P, 1D). J'hésite pour l'entrée entre le boudin noir (de Christian Parra) aux pommes et tarte fine croustillante ou un saumon mariné avec compotée de poireaux. J'opte pour la seconde proposition. Le choix pour le plat est entre un dos de cabillaud rôti et fine ratatouille, une dégustation de canard (escalope de foie gras poêlé, parmentier et magret) ou une côte de cochon noir de Gascogne (mon choix). Pour dessert, je retiens les cerises pochées au marsala avec une crème légère au mascarpone.

L'attente n'est pas longue car arrive une petite série d'amuse-bouches délicieux qui sera suivie d'un en-cas sous la forme d'un velouté d'asperges en mini tasse. J'examine un peu les lieux : murs blanc et crème (peinture à la cire brillante), éclairage discret, sièges droits donnant une bonne assise à table. La carte des vins est dominée par les bordeaux mais on trouve aussi des vins locaux (dont celui d'Astaffort) : Côtes du Brulhois, VdP de Gascogne. Au verre, offre restreinte : un blanc, un rouge et un moëlleux. Verres Spiegelau et petits pains maisons.

Arrive le saumon mariné sur son lit de blancs de poireaux crémés, quelques œufs de lompe noirs et des germes d'alfalfa pour décor : simple et savoureux. Bon accord avec le VdP des Côtes de Gascogne : château Pellehaut, cuvée Ampeloméryx, 2005, aux arômes évoquant la pêche et l'angélique (chardonnay, sauvignon et petit manseng).

Je fais ensuite un sort à la belle côte de porc à la viande persillée servie avec un petit chignons de tagliatelles et décor de pois gourmands qui s'accomode (sans plus) du vin du domaine du Boisrond à Astaffort, 2005 (cabernet sauvignon et merlot). Les cerises pochées du dessert sont une petite merveille que je ne peux accorder avec un liquoreux, conduite automobile oblige... Trois mignardises délicieuses remplaceront le sucre pour l'excellent café que je prend avant de repartir.

Ma route passant par Montréal (du Gers) où se trouve le château de Pellehaut dont j'ai bien aimé le blanc, je décide de m'y arrêter. Arrivé au domaine en milieu d'après-midi de ce samedi, je constate que le caveau n'est pas ouvert mais Gaston Béraut le père accepte de m'ouvrir les portes et de me présenter ses productions sans pouvoir vraiment déguster. Le domaine n'est pas une miniature : 550 ha dont 180 en vignes et le reste en polyculture, principalement élevage de bovins. Les vins sont en appellation vins de pays des Côtes de Gascogne, dont la zone recoupe celle de l'armagnac et s'étend pour l'essentiel dans le Gers. Je confirme mon intérêt pour la cuvée Ampeloméryx et me laisse tenter par Les Marcottes, une des cuvées de rouge. Le domaine produit de l'armagnac, zone Ténarèze, sur sols de boulbènes (argilo sableux) en millésimes anciens (1973, 1977, 1979, 1987) ainsi qu'une superbe eau-de-vie de folle blanche titrant 56° et aux arômes de pomme verte, de poire et finement réglissée. Ainsi lesté de quelques bouteilles je repars pour Benquet, près de Mont-de-Marsan, chez Manu et Zézé où je retrouve les ancienn(e)s des Ballets occitans pour nos agapes annuelles. Je vous donnerai dans un autre billet la recette des aubergines à l'afghane (banjan borani) que j'ai préparées à cette occasion.

Le Square
5/7, place de la Craste
47220 Astaffort
05 53 47 20 40
restaurant fermé D soir, L tlj, Ma midi
site Internet

Domaine de Pellehaut
32250 Montréal du Gers
05 62 29 48 79
site Internet 

 

 

lundi 30 juin 2008

Sur la piste aux étoiles : passant par Fronton, humant ma bouteille

 Devant faire étape le soir chez des amis près de Cahors, j'ai eu envie de faire une petite halte dans le Frontonnais, ce vignoble apprécié des Toulousains pour ses vins aux arômes de violette (la fleur emblématique de leur ville) et de réglisse venant de la négrette. Bien conduit, ce cépage associé le plus souvent au cabernet-sauvignon et au cabernet-franc ainsi que, quelquefois, à la syrah donne de belles cuvées et je voulais y voir sur place en allant rendre visite à deux ou trois producteurs sur la trentaine que compte l'appellation.

Je connaissais déjà le domaine Bellevue-la-Forêt ainsi que le Comte de Négret (la cave des vignerons de Fronton) qui sont assez largement distribués. Une petite liste de trois domaines (château Plaisance, domaine Le Roc et château Montauriol) m'avait été envoyée par Jean-Louis Le Vieil, dégustateur et membre de Slow Food Béarn, qui la tenait de Vivien Antignac, le nouveau sommelier du Puits-Saint-Jacques, l'excellent restaurant de Pujaudran dans le Gers près de Toulouse.

Au sortir de l'autoroute, j'ai commencé par un arrêt à Vacquiers où se trouve le caveau du château Plaisance. J'ai été reçu très gentiment par Louis Penavayre, le père, et son épouse qui tiennent boutique au centre du village. Le volubile Louis m'a présenté avec conviction la gamme des rouges de la propriété : d'abord Grain de Folie 2007, une cuvée de pure négrette, un joli vin de soif aux arômes de violette et de poivre blanc, puis la cuvée Château de Plaisance 2006 (négrette 75, syrah 20, CF 5) plus arrondi, aux arômes plus mûrs et enfin la cuvée Thibaut de Plaisance 2005 (négrette 70, syrah 20, CS 10) fin et nerveux et au boisé bien fondu. Je termine par un joli rosé de saignée, cuvée Château de Plaisance 2007 et je fais un choix de quelques bouteilles à emporter.
 
L'heure du déjeuner approche et je demande son avis à mon hôte sur un restaurant de Villemur que j'ai repéré dans un guide. Il me dit pourquoi n'iriez-vous pas plutôt chez ma nièce à Paulhac, tout près d'ici, elle vient d'ouvrir un restaurant et vous verrez c'est pas mal du tout. Je me laisse convaincre (et puis, pour un oenophile, aller à Paulhac ne se refuse pas ...) et je ne le regrette pas, bonne pioche (voir le billet suivant).

Avant de vous parler de ce restaurant dans un prochain billet, je veux vous dire quelques mots du domaine Le Roc à Fronton où je suis passé l'après-midi avant de reprendre l'autoroute. Ce domaine d'une vingtaine d'hectares tenu par un dynamique quatuor de la famille Ribes offre une jolie gamme de vins à dominante de négrette ce dont me convainc une dégustation au chai près des superbes foudres d'élevage. La cuvée La saignée 2007 (négr 70, syr 30) est d'un rose soutenu et sa bouche aux arômes de fruit rouges est ample et grasse. La cuvée Le classique 2005 (négr 60, syr 30, CS 10) conjugue violette, épices et noyau de cerise sur une trame souple. La cuvée Don Quichotte 2005 (négr 60, syr 40) élevée en foudre pendant 18 mois, présente une belle matière, des arômes complexes d'épices et de fruits et des tanins fins. La cuvée Réservée 2004 (négr 50, syr 25, CS 25) élevée pour partie en barriques a des tanins plus serrés et des arômes évoquant les épices et les fruits noirs. Je reprend ma route avec un petit assortiment des vins du domaine.

Château Plaisance
Louis et Marc Penavayre
place de la Mairie
31340 Vacquiers
05 61 84 97 41
site Internet

Domaine Le Roc
Famille Ribes
1605, av. de Toulouse
31620 Fronton
05 61 82 93 90 
site Internet 

 

 

mardi 27 mai 2008

Clapin clapant

J'avais consacré un long billet (Tête à Clape, du 26 mai 2007) l'an dernier à pareille époque aux « Sentiers gourmands en Clape vigneronne ». Je serai plus bref cette année, non que la 5ème édition qui se tenait ce dimanche 18 mai ait été moins réussie que la précédente, mais je ne voudrais pas lasser le lecteur.

Cette année le tracé partait du et revenait au château Capitoul sur les flancs sud-sud- ouest de la Clape entre Narbonne et Gruissan. Superbe vue sur les étangs de l'Ayolle et de Bages et de Sigean ainsi que sur l'île Saint-Martin au-dessus de Gruissan depuis le plateau caillouteux avant une longue descente par une belle pinède dans une zone de 900 ha (Les Auzils, voir le site) appartenant au Conservatoire du littoral (taureaux, chevaux).

Tracé parfait pour ce qui est du dosage des montées, des plats et des descentes ainsi que de l'espacement des étapes qui sont autant de stations de dégustation des vins (cinq à six cuvées à chaque fois) et d'arrêts gastronomiques pour apprécier les six préparations conçues par Marc Schwall et son équipe du restaurant « Les cuisiniers cavistes » à Narbonne. En dépit d'une affluence croissante (1000 personnes cette année), il n'y a pas eu de bousculade ou de longues attentes pour approcher les vignerons et les cuisiniers et nous avons pu à chaque fois nous asseoir. Temps parfait pour ce genre d'exercice : soleil avec quelques nuages photogéniques et vent modéré évitant d'avoir chaud.

De l'avis général dans le petit groupe d'amis qui cheminions de conserve les plats proposés étaient très bien conçus et parfaitement préparés. Je ne les citerai pas tous mais je veux mentionner :
- le gaspacho de poivrons grillés qui ouvrait la marche à l'étape Cayenne pour lequel j'ai choisi le rosé cuvée le Planteur 2007 du domaine Sarrat de Goundy
– à l'étape Les taureaux la raviole parfumée à la truffe blanche, saint-jacques et asperges vertes au jus de viande tranchée avec une série de pains spéciaux que j'ai accompagné de deux des blancs proposés : la cuvée Albus 2007 du château Laquirou (fin et minéral avec une très légère touche de fumé) et le blanc Château des Monges du domaine Abbaye des Monges (arômes fruités et jolie fraîcheur)
– à l'étape Les Hauts de Bertheliès je suis resté fidèle au blanc avec la cuvée Aimée de Coigny 2007 du château Mire l'Étang d'une belle fraîcheur et une touche un peu anisée pour accompagner le pressé de volaille et aubergines, vinaigrette de betterave, salade roquette
– à l'étape L'Étang de Capoulade les rouges retrouvaient droit de cité pour accompagner l'épaule d'agneau de pays mijotée, les haricots « barraquets » et les petites pommes de terre au simple jus de rôti au thym, choix difficile entre les belles cuvées du Mas de Soleilla (Chaille 2005), du château L'Hospitalet (Art de vivre 2006) et du château Pech-Redon (cuvée Épervier 2004, mon choix pour ce plat)
– à l'étape du Pont des Pâtres je suis revenu au blanc (cuvée 2005 du château d'Anglès) pour aller avec les excellents fromages de chèvre du Mas Colombelle (un frais, un demi affiné)
– à l'étape finale dans la cour du château Capitoul j'ai opté pour le rosé gourmand du château Moyau, millésime 2007, avec la demi-pêche en crème d'amande sur un sablé.

Une musique de jazz discrète nous berce cependant que nous prenons le café et congé des amis et connaissances retrouvés en fin de parcours. Pour en savoir un peu plus sur les paysages de La Clape et des étangs voir le site de l'Atlas des paysages du Languedoc-Roussillon. Le site du syndicat des vignerons de La Clape est intéressant pour la présentation du terroir et de l'appellation et permet l'accès direct aux fiches d'une vingtaine de domaines sur la trentaine qu'en compte l'appellation.
 

Merci à Alain Houssat pour les photos

 

mercredi 12 décembre 2007

Vins de Malte, la grande dégustation

Pour la dégustation, nous avions neuf vins de chez Delicata et quatre de chez Marsovin : quatre blancs tranquilles (un ghirgentina, deux chardonnay/ghirgentina et un chardonnay) tous de 2006, ; deux rosés tranquilles (gellewza) et quatre rouges (gellewza, merlot/syrah/gellewza, syrah/grenache/carignan, syrah/cabernet) tous de 2005. Nous avons gardé pour l'apéritif après la dégustation un blanc pétillant (ghirgentina frizzante) et un rosé pétillant (gellewza frizzante) et pour le repas un rouge de syrah. La liste complète des vins est donnée en fin de billet (les prix sont en lire ou livre maltaise, multiplier par 2,30 pour avoir le prix en euros).

Mon impression d'ensemble est plus favorable pour les blancs que pour les rouges. Ils sont plutôt sur la finesse et la discrétion que sur le volume et le gras et n'ont pas toujours la vivacité que l'on espère. À choisir entre le chardonnay pur et le ghirgentina pur je préfère le second qui se caractérise par de la fraîcheur et des notes florales et d'agrumes ; en assemblage chardonnay/ghirgentina, on arrive à un bon compromis dans certains cas (ex. la cuvée Medina Vineyards de Delicata).

Un des deux rosés supposés tranquilles était en fait un semi pétillant avec un peu de sucrosité, style apprécié à Malte et dans certaines régions de l'Italie et l'autre manquait un peu d'acidité.

Les rouges se caractérisent par une intensité colorique assez faible, allant même jusqu'au claret dans un cas (Fior del Mondo de Delicata, gellewza) ; arômes discrets et bouche souple le plus souvent, on a à faire à des extractions modérées ; se détache un peu du lot la cuvée Hauteville de chez Delicata (syrah/cabernet sauvignon), un peu plus concentrée et bien équilibrée.

Le style des rouges rappelle un peu les petits vins qui existaient un peu partout en France il y a quelques décennies avant que la conduite du vignoble et les techniques d'extraction ne conduise à des vins plus concentrés. Dans le cas de Malte ce n'est pas le manque de soleil qui est en cause mais d'une part une course de vitesse entre les hommes et les oiseaux : ceux-ci sont très nombreux sur l'île située dans un corridor de migration et ils sont friands de raisins mûrs ce qui conduit les viticulteurs, pour lesquels la culture de la vigne n'est qu'une activité partielle, à récolter des raisins manquant de maturité plutôt qu'à investir dans des filets de protection. D'autre part, les cuves de vinification sont adaptées au traitement des moûts de blancs et de rouges reçus par citernes entières d'Italie mais ne permettent pas le pigeage du chapeau de marc ou le remontage des jus de rouges d'où des macérations très limitées.

Il serait à souhaiter que les maisons de vin maltaises puissent avoir une meilleure maîtrise de leur approvisionnement en raisin et qu'elles fassent porter leurs efforts sur ce qui les distingue de la marée mondiale des cépages internationaux, à savoir leurs cépages autochtones dont le potentiel semble loin d'être bien exploité surtout en ce qui concerne le gellewza. Cette dégustation avait donc un charme un peu rétro par le style plutôt souple des vins.

Des maisons comme Delicata ou Marsovin possèdent une gamme de deux douzaines de vins au moins. On peut les retrouver dans leur site et aussi aller voir ceux des deux autres maisons : Meridiana et Camilleri


Maison Delicata
 
Les blancs
Green label,
ghirgentina, 2006 Lm 1,09
Ghirgentina frizzante, ghirgentina, Lm 1,99
Medina Vineyards, chardonnay/ghirgentina, 2006 Lm 2,24
Victoria Heights, chardonnay of Gozo, 2006 Lm 2,24

Rosé
Gellewza frizzzante,
gellewza Lm 1,99

Les rouges
Fior del Mondo,
gellewza, 2005 Lm
Medina Vineyards, syrah/grenache/carignan, 2005 Lm 2,24 Hauteville, syrah/cabernet, 2005 Lm 3,95
Gran Cavalier, syrah, 2005 Lm 6,65

Maison Marsovin
 
Rosé
Sottovoce,
gellewza Lm 1,95
erdala,
gellewza, 2006 Lm 1,95

Blanc
1919,
chardonnay/ghirgentina, 2006 Lm 2,50

Rouge
1919,
merlot/syrah, gellewza, 2005 Lm 2,50

vendredi 7 décembre 2007

Découverte des vins de Malte

Profitant de la présence à Montpellier de l'ami Zane, revenant d'une mission de 4/5 mois à Malte pour le compte de la maison Delicata, nous avons voulu répondre à la lancinante question : « les vins de Malt(e) sont-ils de la petite bière ? ».

Zane avait organisé l'envoi d'une bonne douzaine de bouteilles contenant des cuvées représentatives de plusieurs cépages dont les deux cépages autochtones (voir plus loin), toutes références introuvables en France. Nous nous sommes retrouvés à quinze au Trinque Fougasse le soir du jeudi 29 novembre pour, en vrais oenophiles, découvrir des vins inconnus de nous et pas facile à trouver ici. Avant que de donner quelques détails sur la dégustation, quelques mots du vignoble de Malte, de son évolution et des principales maisons qui produisent du vin.

Malte est un archipel qui commande l'accès à la Méditerranée orientale situé à environ 100 km au sud de la Sicile, 300 km à l'est de la Tunisie et à 350 km au nord de la Lybie. Il est constitué de 3 îles principales : Malte la plus importante (La Valette), Gozo (Victoria), Comino et cinq îlots minuscules dont Cominotto entre Gozo et Malte et Filfla au sud. La superficie totale de l'archipel est de 316 km² (plus petit que la seule île d'Ibiza) et semble donc des confettis si on le compare à la Corse (8600 km²). La plus grande dimension de Malte est de 27 km, celle de Gozo de 12 km. La population est d'environ 400.000 habitants d'où une densité record de 1.300 hab/km², concentrée dans la partie est de l'île de Malte autour de La Valette. Malte est dans l'Union européenne depuis 2004 et applique normalement les règles en vigueur dans l'Union concernant les produits viticoles. La monnaie nationale est la lire maltaise, Lm, quelquefois appelée livre maltaise, qui vaut environ 2,30 € en vigueur jusqu'à l'entrée prochaine de Malte dans la zone euro.

Le vignoble maltais est situé sur les deux îles principales. Sa superficie (entre 500 et 1.000 ha) est minuscule si on la compare à celle du vignoble languedocien (300.000 ha) et plus petite que celle de la seule appellation Faugères (2.000 ha). Le sol est essentiellement argilo-calcaire, la pluviométrie annuelle moyenne est de 530 mm et le climat est méditerranéen tempéré par la présence toujours proche de la mer. Les parcelles de vignes sont souvent petites ou très petites et beaucoup sont aux mains de viticulteurs à temps partiel. La pression démographique pèse fortement sur le foncier agricole et les terres sont très convoitées pour des usages autres qu'agricoles (tourisme et autre).Traditionnellement le vignoble était constitué par les deux cépages autochtones : le ghirgentina (blanc) et le gellewza (noir) qui donnent des vins souples et aux arômes fruités. Depuis la fin des années 70 et plus encore dans les années 90, un effort qualitatif important a été engagé sous l'impulsion des 4 principales maisons de vin locales (Marsovin, Delicata, Meridiana et Camilleri) avec l'appui du gouvernement : plantation de cépages internationaux dont beaucoup d'origine française (cabernet sauvignon et cabernet franc, syrah, grenache, carignan pour les rouges ; chardonnay, chenin, muscat, trebbiano, pinot gris en blanc), méthodes culturales plus rigoureuses, vendanges et vinifications respectant le raisin, élevage plus soigné. En dépit des prix élevés du foncier, les maisons principales cherchent à s'assurer la maîtrise de leur raisin pour l'élaboration de leurs cuvées les plus qualitatives en achetant des vignes ou en plantant des parcelles selon leurs critères. Marsovin posséde ainsi 175 tumoli de vignoble (soit 19 ha environ, le tumoli valant 0,11 ha). De même Delicata contrôlerait environ 780 tumoli (90 ha) sans les posséder. Les besoins en raisin des maisons dépassent largement les capacités du vignoble maltais et une part importante des volumes de vins vendus sur le marché domestique (et touristique) provient d'importations massives de moûts en provenance principalement d'Italie (Frioul, Trentin, Piémont ...). Il faut donc être attentif à ce qui est écrit sur l'étiquette et en particulier à la présence de la mention « Malta grown » qui garantit que l'on est en présence d'un vin issu de raisins du vignoble maltais. C'était le cas pour les vins sélectionnés par Zane et qui proviennent de deux des principales maisons : Marsovin et Delicata.

mercredi 26 septembre 2007

Alors Mouscaillo, comme on se retrouve !

 La première fois que j'ai rencontré Mouscaillo, c'est le 21 juin 2007 au Carton rouge, ce restaurant-cave à vin ouvert par Christine Charvet depuis fin mars 2007, en plein centre d'Aix-en-Provence, rue de l'Isolette. L'ami Jean-Luc Ch. y organisait un repas autour de la dégustation de vins en aveugle : pour chaque plat un vin tiré de sa cave personnelle et un autre proposé par la patronne du lieu. Je ne vous décrirai pas les surprises, confusions et délices de ce repas (le récit détaillé en a été rédigé par Jean-Luc et peut être obtenu sur demande).

Mais vous parlerai de ce vin proposé par notre hôtesse pour accompagner un carpaccio de saumon fumé d'Écosse label rouge, mariné à l'huile d'olives, petis dés de citron confit, sel de Maldon aux baies roses et poivre d'Indonésie. C'était donc un blanc, doré pâle, au nez d'agrumes avec un peu de fenouil, attaque assez ronde suivie d'une jolie acidité et arômes légèrement réglissés en fin de bouche. Je ne crois pas que nous reconnûmes un AOC Limoux du domaine de Mouscaillo situé à Roquetaillade au-dessus de Limoux. La cuvée servie ce soir-là était de 2004 et faite pour l'essentiel de chardonnay.

À quelques jours de là, quittant Montpellier pour mon voyage annuel de fin juin pour retrouver des anciens des Ballets occitans à Benquet (dans les Landes aux portes de Mont-de-Marsan) chez Manu et Zézé, je fais une halte à la cave d'Occitanie à Saint-Jean de Védas pour une dégustation-rencontre du samedi matin avec des vignerons. Et c'est là que je retrouve Mouscaillo, quasiment en personne puisque le vigneron, Pierre Fort, est présent avec son épouse, Marie-Claire, et me fait déguster deux millésime de sa cuvée de chardonnay AOC Limoux : 2004 et 2005. Deux années où une fine acidité accompagne des arômes de fruits blancs et de fleurs blanches, avec un peu plus de gras en 2004. Après avoir géré plusieurs domaines dans d'autres régions viticoles, Pierre Fort a repris depuis peu le domaine familial dont une faible partie (4,5 ha) est plantée principalement en chardonnay de 35 ans d'âge exposé au nord. Les cuvées proposées sont vinifiées et élevées en fûts d'un demi muids (600 l) dont une faible part de bois neuf.

Le voisin de Pierre Fort à Roquetaillade, Gilles Azam (domaine des Hautes Terres) présentait aussi ses vins ce matin-là. J'ai découvert trois cuvées intéressantes :
- AOC Limoux blanc, cuvée Louis, 2005 , chardonnay 70, chenin 30 ; net, arômes complexes de fruits secs, une belle acidité et une touche de sucre résiduel (3g/l)
– VdP de la Haute Vallée de l'Aude, cuvée Ernest, 2004, chenin, demi-sec (20 g/l sucre) ; très bel équilibre entre acidité et rondeur
– AOC Limoux, rouge, cuvée Maxime, 2005, malbec 50, cabernet sauvignon 30, merlot 20 ; un vin subtil, en finesse, arômes délicats, tanins fondus.
Si on ajoute que Gilles Azam élabore aussi une cuvée de crémant et que Roquetaillade est ce village où Jean-Louis Denois avait créé son domaine de L'Aigle et qu'après l'avoir revendu à la maison Rodet, il continue d'y soigner quelques parcelles et d'y vinifier de belles cuvées, on se dit qu'il faut absolument aller faire un tour dans ce lieu magnifique dominé par une abrupte falaise et perché au-dessus de Limoux. Alors Mouscaillo, on va se revoir.


Marie-Claire et Pierre FORT

Domaine de Mouscaillo
6, rue du Frêne
11300 ROQUETAILLADE
04 68 31 38 25   
mouscaillo@wanadoo.fr 
site Internet 


Gilles AZAM
Domaine les Hautes Terres
4, rue du Château
11300 ROQUETAILLADE
04 68 31 63 72   
les.hautes.terres@wanadoo.fr

jeudi 16 août 2007

Ad "vinum" eternam : a quiet summer in Sommières

Du temps où Lawrence Durell était encore de ce monde, des rencontres vigneronnes s'étaient, paraît-il, tenues chez lui à Sommières, ce qui n'est pas pour étonner (pour en savoir un peu sur ce flamboyant écrivain, auteur du Quatuor d'Alexandrie qui a un peu occulté le reste de son œuvre, et grand ami de Henry Miller avec qui il a entretenu une correspondance de plus de 45 ans, un clic sur le site de Wikipedia).

Depuis la tradition s'était perdue. Et voilà que le syndicat des vins du Terroir de Sommières, récemment constitué, relance l'affaire et organise le premier salon des vins nouvelle manière sous le nom de Vinum. Cela se passait ce mercredi 15 août de 10h à 22h dans la cour ombragée de l'ancien collège, sous de majestueux platanes, face à ceux de l'esplanade des Arènes où se tenait un marché. Une quinzaine de caves et de vignerons nous attendaient et j'y ai dégusté tout à loisir, au calme, au frais et sans la bousculade que connaissent maintenant les Estivales si on y va un peu tard. Un salaisonnier, un pélardonnier et un boulanger complétaient le tableau.

À propos de ce dernier, Roland Feuillas, je ne dirai qu'une seule chose : cela fait longtemps que je n'avais pas mangé une baguette de pain aussi délicieuse. Il est à la base de la création de l'entreprise Les Maîtres de mon moulin (clic sur http://www.lmdmm.com) qui a restauré et remis en activité le moulin d'Omer de Cucugnan dans l'Aude au printemps 2006, y a créé un fournil qui utilise la farine produite par le moulin. Depuis il a ouvert un autre fournil à Langlade près de Sommières en attendant la remise en service imminente du moulin de Langlade. Sa fougasse du Languedoc était en star invitée à l'atelier du goût sur le carignan selon son terroir en avril dernier au Salon du goût et des saveurs d'origine organisé par Slow Food et les Coteaux du Languedoc.

J'en reviens aux vignerons. Ils étaient donc une quinzaine en y incluant les caves. Mon impression d'ensemble est excellente. Le terroir de Sommières a une belle aptitude pour nous offrir des vins bien constitués aussi bien en blanc qu'en rosé ou qu'en rouge. Le Mas Granier à Aspères (connu par Jean-Philippe Granier qui est la cheville ouvrière des animations organisées ou soutenues par les Coteaux du Languedoc) confirme sa bonne réputation. J'y ai retrouvé le domaine de l'Escattes (Calvisson) que j'avais un peu perdu de vue. Belles cuvées chez Serres Cabanis (Vic le Fesq) ainsi qu'au Mas des Cabres (Aspères). Le domaine Leyris Mazière présentait un bel ensemble de cuvées en rouge. Le domaine des Sauvaire (Crespian) s'est rappelé à notre bon souvenir. Les caves proposent de belles bouteilles à des prix très raisonnables (entre autres les Vignerons du Sommiérois et les Vignerons du Grand Souvignargues). Une mention aussi au Mas Mouries (Vic le Fesq) et au château l'Argentier (Sommières) dont les prix montent vite dans la gamme. N'oublions pas non plus le domaine de Sigalière (Cornas) dont j'ai plusieurs fois cet été dégusté les cuvées bien venues et à prix raisonnables, ne serait-ce qu'aux Estivales.

Il nous reste à guetter la prochaine édition car les conditions d'une manifestation sympathique à l'ombre des platanes, avec des tables et des sièges pour déguster et pique niquer avec les produits achetés sur place et cela dans le calme, sans sono intempestive et, pour l'instant, sans la cohue d'autres rendez-vous analogues.

 

samedi 26 mai 2007

Tête à Clape

Les Sentiers gourmands en Clape vigneronne se déroulaient cette année le dimanche 20 mai à partir et autour du château Laquirou et y revenaient au terme de la sixième étape pour un dessert en musique. Ciel couvert, entrées maritimes, fraîcheur favorable à la marche et à la dégustation, cette année le chapeau de paille offert par les organisateurs n'était pas vraiment nécessaire. Le paysage autour du château Laquirou est splendide et les étendues de garrigue couvertes La Clape paysage Rouquettede cistes à petites fleurs blanches y sont pour beaucoup. Ce jour-là les effluves des genêts en fleurs portaient loin et la bourrache mettait par endroit une touche de bleu intense sous le ciel gris. Les sols autour de Laquirou sont particuliers puisque dans cette Clape principalement calcaire, il court ici une large veine gréseuse qui se décompose par endroit en sable et qui explique la présence de végétaux adaptés aux sols acides, comme la bruyère. Cette zone est un paradis pour l'amateur de plantes et la date choisie pour ces Sentiers gourmands tombait en pleine floraison de fin de printemps avant la sécheresse de l'été.

Le menu proposé par Marc Schwall (les Cuisiniers vignerons, Narbonne) était bien tentant et permettait des accords très intéressants avec les vins de la Clape, blancs, rosés ou rouges. On sait qu'au sein de l'appellation Coteaux du Languedoc, les vins de la Clape ont une personnalité due au terroir caractérisé par une faible pluviosité et par des fraîcheurs nocturnes en été grâce à la proximité de la mer. Les cépages bourboulenc (pour les blancs) et mourvèdre pour les rouges y sont à l'aise et contribuent à la typicité des vins. Sur les 36 domaines de l'appellation 26 étaient présents ainsi que 2 caves coopératives sur les 4 ayant des cuvées du terroir de La Clape, chaque domaine ou cave étant représenté par un de leur vin à l'une des étapes. À chaque arrêt, on pouvait ainsi se faire servir les quatre à six cuvées proposées debout devant les barriques servant de comptoir avant de jeter son dévolu sur l'une d'elles pour accompagner le plat de l'étape. D'un bout à l'autre du parcours ambiance familiale et bon enfant parmi les participants et accueil aimable de la part des producteurs. Possibilité d'achat avec une petite ristourne en fin de circuit.

Je citerai les vins que j'ai choisi à chaque étape en pensant qu'ils devaient être en bon accord avec le plat et, faute de place, je ne parlerai pas ici des autres qui sont loin d'avoir démérité et que je vous invite à aller déguster sur place en frappant à la porte des domaines. Vous pouvez aussi rendre visite à certains des sites internet des domaines, ils en valent la peine, j'en indique en fin de ce billet. Tous les vins cités sont, par définition, des AOC Coteaux du Languedoc, La Clape ; aussi je n'indiquerai que le nom du domaine, le nom des vigneron(ne)s,la couleur, éventuellement le nom de la cuvée, le millésime et les cépages ainsi que le prix.

Le Belvédère : crème de petits pois à l'huile d'olive, salade de jambon et fèves à la tomate confite ; je l'accompagne du blanc 2006 du domaine de l'Abbaye des Monges (Paul et Marie-Claude de Chefdebien), bourboulenc majoritaire/roussanne, rolle et un peu de viognier ; frais avec du gras, arômes de lychee avec une petite pointe anisée ; 6,20 euros.
Les Lapins : brandade de rougets barbets, pommes grenaille à l'ail, pain frais à l'huile d'olive de Narbonne ; mon choix se porte sur le blanc 2006, Albus, du château Laquirou (Erika Hug-Harke), bourboulenc/grenache blanc/roussanne à parts égales ; de la vivacité, du gras en bouche et des arômes d'agrumes ; 7 euros.
La Bouède : gâteau de merlan de nos côtes, en bisque bouillie au safran ; je me décide encore pour un blanc bien que de charmants rosés nous aient été proposés : blanc 2005, Coteaux, du château d'Anglès (Éric Fabre), bourboulenc/ grenache blanc/ roussanne/marsanne, élevé en barrique avec bâtonnage sur lie ; belle fraîcheur, du gras, une certaine ampleur, bon équilibre; 6,90 euros.
Le Petit bois : caille marinée aux baies de cade, réduit de vin rouge à la fleur de thym, risotto d'épeautre ; l'heure du rouge est arrivée, même si l'étape est un peu frigorifiante avec un vent frisquet qui souffle à cet endroit ; six vins étant proposés, je répartis mes suffrages entre le rouge 2005, cuvée du Figuier du château de Figuières (Sylvie Dupressoir, dixit) ; syrah 70/grenache 10/carignan 10/mourvèdre 10, à la jolie structure avec des tanins fins, 5 euros et le rouge 2005, cuvée Falaise du château La Négly (Jean Paux-Rosset), syrah 50/grenache 40/ mourvèdre 10, ample et rond, 15,50 euros.
Les Champs rouges : fromages de chèvre du Mas Combebelle ; je me partage entre le blanc 2005 du domaine de la Fée Bistande (Annie Rambaud), bourboulenc 85/ grenache blanc 15, sensation un peu réglissée, léger miel, fine amertume en finale, 6 euros et le rouge 2004, cuvée Planteur, du domaine Sarrat de Goundy (Claude Calix), syrah 50/grenache 20/carignan 15/ mourvèdre 15, élevé 12 mois en fût, un peu fumé, tanins fins, bouche gourmande, 8 euros.
Arrivée au château Laquirou : pomme caramélisée de Tourouzelle, sablé à la fleur de sel, sirop au romarin ; mon choix se porte sur le blanc 2004, terroir de la Clape, du château d'Anglès (Éric Fabre), bourboulenc/grenache blanc/roussanne/ marsanne, élevé en fût, fin et réglissé, 11,90 euros.

Difficile de partir sans acheter quelques bouteilles des vins que j'ai préféré. Cela permettra de patienter jusqu'à l'an prochain pour la cinquième édition des Sentiers gourmands. Passez donc en goûter certains ...

La photo qui illustre ce billet est tirée du site (côté professionnel) du château Rouquette sur Mer que je remercie.

Le site du syndicat des producteurs de La Clape (http://www.clape.net) est intéressant à consulter pour l'histoire, la géologie, le climat et les cépages de l'appellation. Les fiches de 18 domaines y figurent dont la moitié ont un renvoi vers le site propre au domaine. Certains d'entre eux sont bilingues, voire trilingues, et beaucoup sont remarquablement réalisés ce qui prolonge ou prépare, selon les cas, le plaisir de la visite.

jeudi 18 janvier 2007

Déchiffrer un paysage, comprendre un terroir, déguster ses vins

Terroir, paysage et géologie au Château de Lascaux avec Slow Food Languedoc

       Samedi 3 février 2007 – 9h30

Dans un paysage dominé par le Pic Saint-Loup, Jean-Benoît Cavalier nous accueillera dans son domaine du Château de Lascaux à Vacquières.

Au cours d’une ballade dans les vignes, nous serons accompagnés par un géologue, Jean Claude Bousquet, qui a longtemps enseigné à l’Université de Montpellier 2. En exposant les grandes lignes de la géologie régionale, il nous expliquera comment le paysage a été façonné au cours du temps ; comment s’articulent les relations entre le paysage, le sol et un « terroir » bien particulier. Entre un vigneron féru de géologie et un géologue passionné de terroir, le dialogue devrait être fructueux.

L’étude sur le terrain ne serait pas complète sans une dégustation, au caveau de la propriété, des vins des terroirs que nous aurons visité. Vous pourrez également acheter du vin sur place. La sortie se prolongera par un déjeuner au restaurant « Le Thym » près de Claret.



Participation aux frais (visite, dégustation et repas) : 22 € (24 € si non membre)
Retourner la fiche d'inscription, avec un chèque à l'ordre de Slow Food Languedoc, à Michel Igor Gourévitch
1084 rue de l’Aiguelongue - 34090 Montpellier
04 67 52 58 02 - mig.gim@club-internet.fr
Date limite d’inscription : 28 janvier 2007
Fiche d'inscription et plus de renseignements en cliquant d'abord ci-dessous sur "une annexe" puis sur inscription Lascaux sous Annexes

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