Le Blogue d'Igor

"Heureux ceux qui se regardent avec humour car ils n'ont pas fini de rigoler ..." Lao Tseu

Mot-clé - tronches et cinoche

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mardi 1 janvier 2008

Les métamorphoses du Diago Campus

La bonne fée a encore frappé et de Cendrillon a fait une princesse. Le bâtiment avait déjà connu des avatars et plusieurs vie : salle paroissiale Sainte Bernadette (il en reste une inscription gravée sur le côté du bâtiment) puis cinéma le Club dans les années soixante dix (du 20ème siècle) puis Diagonal Campus, tout beau tout neuf d'abord avec ses deux salles remplaçant l'unique salle initiale puis gagné petit à petit par la déglingue, fauteuils avachis, chewing gum décorant la moquette, toilettes condamnées. La reprise par Utopia s'est traduite par une rénovation soignée : en façade on à l'impression d'être face à la villa du gardien d'un domaine californien d'autant que les affiches annonçant les films ne sont pas visibles de la rue, sur le côté une niche en bois et verre abrite le climatiseur qui est à l'abri comme un saint dans une châsse à l'église, le hall est revêtu de bois sombre comme un club anglais huppé et les tableaux aux murs, les sièges de style Henri II, la moquette rouge font penser à un château en Écosse. Les salles ont été rhabillées et les fauteuils changés. Je ne vous parle pas des lustres appliques à volutes qui valent à eux seuls le voyage. Bref un vrai plaisir que de venir s'y asseoir et de voir un film dans des conditions confortables, même si l'aspect très rétro du décor surprend de prime abord. Longue vie à l'Utopia.

lundi 7 mai 2007

Diago, le dernier qui sort éteint la lumière

Ce n'est un secret pour personne que les cinémas Diagonal de Montpellier (les Diago) vont mal, très mal. Aux dernières nouvelles, la société qui chapeautait le Diago Centre (Saint-Denis), le Diago Celleneuve et le Diago Campus est mise en liquidation ; celle qui chapeautait le Diago Capitole est viable. Fermeture du Diago Celleneuve et du Diago Centre. Reprise du Diago Campus par une société émanant des Utopia (Avignon et sud-est) qui devrait, après travaux de rénovation (bien nécessaires), assurer une programmation «art et essai». C'est un moindre mal même si je regretterai le système Diago avec son exploitation en cascade des films (par ex. 2 semaines au Capitole, 2 semaines au Campus et session de rattrapage au Celleneuve) qui donnait sa chance, par le bouche à oreilles, aux films inconnus, dépourvus de budget de promo et mal défendus par les critiques locaux (qui font ce qu'ils peuvent), bref à de captivants films d'auteurs, toujours sincères, quelquefois maladroits ou faits avec peu de moyens mais intéressants par leur personnalité. Déjà la durée d'exposition des films s'était raccourcie et j'avais noté que dans la période récente des films n'avaient été programmés que 2 à 3 semaines au total. C'est un fait général en France où les écrans sont monopolisés par des films calibrés par et pour le marketing et où il ne reste que quelques écrans pour la sortie des films à petits budgets (qui sont pourtant produits en grand nombre compte tenu des dispositions fiscales et des systèmes d'aide à la production).
Plutôt que de pleurer sur le passé alors que j'ai connu des salles pleines à ce qui fut d'abord, dans les années 70, le Club (après avoir été la salle de cinéma de la paroisse sainte Bernadette) puis est devenu le Diagonal Campus, je veux énumérer les films que j'y ai vu ces deux ou trois derniers mois et je dois avouer que je m'y suis senti quelquefois bien isolé, ayant assisté seul ou au mieux en compagnie de trois ou quatre autres spectateurs à beaucoup de séances. Où sont passés les cinéphiles ? C'est à croire que les étudiant(es) ne sèchent plus les cours pour aller au cinoche et que les joies solitaires du joy-stick des jeux sur ordinateur leur suffisent. Litanie des films vus par Igor au Diago Campus (depuis début février 2007) en guise d'hommage à cette salle où je pouvais me rendre en pantoufles :

  • Les Climats (Iklimler), Nuri Bilge Ceylan, Turquie, 2006
  • La vie des autres (das Leben der anderen), Florian Henckel von Donnersmarck, Allemagne 2006
  • 12:08 à l'est de Bucarest (A fost sau n-a fost ?), Corneliu Porumboiu, Roumanie, 2006
  • Les liens, Aymeric Mesa-Juan, France 2006
  • Pars vite et reviens tard, Régis Wargnier, France, 2006
  • 7 ans, Jean Pascal Hattu, France, 2006
  • Remake, Roger Gual, Espagne, 2007
  • The direcktor, Lars von Trier, Danemark, 2006
  • Inland Empire, David Lynch, USA, 2006
  • Suzanne, Viviane Candas, France, 2006
  • Nue propriété, Joachim Lafosse, France/Belgique, 2006
  • Lettres d'Iwo Jima, Clint Eastwood, USA, 2006
  • Entre adultes, Stéphane Brizé, France, 2006
  • Chronique d'un scandale, Richar Eyre, Angleterre, 2006
  • Les témoins, André Téchiné, France, 2006
  • En la cama, Mathias Bize, Chili, 2005
  • Golden door (Nuevo mundo), Emanuele Crialese, Italie, 2006
  • Dans les cordes, Magaly Richard-Serrano, France, 2006
  • Ne touchez pas à la hache, Jacques Rivette, France, 2006
  • Play, Alicia Scherson, Chili, 2005
  • Angel, François Ozon, France, 2006
  • Belle toujours, Manoel de Oliveira, France/Portugal, 2006
  • Le vieux jardin, Im Sang-Soo, Corée du sud, 2006
  • Gentleman Jim, Raoul Walsh, USA, 1942
  • Une jeunesse chinoise (Summer palace), Lou Ye, Chine, 2006

lundi 8 janvier 2007

c'est maintenant

films météores

La façon d'exploiter les films est en train de changer sous nos yeux. Jusqu'à une période récente, et surtout en France, les films à petit budget, souvent des films dits «d'auteurs», comme des vins sont de terroirs, avaient une chance que le bouche à oreille en fasse des succès, s'ils rencontraient la sensibilité d'un public, car ils restaient à l'affiche suffisamment longtemps pour ce mécanisme fonctionne. Ce modèle est en passe d'être révolu et d'être remplacé par un modèle où le budget promo de certains films est du même ordre de grandeur que leur budget de production. Ces films se voient réserver un nombre d'écran allant jusqu'à mille au moment de leur sortie et ils ne laissent que la portion congrue aux nombreux autres films (car il en sort beaucoup) qui sont déprogrammés au bout d'une quinzaine de jours. Je crains que c'est ce qui soit en train d'arriver à des films remarquables comme Lady Chatterley de Pascale Ferran (un film plein de finesse et de subtilité) et Cœurs d'Alain Resnais (où la cocasserie borde le désespoir et quel cinéaste inventif dans la manière narrative à quatre-vingt ans passés). Il serait dommages qu'ils quittent l'affiche sans que vous les voyiez.

100 photos de stars pour la liberté de la presse



Sans être particulièrement starmaniaque, j'ai acheté plutôt deux fois qu'une l'album de photos mis en vente au profit de Reporters sans frontières qui milite et agit pour que la liberté de la presse ne reste pas un vœu pieux et pour soutenir et défendre les journalistes et internautes qui ayant recherché et publié des vérités gênantes sont persécutés de par le monde. Pour 8,90 euros, vous aurez droit à 100 photos de stars prises par et au studio Harcourt avec ce style Harcourt dont Roland Barthes a parlé dans un texte célèbre que vous trouverez dans l'album. Beaucoup moins stéréotypé qu'on veut bien le dire, le style Harcourt fait merveille avec des prises d'acteurs/trices dont on avait perdu le souvenir qu'ils avaient été jeunes .... Nostalgie et étonnement au rendez-vous chez votre marchand de journaux et quel joli cadeau pour votre tata, votre nana, votre papa, votre dada !