Le soir du jeudi 19 juin, j'arrive chez mes amis J. et J. A. qui ont fait de leur grande maison sur un causse du Lot un petit paradis où il fait bon séjourner. Je retrouve les animaux de toutes sortes, exotiques ou domestiques, qui constituent un petit zoo privé. J. me montrera aussi la grotte préhistorique située sur un vaste terrain qu'il a acheté il y a quelques années et dont il a entrepris la fouille en bonne et due forme.

Je repars le samedi matin en direction de Mont-de-Marsan où je dois retrouver les anciens des Ballets occitans pour notre rendez-vous annuel. Je me trouve vers midi près d'Agen et je résiste héroïquement à la tentation d'aller seul chez Michel Trama à Puymirol. Je décide d'un arrêt déjeuner à Astaffort, vingt km au sud d'Agen, au Square, l'hôtel restaurant de Michel et Sylvie Latrille. La bâtisse de village aux enduits extérieurs de tons du sud est confortable et cossue, elle appartient à Francis Cabrel, enraciné ici, et c'est son épouse qui l'a aménagée et décorée. Michel (aux fourneaux) et Sylvie Latrille (en salle) avaient un restaurant à Agen jusqu'à la fin des années 90 et ont alors répondu à la proposition des Cabrel de prendre en main la gestion et l'animation du Square. Accueil affable et compétent de la part de Sylvie Latrille.

Je choisis le menu dit « Les caprices » à 37 euros (1E, 1P, 1D). J'hésite pour l'entrée entre le boudin noir (de Christian Parra) aux pommes et tarte fine croustillante ou un saumon mariné avec compotée de poireaux. J'opte pour la seconde proposition. Le choix pour le plat est entre un dos de cabillaud rôti et fine ratatouille, une dégustation de canard (escalope de foie gras poêlé, parmentier et magret) ou une côte de cochon noir de Gascogne (mon choix). Pour dessert, je retiens les cerises pochées au marsala avec une crème légère au mascarpone.

L'attente n'est pas longue car arrive une petite série d'amuse-bouches délicieux qui sera suivie d'un en-cas sous la forme d'un velouté d'asperges en mini tasse. J'examine un peu les lieux : murs blanc et crème (peinture à la cire brillante), éclairage discret, sièges droits donnant une bonne assise à table. La carte des vins est dominée par les bordeaux mais on trouve aussi des vins locaux (dont celui d'Astaffort) : Côtes du Brulhois, VdP de Gascogne. Au verre, offre restreinte : un blanc, un rouge et un moëlleux. Verres Spiegelau et petits pains maisons.

Arrive le saumon mariné sur son lit de blancs de poireaux crémés, quelques œufs de lompe noirs et des germes d'alfalfa pour décor : simple et savoureux. Bon accord avec le VdP des Côtes de Gascogne : château Pellehaut, cuvée Ampeloméryx, 2005, aux arômes évoquant la pêche et l'angélique (chardonnay, sauvignon et petit manseng).

Je fais ensuite un sort à la belle côte de porc à la viande persillée servie avec un petit chignons de tagliatelles et décor de pois gourmands qui s'accomode (sans plus) du vin du domaine du Boisrond à Astaffort, 2005 (cabernet sauvignon et merlot). Les cerises pochées du dessert sont une petite merveille que je ne peux accorder avec un liquoreux, conduite automobile oblige... Trois mignardises délicieuses remplaceront le sucre pour l'excellent café que je prend avant de repartir.

Ma route passant par Montréal (du Gers) où se trouve le château de Pellehaut dont j'ai bien aimé le blanc, je décide de m'y arrêter. Arrivé au domaine en milieu d'après-midi de ce samedi, je constate que le caveau n'est pas ouvert mais Gaston Béraut le père accepte de m'ouvrir les portes et de me présenter ses productions sans pouvoir vraiment déguster. Le domaine n'est pas une miniature : 550 ha dont 180 en vignes et le reste en polyculture, principalement élevage de bovins. Les vins sont en appellation vins de pays des Côtes de Gascogne, dont la zone recoupe celle de l'armagnac et s'étend pour l'essentiel dans le Gers. Je confirme mon intérêt pour la cuvée Ampeloméryx et me laisse tenter par Les Marcottes, une des cuvées de rouge. Le domaine produit de l'armagnac, zone Ténarèze, sur sols de boulbènes (argilo sableux) en millésimes anciens (1973, 1977, 1979, 1987) ainsi qu'une superbe eau-de-vie de folle blanche titrant 56° et aux arômes de pomme verte, de poire et finement réglissée. Ainsi lesté de quelques bouteilles je repars pour Benquet, près de Mont-de-Marsan, chez Manu et Zézé où je retrouve les ancienn(e)s des Ballets occitans pour nos agapes annuelles. Je vous donnerai dans un autre billet la recette des aubergines à l'afghane (banjan borani) que j'ai préparées à cette occasion.

Le Square
5/7, place de la Craste
47220 Astaffort
05 53 47 20 40
restaurant fermé D soir, L tlj, Ma midi
site Internet

Domaine de Pellehaut
32250 Montréal du Gers
05 62 29 48 79
site Internet