Le Blogue d'Igor

"Heureux ceux qui se regardent avec humour car ils n'ont pas fini de rigoler ..." Lao Tseu

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mercredi 1 septembre 2010

Un repas chimérique

Dans la mythologie grecque, le nom propre Chimère désigne un monstre fabuleux en forme de créature composite (tête de lion, corps de chèvre, queue de serpent ou de dragon), engendré par Typhon et Échidna. Elle ravageait la Lycie (en Asie mineure), crachant du feu et dévorant les humains ; elle fut tuée par Bellérophon chevauchant le cheval ailé Pégase.

 

Le nom de chimère est passé en nom commun dans le langage courant pour évoquer une vaine imagination, une utopie, une illusion (se repaître de chimères, Don Quichotte et ses chimères...).

 

En biologie, une chimère est un organisme, créé artificiellement et composé de tissus et/ou de cellules de types génétiques différents. Les premières chimères viables ont été créées à la fin des années 1960 par Nicole Le Douarin (alors à l'université de Nantes avant de poursuivre sa carrière au CNRS et au Collège de France) dans le cadre d'études d'embryogénèse. Elle greffa des cellules d'embryons de caille dans des embryons de poulet, obtenant ainsi un marquage cellulaire par la méthode des chimères caille/poulet. Elle utilisa ces animaux composites pour mieux comprendre les mécanismes de développement, notamment celui du système nerveux.

 

Plus modestement, je veux vous offrir l'évocation d'un repas chimérique. Il est composé de plats ordonnancés comme dans un repas classique (amuse bouche, entrée, plats, dessert ....) mais ces éléments n'ont pas été préparés le même jour, ni consommés au cours d'un même repas. Je les ai choisis parmi ceux servis en plusieurs occasions à des invité(e)s différent(e)s au cours des mois de janvier à juin 2010, les vins que nous avons dégusté avec ces plats seront aussi évoqués.

 

 

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On commence par une mise en bouche présentée sous forme d'une verrine d'une purée de patates douces et d'une mousseline d'asperges vertes avec une crevette rose sautée et une feuille de tanaisie. Un crémant de Bourgogne de chez Louis Bouillot aux fines bulles a été servi le 11 mai 2010 avec cette entrée en matière.repchim_b.JPG

 

 

On poursuit par une entrée constituée de demi-avocats remplis de tarama et d'oeufs de lompe ou de brandade au piment d'Espelette et de surimi avec lesquels nous avons servi ce 11 février un Picpoul de Pinet de chez Skalli (2007) atypique par ses arômes de fruits blancs et sa rondeur.

 

 

 

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On passe ensuite à un plat de mer consistant en des joues de lottes au safran sur un croustillant de poireaux à la badiane avec des tranches de butternut sautées et des mini quenelles nappées d'une compotée d'oignons au bouillon de volaille avec lequel nous avons servi ce 14 février le Coteaux du Languedoc blanc 2007 du domaine de Brunet.

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Nous faisons suivre par un tête de veau à l'ancienne en gelée servie avec des asperges vertes cuites au blanc et réglissées avec laquelle nous avons testé deux vins rouges en ce 10 juin 2010, tous deux en Coteaux du Languedoc/Terrasses du Larzac : la cuvée Prestige du Mas Brunet  2004 et la cuvé les Clapas du domaine du Pas de l'Escalette 2008.

 

repchim_e.jpgArrive un petit moment de fraîcheur avec un pélardon frais servi avec un slatko de prunes de Bosnie (une confiture faite avec une variété de prunes qui est une Sentinelle de Slow Food)  que nous accompagnons en ce 20 juin d'un muscat de Beaumes de Venise du domaine des Bernardins 2005.

 

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Pour le dessert nous savons que nous ne serons pas déçu en nous tournant vers les gâteaux de Scholler que nous accompagnons en ce 14 février par le Rivesaltes du domaine des Moret avec sa superbe cuvée le Macabeu d'Yvonne 2001. 

vendredi 27 août 2010

Sans verrine, on tourne en rond : assiette aux trois cercles

Invité par une amie, je lui propose de venir avec une verrine comme entrée. Elle m'apprend qu'elle même a prévu pas moins de trois verrines en apéritif et amuse-bouche. Du coup je renonce à la mienne et, après avoir un peu tourné en rond, je réalise l'assiette ci-dessous aux trois cercles concentriques. Quantités pour six assiettes.

Premier cercle : vermicelles de courgette aux éclats d'amandes fraîches

  • une courgette verte, une dizaine d'amandes fraîches, huile d'argan, sel, poivre
  • enlever une partie de la peau de la courgette puis la râper pour obtenir des filaments de la taille de vermicelles, saler  et citronner légèrement, laisser dégorger une petite heure au frigo,
  • ouvrir les amandes, enlever la membrane qui les entoure, les débiter en éclats, en parsemer les courgetttes, ajouter un peu d'huile d'argan, garder au frais

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Deuxième cercle : seiche en salade aux tomates sèches et piquillos

  • une seiche déshabillée de 400 à 500 g, tomates marinées ou séchées, tomates fraîches, trois piquillos, ail selon goût, un citron confit, une orange
  • congeler puis décongeler la seiche, la découper en lanières, la faire suer dans un peu d'huile à la poêle pendant une trentaine de mn
  • recueillir le jus pour cuire un riz par ex
  • découper les lanières et les tentacules de seiche en petits morceaux
  • remettre à la poêle dans un peu d'huile d'olive, ajouter l'ail écrasé, les tomates sèches et les piquillos découpés en petits morceaux, faire revenir un quart d'heure environ
  • en fin de cuisson ajouter la pulpe d'un citron confit et le jus d'une demi orange, saler, poivrer et laisser au frais
  • on peut rafraîchir la préparation en y ajoutant un peu de concassé de tomates fraîches

Troisième cercle : des feuilles de pourpier doré (200 g environ),  huile d'olive à la bergamote, quelques brins d'origan

Dressage des assiettes : le vermicelle de courgette aux éclats d'amande au milieu, un anneau de salade de seiche autour et un anneau de feuilles de pourpier légèrement arrosées d'un filet d'huile d'olive à la bergamote et parsemées de brins d'origan à l'extérieur. Ce jour-là j'ai agrémenté l'assiette d'une petite tranche de jambon de porc noir de Bigorre et de quelques fleurs du jardin (caryoptéris et sauge)

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Nous avons servi cette entrée avec un chardonnay de Limoux du domaine de Mouscaillo, 2005

 

jeudi 26 août 2010

Retour à l'ombre en terrasse à l'auberge de Valmagne

Pourquoi y revenir une dizaine de jours seulement après ma première venue ? Un p'tit creux et des choses à discuter concernant Slow Food. Alors autant en profiter pour y déjeuner. En bref, j'ai essayé le menu végétarien à 17euros avec la même entrée des légumes et fruits du jardin bio que le menu classique à 20 euros lequel fut choisi par mon compagnon de table. Ensuite plat végétarien pour l'un et gigot d'agneau de Lozère pour l'autre. Description des plats et ambiance de la terrasse en photos. 

Ma vie en verrine : drôle de coco

Il s'agit de réaliser une verrine de mousse de coco au galanga et de crème de mascarpone aux piquillos.

Ingrédients pour 6 verrines :

  • 200 g de haricots cocos écossés
  • crème fleurette 10 cl
  • une 1/2 cuillère à café de galanga en poudre (à défaut de la poudre de gingembre dont le galanga est proche)
  • 100 g de mascarpone
  • trois piquillos
  • un kiwi
  • sel, poivre

Préparation :

  • bien cuire les haricots à l'eau salée avec un oignon émincé et un bouquet garni, laisser refroidir
  • les mixer avec la crème fleurette, le galanga, le sel et le poivre
  • disposer la mousse obtenue en première couche dans un verre et poser dessus une rondelle de kiwi
  • mixer le mascarpone, les piquillos et un peu de sel
  • disposer cette crème en deuxième couche sur la tranche de kiwi

 

 

 

 

 

 

Présentation :

une tranche de chorizo piquant et quelques feuilles de pourpier doré ou encore une grosse crevette rose sautée et déglacée au vinaigre de tomates

Un bon rosé de notre région convient parfaitement avec cette mise en bouche

vendredi 20 août 2010

Les deux V ou qu'on est bien à l'ombre vers le 15 août

Deux V. Un V comme Valmagne. Un V comme Vinum.

Valmagne d'abord, le 14 août. C'est tout d'abord une abbaye cistercienne fondée en 1138, classée monument historique, et qui est dans la famille de l'actuel propriétaire, Philippe d'Allaines, depuis 1838 après bien des avatars historiques. Situés près de Villeveyrac, les magnifiques bâtiments méritent à eux seuls une visite.

C'est aussi un domaine viticole dont les vins sont réputés : AOC Languedoc en rouge, blanc et rosé, AOC Languedoc Grès de Montpellier en rouge et blanc (cuvée Turenne et cuvée cardinal de Bonzi) et une jolie gamme de vins de pays (IGP Collines de la Moure) dont une cuvée de rouge remet à l'honneur un cépage traditionnel, le morrastel.

C'est également une brasserie puisque Valmagne produit depuis 2009 une bière d'abbaye ambrée.

 C'est ensuite un lieu d'accueil d'un festival de musique classique et de jazz chaque été.

C'est enfin, et depuis peu, une ferme-auberge, la ferme-auberge de frère Nonenque, qui était la raison de notre venue avec deux amis, D.R. et A.L., pour y déjeuner ce samedi midi. Elle est située dans un corps de bâtiment un peu à l'écart de l'abbaye proprement dite et dont la terrasse bien ombragée donne sur le canal qui borde le jardin aux plantes aromatiques. C'est Laurence d'Allaines qui a la haute main sur la filière qui va du potager bio et à la cuisine. Passionnée de plantes aromatiques, on lui doit des infusions froides très rafraîchissante ainsi que des sorbets qui sont un plaisir gustatif. Le déjeuner est servi autour de midi, puis de 15h à 19h on peut aussi boire des rafraîchissements ou du vin en grignotant.

 

Le menu de midi est à 20 euros avec une assiette de légumes du potager (tomates, courgettes, betterave.... et tzatziki) suivi par une viande garnie (notre choix s'est porté sur le cabri fourni par la ferme des Saveurs proche) assortie de légumes du potager dont du pourpier sauté. En dessert, salade de fruits ou sorbet maison. On peut aussi opter pour un menu végétarien à 17 euros. Les vins servis sont ceux du domaine dont on a vu que le choix est assez large et qui sont proposés à prix raisonnable, soit au verre, soit à la bouteille. Nous avons prolongé le repas en restant à l'ombre sur la terrasse et en discutant longuement avec Laurence et Philippe d'Allaines.

Vinum ensuite le 15 août. C'est le salon des vins de Sommières où j'adore aller chaque année à la même date. Il se tient à l'ombre des platanes d'une ancienne école proche de l'esplanade où a lieu le marché aux puces du dimanche. Une petite quinzaine de vignerons sont présents, il y a le temps de les voir tous.

  

On n'est pas bousculés et on peut aller se reposer autour des tables qui permettent aussi de pique-niquer avec ce que l'on apporte ou qu'on achète sur place (pain, fromages de chèvre, charcuterie). J'y ai rencontré quelques ami(e)s et suis reparti lesté de quelques bouteilles que vous pourrez venir déguster chez moi

Ferme-auberge de frère Nonenque

Abbaye de Valmagne D5

34560 Villeveyrac

04 67 78 13 64

ouvert de mi-juin à fin septembre

mercredi 18 août 2010

Ma vie en verrine : le concombre masqué

Simple à réaliser et rafraîchissante, cette verrine convient bien aux jours chauds de l'été

Ingrédients pour 6 verrines

  • un concombre bien vert et ferme
  • un oignon doux de taille moyenne et une petite gousse d'ail
  • une dizaine de feuilles de menthe (de différentes variétés si possible)
  • une cueil. à soupe d'huile d'olive
  • 5 cl de crème fleurette
  • sel, poivre, tabasco

Préparation

  • Peler le concombre, le fendre en deux et retirer les pépins avec une petite cuillère, puis le tailler en gros dés
  • Eplucher l'oignon et le découper en gros morceaux
  • Mettre ces éléments au mixer, ajouter l'ail épluché, l'huile d'olive, les feuilles de menthe, le sel, le poivre, une goutte de tabasco et la crème fleurette
  • Bien mixer, placer au frais

 

Présentation

Répartir dans des verrines. Selon ce dont on dispose, on complètera les verrines. Par exemple, comme on voit sur la photo : quelques feuilles de pourpier et des fleurs d'ail dans la verrine et, dans l'assiette, du saumon fumé et de l'origan, un concassé de tomates au basilic, des crevettes sautées  

 

dimanche 10 mai 2009

Une bien belle descente

Un ami de Montpeyroux qui s'y connaît en vins m'a fait rencontrer une vigneronne de ce village, laquelle ayant beaucoup aimé la couleur de mes yeux, m'a fait cadeau d'une bouteille de sa production. Il s'agirait de la tester (la bouteille) et je vous requiers pour m'y aider afin de gommer la subjectivité inhérente à ma personne en l'équilibrant par la vôtre. Il vous suffira de passer ce dimanche 3 mai vers 11h chez moi. On verra à grignoter ensuite pour ceux qui ne sont pas invités à un gigot dominical et familial.

RSVP, Igor

J'avais lancé cet appel le vendredi 1er mai aux ami(e)s dégustateurs et dégustatrices et j'ai eu le plaisir de voir que mon appel avait été entendu puisque nous nous sommes retrouvés à huit pour déguster ladite bouteille (et bien d'autres apportées par les uns et les autres) tout en improvisant un sympathique repas. Bref compte rendu. Les vins ont été dégustés en aveugle, j'indique le nom de ceux qui les ont apportés par leurs initiales.

AOC Anjou, blanc, Le Clos des Rouliers, 2006 (Richard Leroy à Roblay-sur-Layon), F.R. doré pâle, nez agrume et fleurs blanches, bouche ronde et miellée puis tenue sur acidité superbe en finale magnifique pour cette mise en bouche en grignotant des oboles de Lucerne (biscuits apéritifs au cumin des prés)



AOC Coteaux du Languedoc, Saint-Georges d'Orques, cuvée Saint-Julia, 2007 (Carolina et Régis Sudre à Murviel-lès-Montpellier) MIG violet/rubis 3,5/5 fruits noirs, cassis et framboise, poivre blanc, tanins fins et jolie fraîcheur pour ce vin fruité ; la mise en bouche se poursuit accompagnée d'une fougasse

AOC Coteaux du Languedoc, Montpeyroux, cuvée DIVEM, 2004 (Anne Woizard et Gil Morrot) MIG plutôt grenat que rubis 4/5, nez puissant, notes de cuir, de camphre puis de fraise et d'épices, en bouche de la matière, fruits mûrs, pruneaux, sous-bois, cade, tanins précis et souples, boisé fondu, finale réglissée, longueur moyenne pour ce vin un peu évolué ; a ensuite accompagné une fricassée de langue de porc aux tomates confites et piment d'Espelette

AOC Savigny-lès-Beaune, Les Lavières, 1er cru, 2003 (Bouchard père et fils) DR rubis/grenat 3/5 nez de fruits compotés et de vanille, tanins de belle tenue, de la longueur, le millésime donne des notes un peu solaires à ce vin de la côte de Beaune ; bon accord avec un poulet rôti de la boucherie Gras à Castelnau-le-Lez
 

Parvenus à ce point nous avons intercalé deux vins de bouteilles déjà entamées de précédentes dégustations et dont nous avons pu vérifier la bonne tenue dans le temps :
AOC Coteaux du Languedoc, Terrasses du Larzac, domaine Montcalmes, rouge 2006
et
AOC Coteaux du Languedoc, Ermitage du Pic Saint-Loup, cuvée sainte Agnès, blanc, 2004  MG dont les notes confites et un peu d'oxydation ont fait merveille avec un AOC reblochon de Savoie au lait cru (Pochat et fils) parfaitement affiné.

Nous avons accompagné une salade de fraises (garriguettes) d'un AOC muscat de Saint-Jean-de-Minervois, Éclats blancs (SCAV Le Muscat) MIG aux notes de verveine et d'une magnifique fraîcheur
 

Sans avoir vraiment faim, l'envie de prolonger un peu les agapes se traduisit par une expédition chez Schoeller d'où deux émissaires de notre cénacle revinrent rapidement avec un superbe Forêt noire qui prestement découpé trouva sur son chemin un AOC Maury, récolte 1991 (les Vignerons de Maury) MIG aux arômes profonds et d'une belle fraîcheur.

Pour finir, un café appuyé d'un vieux calvados AOC du Domfrontais, 1984 (Lemorton), MIG permis d'aborder la phase digestive avec ces arômes venant, pour ce calvados du Domfrontais, autant de la poire que de la pomme. À titre de comparaison nous humâmes un fond de verre d'un calvados « maison » du Cotentin pure pomme (distillé en 1988, mis en bouteille en 2006) d'une grande richesse aromatique.

lundi 27 avril 2009

Au Salon du goût à Turin, octobre 2008 (2ème épisode)

Sur quelques intéressantes dégustations

Vendredi 24 octobre 15h Terroirs d'Italie, Soave
La province de Vérone en Vénétie est bien dotée en appellations de qualité : le Soave en blanc, le Valpolicella et l'Amarone en rouge, le Bardolino en rouge. La dégustation d'une demi douzaine de Soave classico ou de Soave classico superiore a permis d'apprécier la capacité du cépage typique de cette appellation, le garganega, a bien vieillir, seul ou en assemblage avec le chardonnay, le pinot bianco ou le trebbiano di Soave lorsque des vignerons attentifs apportent leur compétence à l'élaboration des vins de ce terroir.

Vendredi 24 octobre 21 h Terroirs de Nouvelle-Zélande : pinot noir de Central Otago
Central Otago est une zone située dans la partie sud de l'île du sud et où le pinot noir s'exprime particulièrement bien (il y a dépassé le cabernet sauvignon). Cette zone est montagneuse avec des altitudes de 2000 m et le vignoble s'étage entre 200 et 400 m. Le vignoble est réparti dans plusieurs sous-zones distinctes avec des sols et des météo bien particuliers : bassin de Cromwell (pour 70%), autour de Gibbston (pour 20%), d'Alexandra (pour 7%) et de wanaka (pour 3%). On consultera avec intérêt le site des vins d'Otago. Nous avons dégusté une bonne demi douzaine de pinot de différents producteurs. Je retiendrai particulièrement le 2007 de Felton Road qui allie la maturité du fruit, une matière gourmande et une belle fraîcheur que je place devant le 2006 au boisé élégant de Bannock Brae et le 2007 de Quartz Reef. Site des vins de la région de Central Otago.


Samedi 25 octobre 12 h

Je commence la journée par une très belle dégustation des Châteauneuf-du-Pape de Beaucastel en présence de Jean-Pierre Perrin le propriétaire du domaine qui préside à la dégustation et nous fait partager de très belles émotions autour de 3 blancs (dont un 2005 et un 2004 superbe issus de vielles vignes de roussanne) et de 3 rouges magnifiques (2003, 2001 et 1998)


Samedi 25 octobre 18 h La renaissance des vins grecs

Depuis l'Antiquité le vignoble grec a connu bien des vicissitudes même si après les Égyptiens les Grecs ont été les grands introducteurs de la vigne dans le Bassin méditerranéen : interdiction de planter la vigne édictée par les Romains et occupation ottomane plus tard. La qualité a souvent fait défaut à l'époque moderne et dans les années soixante le vin grec se résumait souvent au seul résiné. Un nouveau départ a été pris à ce moment mais en s'appuyant sur les cépages « internationaux » préconisés par les œnologues eux-mêmes internationaux. Plus récemment un effort de recencement des centaines de cépages autochtones et de recherche d'adéquation de ces cépages avec les zones climatiques et pédologiques a commencé à se faire et c'est à un passionnant voyage à travers la Grèce des cépages que nous avons participé sous la direction de Konstantinos Bakasietas, un jeune œnologue grec (formé à Montpellier) qui est responsable de la sélection clonale en Grèce. Six vins dégustés pour six étapes et six cépages.


Samedi 25 octobre 21h Les vins de volcan : Etna

Les pentes de l'Etna sont favorables à l'élaboration de vins de caractère, un peu rugueux, acides et tanniques pour les rouges et d'une fraîcheur marquée pour les blancs, n'ayant pas de caractère sudiste évident (est-ce dû aux cépages propres à l'appellation, aux sols de lave, à l'altitude ? ). Un vigneron célèbre, Benanti, a présenté plusieurs vins de sa propriété. Nous avons eu ainsi une petite introduction à ce que peuvent donner les cépages carricante pour les blancs et nerello mascalese et nerello cappuccio pour les rouges.


Dimanche 26 octobre 12h Le monde magique d'Anne-Marie Lavaysse

Après une matinée passée à déambuler dans le pavillon occupé par Terra Madre (les communautés nourricières) et à goûter des dizaines de produits Sentinelle, je rejoins la petite salle où se tient la rencontre avec la productrice Anne-Marie Lavaysse qui a créé le domaine de Gimois sur le plateau de Saint-Jean-de-Minervois qu'elle conduit en biodynamie en s'interdisant tout produit chimique et en utilisant des infusions de plantes de la garrigue. Les trois vins qu'elle nous a fait déguster (un blanc sec, un rouge, un blanc liquoreux) étaient tous très bien tenu par une acidité et donnent envie d'aller lui rendre visite.


En dehors des ateliers du goût organisés par Slow Food, les stands des grandes régions d'Italie et ceux des consortium des grands produits (vin d'Asti, prosciutto di San Daniele* et autres appellations de salaisonnerie dont l'Italie est riche, fromage di Parmigiano reggiano ou Grana padano ......) offrent de très belles occasions de dégustation, voire de mini repas avec accords produit/vin, par les ateliers qu'ils organisent tout au long de la journée et qui sont très prisés (inscription recommandée ou obligatoire chaque matin).
 

Pour les régions ces présentations culinaires faites avec le concours de grands chefs sont des vitrines pour les produits locaux, la cuisine de la région et le tourisme oeno-gastronomique qui valorise ces atouts.

Le vendredi en fin d'après-midi j'ai ainsi bénéficié d'une dégustation de trois vins du Frioul pour accompagner une assiette de charcuteries chaudes (rôti de porc fumé, jambon fumé, rôti d'oie).

Le samedi en début de soirée le stand la région des Pouilles (Puglia) offrait un belle dégustation de deux vins autour de deux assiettes (fromage et charcuterie pour l'une et légumes, céréales et huile d'olive pour l'autre) de produits typiques de la vallée d'Itria autour de la « ville slow » de Cisternino.

Je ne voudrais pas terminer ce billet sans évoquer la très belle dégustation des vins blancs de Ligurie déclinée à travers les 6 cépages blancs des appellations ligures dont j'ai pu bénéficier de la part du sommelier Marco Rezzano le samedi après-midi lors d'un passage au stand de la région de Ligurie.

Ces quelques lignes ne donnent qu'une faible idée de la profusion de propositions et de possibilités, presqu'excessive, que l'on rencontre au salon parmi lesquelles il faut choisir en se ménageant des instants de repos et de détente. Nous avons repris la route vers 14 h le dimanche et atteint Montpellier vers 22 h.


* ah, le mur et le plafond de jambons du consortium du Prosciutto di San Daniele ! Photo prise par Ginette Lopez

 

Au Salon du goût à Turin, octobre 2008 (1er épisode)

Le Salon du goût (de son vrai nom Salone internazionale del gusto) organisé par Slow Food se tient tous les deux ans dans la seconde partie d'octobre à Turin. Ce n'est pas une mince affaire : le salon occupe plusieurs pavillons du Lingotto Fiere, ce parc des expositions situé en périphérie de Turin dans les anciens bâtiments des usines Fiat. On peut (et doit ?) y passer des journées entières tant il y a des choses à voir, à sentir, à goûter. Le salon commençait cette année le jeudi 23 et se terminait le lundi 27 octobre. Notre voiturée de 4 adhérent(e)s de Slow Food du Languedoc a quitté Montpellier le jeudi 23 vers 8h pour arriver à Turin vers 17h et prendre nos quartiers dans une petite pension familiale très bien située près de la gare de Porta Nova d'où partent les bus vers le Lingotto.

Le premier soir nous avons eu le très grand plaisir d'être accompagné par un de mes amis de Turin, Pietro G., fin connaisseur de la cuisine et des vins, qui nous a montré tout d'abord les travaux en cours du restaurant qu'il allait très bientôt ouvrir puis nous a emmené dans un restaurant de très belle qualité (Ij Brandé via Andrea Massena 5, chef Carlo Bagnasco) où il a ses entrées et où nous avons dégusté une belle série de plats autour du thème du poisson avec des vins très bien choisis. Ce superbe repas mériterait à lui seul un billet dans ce blogue. Le lendemain matin nous n'avons pas tardé à nous rendre au Lingotto où convergeaient des flux de visiteurs. Les inscriptions avaient été faites à l'avance mais avec l'affluence il fallu un certain temps pour récupérer les badges.

Prendre la mesure du salon et ses propres repères prend un certain temps : la brochure des activités et animations est épaisse et le plan du salon grand comme deux doubles pages de journal. J'avais décidé de rythmer mes journées par les ateliers du goût et m'étais inscrit à l'avance (mais pas assez) à ceux qui étaient encore disponibles. En arrivant, j'ai pu compléter ma panoplie et arriver à ce que je voulais : un premier atelier à 12h suivi d'un autre toutes les 3 heures jusqu'à 21 h, soit 4 ateliers par jour le vendredi et le samedi et un dernier atelier le dimanche vers midi.
 
Un atelier dure environ une heure, avec un petit délai pour s'y rendre et une petite attente avant le démarrage il faut compter que chaque atelier occupe environ une heure trente, il reste donc une heure et demi entre chaque atelier pour arpenter l'immense salon, apprendre à s'y repérer, rendre des visites à des stands dont on a l'adresse, participer à des dégustations organisées par certains syndicats de grands produits ou des régions.

Le salon occupe trois pavillons : le pavillon 1 rassemble de petits producteurs de tous pays (thèmes très variés, c'est là que se trouvaient les vaillants producteurs d'huîtres du bassin de Thau et ceux de lucques confites de Clermont-l'Hérault) ainsi que l'espace dédié à la bière, le pavillon 2 est organisé en allées thématiques (fromages, huiles et conserves, céréales, salaisons ....), le pavillon 3 regroupe les produits sucrés, les fruits, légumes et épices ainsi que le bistrot et l'œnothèque, un pavillon sous toile abrite un marché de produits divers enfin les communautés nourricières de Terra Madre et les produits Sentinelles occupent le pavillon ovale. Le pavillon 5 rassemble les 7 salles de dégustation où ont lieu les ateliers du goût (à raison d'un atelier différent toutes les 3 heures) dans chaque salle ainsi que différentes petites salles de rencontre. L'alternance atelier du goût / déambulation dans les allées est bienvenue car après une heure bien sonnée de piétinements et d'arrêts à des stands, la dégustation de plusieurs fromages, de diverses huiles, de différentes charcuteries....selon la zone et l'allée où on se trouve, il fait du bien de s'asseoir pendant une heure et de se concentrer sur un thème. Un autre lieu de repos et d'échange de "tuyaux" était le petit stand de Slow Food France et Eurogusto à l'entrée du pavillon 1 où se croisaient les Français en visite.

Je ne passerai pas en revue tous les neuf ateliers auxquels j'ai participé à raison de quatre ateliers le vendredi et le samedi et d'un atelier le dimanche mais j'évoquerai ceux dont je garde un souvenir plus marqué. J'avoue une certaine déception quant à l'organisation des ateliers si on la compare à ce que nous avons connu à Montpellier lors des deux éditons du Salon du goût et des saveurs d'origine au Parc des expositions en 2005 et 2007. Tout d'abord les salles sont plus bruyantes et la traduction simultanée arrive à travers un brouhaha qui évoque le décollage d'un avion, ensuite, et plus grave, quasiment aucune documentation sur les produits testés ou les producteurs n'a été remise aux participants, sauf exception. Ceci étant dit les thèmes abordés sont extrêmement variés même si les vins et boissons dominent.

(à suivre)

Remerciement à Ginette Lopez pour la photo prise à l'atelier "Prosciutto di San Daniele plus ..."

lundi 23 mars 2009

Une bourlingue en diagonale : cap au sud et retour au bercail

Du Manoir fleuri à Châtel-Guyon, je suis rapidement rendu, avec un bref arrêt pour voir le château de Chazeron, à la fonderie Fusions de Charbonnières-les Vieilles (un bel édifice bien restauré se trouve au centre du village) d'où je repars en milieu de matinée direction le sud par l'autoroute A75.
 
Passant près du viaduc de Garabit que j'ai toujours eu envie de voir sans en avoir le temps, je fais cette fois le petit crochet qui me permet de voir de près ce rêve d'ingénieur mécanicien jeté au-dessus de la Truyère.

C'est l'heure du repas, je jette un coup d'œil sur les cartes des quelques restaurants proches du site mais je me décide à faire plutôt un arrêt dans ce village proche et doté d'une concentration étonnante de restaurants compte tenu de sa petite taille et de son éloignement des grandes villes. Je veux parler d'Aumont-Aubrac, bien connu par le restaurant Prouhèze qui, lorsqu'il était tenu par la famille éponyme, avait obtenu une étoile au Michelin. Depuis, la famille s'est installée à Montpellier (Prouhèze Saveurs dans l'av. de la Pompignane) mais la tradition de la restauration est restée au village.

Entre le Grand hôtel Prouhèze (cuisine gastronomique du chef Pierre Roudgé) et son satellite le bistrot auberge Le Compostelle; entre le restaurant gastronomique Chez Camillou (chef Cyril Attrazic) et son auberge gourmande La Gabale, entre la brasserie-pizzéria La Merelle, le restaurant Afy, le relais de Peyre et le restaurant Astruc, c'est l'affolement des papilles, il y en a pour tous les prix et tous les goûts.

Mon choix se porte sur le Compostelle, le bistrot auberge de Prouhèze. On peut se contenter d'une simple saucisse-aligot à 9,50 euros ou du petit menu Terroir à 17,50 euros (un fricandeau à l'ortie et petites salades amères, suivi de la saucisse-aligot qui elle-même précède la coupétade, une crème au miel de Lozère). Je me tourne vers un menu carte qui propose pour 28 euros 1 E, 1P et 1 D (ou F) ou pour 21,50 euros 1E, 1P ou 1 P, 1D (ou F). Je choisis la formule à 1E et 1 P qui propose deux possibilités pour chaque item. Ce sera donc en entrée une terrine de porcelet au foie gras avec un mesclun, des oignons confits et des pousses germées. J'aurais aimé une daube de joue de porc comme plat mais elle n'était pas disponible (le cochon n'en ayant fait qu'à sa tête) et je fis le choix d'un boudin noir de chez Goubie (à Mont-de-Marsan) servi sous forme de 4 tranches épaisses avec un aligot plutôt copieux. Cuisine de style rustique soigné, portions copieuses, accueil sympathique. Petit choix de vins au détail à prix abordable : trois références en blanc 4/5 euros le verre, plusieurs références en rouge ou rosé (Languedoc-Roussillon ou Costières de Nîmes) en pot de 25 cl. Je choisis un château de Lancyre (AOC Coteaux du Languedoc, Pic-Saint-Loup).

Plus généralement la carte des vins (qui est celle du restaurant Le Prouhèze) donne un aperçu assez bien équilibré des principaux vignobles de France aussi bien en blancs qu'en rouges (75 références dans cette couleur dont 20 pour le Languedoc-Roussillon avec quelques pointures : un Petrus 1969 à 834 euros, un Pauillac Mouton-Rothschild 1978 à 312 euros, un Château Margaux 1966 à 524 euros, un Haut-Brion 1975 à 356 euros, un Yquem 1976 à 572 euros, un Grange des Pères 2005 à 119 euros).

Je repars vers 15 h et fais une halte aux Cazalous, l'aire de visite du viaduc de Millau, d'où la vue sur l'ouvrage et la vallée est superbe. Traversée du Larzac, descente vers Lodève, passage à Gignac et me voici de retour au bercail ce lundi 8 septembre vers 17h, dix-sept jours après mon départ et 3153 km parcourus. Bilan carbone désastreux.

(c'est fini)

 

 

 

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