Le Blogue d'Igor

"Heureux ceux qui se regardent avec humour car ils n'ont pas fini de rigoler ..." Lao Tseu

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jeudi 26 août 2010

Retour à l'ombre en terrasse à l'auberge de Valmagne

Pourquoi y revenir une dizaine de jours seulement après ma première venue ? Un p'tit creux et des choses à discuter concernant Slow Food. Alors autant en profiter pour y déjeuner. En bref, j'ai essayé le menu végétarien à 17euros avec la même entrée des légumes et fruits du jardin bio que le menu classique à 20 euros lequel fut choisi par mon compagnon de table. Ensuite plat végétarien pour l'un et gigot d'agneau de Lozère pour l'autre. Description des plats et ambiance de la terrasse en photos. 

vendredi 20 août 2010

Les deux V ou qu'on est bien à l'ombre vers le 15 août

Deux V. Un V comme Valmagne. Un V comme Vinum.

Valmagne d'abord, le 14 août. C'est tout d'abord une abbaye cistercienne fondée en 1138, classée monument historique, et qui est dans la famille de l'actuel propriétaire, Philippe d'Allaines, depuis 1838 après bien des avatars historiques. Situés près de Villeveyrac, les magnifiques bâtiments méritent à eux seuls une visite.

C'est aussi un domaine viticole dont les vins sont réputés : AOC Languedoc en rouge, blanc et rosé, AOC Languedoc Grès de Montpellier en rouge et blanc (cuvée Turenne et cuvée cardinal de Bonzi) et une jolie gamme de vins de pays (IGP Collines de la Moure) dont une cuvée de rouge remet à l'honneur un cépage traditionnel, le morrastel.

C'est également une brasserie puisque Valmagne produit depuis 2009 une bière d'abbaye ambrée.

 C'est ensuite un lieu d'accueil d'un festival de musique classique et de jazz chaque été.

C'est enfin, et depuis peu, une ferme-auberge, la ferme-auberge de frère Nonenque, qui était la raison de notre venue avec deux amis, D.R. et A.L., pour y déjeuner ce samedi midi. Elle est située dans un corps de bâtiment un peu à l'écart de l'abbaye proprement dite et dont la terrasse bien ombragée donne sur le canal qui borde le jardin aux plantes aromatiques. C'est Laurence d'Allaines qui a la haute main sur la filière qui va du potager bio et à la cuisine. Passionnée de plantes aromatiques, on lui doit des infusions froides très rafraîchissante ainsi que des sorbets qui sont un plaisir gustatif. Le déjeuner est servi autour de midi, puis de 15h à 19h on peut aussi boire des rafraîchissements ou du vin en grignotant.

 

Le menu de midi est à 20 euros avec une assiette de légumes du potager (tomates, courgettes, betterave.... et tzatziki) suivi par une viande garnie (notre choix s'est porté sur le cabri fourni par la ferme des Saveurs proche) assortie de légumes du potager dont du pourpier sauté. En dessert, salade de fruits ou sorbet maison. On peut aussi opter pour un menu végétarien à 17 euros. Les vins servis sont ceux du domaine dont on a vu que le choix est assez large et qui sont proposés à prix raisonnable, soit au verre, soit à la bouteille. Nous avons prolongé le repas en restant à l'ombre sur la terrasse et en discutant longuement avec Laurence et Philippe d'Allaines.

Vinum ensuite le 15 août. C'est le salon des vins de Sommières où j'adore aller chaque année à la même date. Il se tient à l'ombre des platanes d'une ancienne école proche de l'esplanade où a lieu le marché aux puces du dimanche. Une petite quinzaine de vignerons sont présents, il y a le temps de les voir tous.

  

On n'est pas bousculés et on peut aller se reposer autour des tables qui permettent aussi de pique-niquer avec ce que l'on apporte ou qu'on achète sur place (pain, fromages de chèvre, charcuterie). J'y ai rencontré quelques ami(e)s et suis reparti lesté de quelques bouteilles que vous pourrez venir déguster chez moi

Ferme-auberge de frère Nonenque

Abbaye de Valmagne D5

34560 Villeveyrac

04 67 78 13 64

ouvert de mi-juin à fin septembre

samedi 14 août 2010

Olé, Olargues

Olé, Olargues et ces hauts cantons de l'Hérault où l'on est si bien : très beaux paysages, nuits fraîches en été, bruit des rivières, excellents vins de la vallée de l'Orb et toutes sortes de bons produits - charcuteries, miel, fromages, marrons ....- qu'on trouve sur les marchés (Saint-Pons le mercredi par ex) ou au magasin de la Sica du Caroux qui jouxte l'hyper Intermarché à la sortie de Bédarieux direction Hérépian.

J'avais repéré lors de passages précédents le restaurant "Fleurs d'Olargues" et je m'étais promis d'aller y manger. L'occasion me fut récemment fournie lors d'une visite à des amis à Riols, charmant village proche de Saint-Pons. Nous voici donc installés à quatre ce mardi 10 août  sur la terrasse qui surplombe le Jaur avec vue sur le hardi pont du Diable.

La maison est tenue par une famille danoise, les Abrahamsson (Joan et Anders ainsi que leurs fils Kasper et Aslak et belle-fille Fe), qui ont, depuis 2002, reconverti un ancien garage (côté restaurant) et un ancien relai de poste (côté chambres) en lieu de charme (site à voir).

La carte propose un menu à 26 euros avec une mise en bouche surprise, une entrée parmi quatre choix, un plat parmi trois choix et une assiette de desserts. La carte des vins comporte essentiellement des saint chinian et des faugères assez bien choisis (dom.Ollier Taillefer, ch. des Estanilles, dom. Léon Barral ....)  en nombre limité : 3 blancs, 3 rosés et 6 rouges

A ma surprise les vins de la vallée de l'Orb sont presque ignorés à l'exception d'un chardonnay du mas Ametlier. Nous choisissons le rosé du domaine Ollier Taillefer, 2009, de belle tenue, croquant et fruité. La mise en bouche est une crème de courgette au gingembre et citron d'une jolie fraîcheur.

Pour les entrées nos choix se répartissent sur chacune des quatre possibilités : gaspacho aux tomates anciennes du pays, saint jacques marinées sur lit de crème de fève parfumée à la menthe, fines tranches de magret de canard fumé façon danoise au feu de hêtre, marbré de foie gras de canard truffé aux figues.

 

Produits de qualité, bien mis en valeur par de jolies présentations, utilisation judicieuse des épices, aromates et condiments.

Nous choisissons deux des trois plats proposés : pavé de saumon doré sur un lit de risotto aux épinards et parmesan servi avec des poivrons rouges confits pour les uns et petit rôti de gigot d'agneau sur un écrasé de pommes de terre au céleri croquant et spaghettis de courgettes pour les autres.

 

Cuisson maîtrisée dans les deux cas et belles saveurs des légumes et des jus.

L'assiette de desserts (voir photo à la chandelle façon tableau de Le Nain dans le second montage) portait une verrine de crème à la framboise et balsamique, une salade de melon, un petit financier et une excellente crème brûlée à la lavande. Repas délicat dans un cadre parfait, accueil attentif. Merci les Danois de nous avoir rendu le festin de Babette. Adresse à retenir, adresse où revenir. Il est prudent de réserver. Ouvert de Pâques à mi-novembre.

Fleurs d'Olargues

Pont du Diable- D 908

34390 Olargues

04 67 97 27 04

dimanche 24 mai 2009

La Maison jaune : un régal provençal

C'est à l'abbaye de Sainte-Croix, superbe demeure et excellente table aux portes de Salon-de-Provence, par un soir de déluge fin octobre 2008, que se tenait la présentation du guide Champérard 2009. À cette occasion, le trophée du chef de l'année pour la partie ouest de la région Paca était décerné à François Perraud le chef et créateur en 1993 du restaurant la Maison jaune à Saint-Rémy de Provence. Nous étions ensuite à la même table lors du magnifique dîner préparé par le chef Jérémy Picanol et c'est à ce moment que je résolus d'aller me restaurer dans son établissement.

L'occasion se présenta quelques mois plus tard, fin février 2009, où je pus satisfaire ma curiosité en allant y déjeuner avec deux amis. Saint-Rémy est une ville chargée d'histoire : c'est la ville natale de Nostradamus (déc 1503) et Van Gogh y a séjourné un peu plus d'un an (mai 1899 à juin 1890) pendant lequel il a peint avec frénésie 150 tableaux hallucinés dont le tellurisme s'exprimant par des spirales et des remous a marqué l'histoire de la peinture.



Même s'il n'a pas peint le tableau intitulé « La Maison jaune » à Saint-Rémy mais un peu avant, en 1888, alors qu'il séjournait à Arles, on confond facilement ces deux périodes et pour un peu on serait tenté de croire que le modèle représenté par Van Gogh était à Saint-Rémy plutôt qu'à Arles. Le restaurant occupe une maison de maître du XVIIIème siècle au cœur du village avec un spacieux rez-de-chaussée pour l'accueil avec une salle voûtée. La salle principale est à l'étage, claire et simple jouant sur la pierre blonde et les poutres ; elle s'ouvre sur une terrasse ombragée pouvant acccueillir plus de trente couverts.

Accueil affable de la part de Jean, le maître d'hôtel. La carte propose un menu du marché (36 euros), un menu dégustation provençale (56 euros) et un grand menu (66 euros). Nous choisissons le second. Il comporte 8 séquences où la part belle est faite aux légumes et produits de saison et saveurs d'ici. Hors programme, nous arrive une mise en appétit : œuf de caille, tapenade et petite saucisse de canard.
 

Comme nous sommes trois, nous choisissons la formule du vin au verre (servi dans des verres de marque Zwiesel qui se prêtent bien à l'exercice de la dégustation) plutôt que de nous contraindre à boire une bouteille plus ou moins bien adaptée aux différents plats. Premier vin : un sauvignon 2007, VdP des Bouches du Rhône, du château La Coste à Puy Sainte-Réparade, doré, frais et finement aromatique qui accompagne bien la mise en bouche : salade de poulpe en vinaigrette sur une julienne très fine de petits légumes. Le vin passe bien aussi sur la soupe à l'ail doux et sauge, un velouté superbe de force et de douceur.

Changement de vin (rosé du Mas Sainte Berthe, AOC Baux de Provence, 2007) avec les plats suivants : rillettes de lapin, tapenade et truffe, mesclun (mâche, pissenlits, radis émincés, queue et fonds d'artichauts) puis tarte fine aux sardines et poivrons rouges parfaite réussite d'une simplicité sublime.
 

Le filet de pigeon
, cuit à point, servi avec une sauce miel et vin rouge et des aubergines grillées à l'huile de noisette qui arrive ensuite trouve un bon répondant dans l'AOC des Coteaux d'Aix-en-Provence, château du Seuil à Puyricard, cuvée rouge 2006 (syr/gre/cs) au joli toucher de bouche. Un assortiment bien choisi de fromages de chèvre de la région en petites portions servis avec une marmelade de figues et un pain aux olives appelle un retour au vin blanc.

Les composantes du grand dessert aux agrumes sont d'une légèreté et d'une fraîcheur bienvenue : pomelos au miel, sorbet de clémentine et zeste en lanières, beurre de citron et petit sablé, gelée de citron. Le café est accompagné de quelques friandises : kumquats au sirop sur marmelade d'orange, pâtes de fruit à l'orange, petit cake à l'orange, guimauve. Nous sommes enchantés de cette cuisine simple en apparence mais en fait très maîtrisée pour garder (ou retrouver) la vérité des produits et nous en félicitons le chef, François Perraud qui vient converser avec nous en fin de repas. La carte est régulièrement renouvellée au fil des saisons et le site Internet donne envie de venir.


La Maison jaune
15, rue Carnot
13210 Saint-Rémy-de-Provence

04 90 92 56 14
lamaisonjaune@wanadoo.fr

samedi 18 avril 2009

Une bonne Maison à Maury (1er épisode)

Nous sommes quelques-un(e)s à aimer aller une à deux fois par an aux expositions proposées par le musée d'art moderne de Céret (voir site internet) où, en arrivant vers 10h, il reste du temps pour flâner dans les rues, faire quelques achats dans quelques boutiques où nous avons nos habitudes (charcuterie, modiste et minéraux....) et se diriger vers le restaurant (différent à chaque fois) où nous avons réservé une table. Nous étions trois en ce 23 septembre, début d'automne, pour aller voir l'exposition intitulée « Fauves hongrois, 1904-1914 » qui retrace l'aventure picturale d'un large groupe de peintres hongrois, ouverts aux influences françaises (Gauguin, Van Gogh, Cézanne, Matisse....). En hiver, ils fréquentaient les ateliers et les académies parisiennes et exposaient dans les salons d'avant-garde et retournaient en Hongrie pour l'été, tout particulièrement dans la petite ville de Nagybánya qui comptait un nombre incroyable de peintres formant une nébuleuse artistique très active surnommée « néos » plutôt que « fauves ».

Le restaurant choisi cette fois, la Maison du Terroir, était situé à Maury, dans la vallée de l'Agly, alors que Céret est dans la vallée du Tech. Il faut donc redescendre dans la plaine, passer par Rivesaltes et par Espira-de-l'Agly, Cases-de-Pène et Estagel avant d'arriver à Maury.
 
Il est important dans ces villages catalans de se faire accepter par la population, le plus simple étant d'aller s'asseoir sur un banc au soleil avec les seniors et d'échanger des propos pertinents sur le temps, le vent et la pluie. Ce que je fis. Je n'étais pas en terre inconnue car je suis déjà venu quelquefois à Maury pour des achats de ce VDN sublime. Ma dernière venue remontait au 9 juin 2008 où j'avais déjà déjeuné à la Maison du Terroir récemment ouverte et qui avait rapidement gagné une étoile au Michelin sous l'impulsion de son chef Pascal Borell.

Petit flash back  J'évoque rapidement ce premier repas pris seul un jour de semaine. De l'extérieur le lieu ressemble à un ancien chai qui aurait été réhabilité. L'intérieur, haut de plafond et spacieux, est partagé en trois volumes : le hall d'entrée avec l'accueil et une large allées de rayonnages sur lesquels sont présentés les vins d'une vingtaine de domaines de la région, chacun ayant sa zone bien identifiée, quelques tables sont disposées dans cette partie, à main droite en entrant se trouve la boutique de vente à emporter, et à main gauche la salle à manger principale avec une douzaine de tables. Le décor est sobre sans être minimaliste, les sièges en acier brossé et lattes de bois ont une assise parfaite, les nappes en toile écrue beige et les serviettes en toile épaisse sont de qualité, un vase cylindrique étroit accueille une rose blanche cependant que les verres Mikasa de grande taille avec la vaisselle de Deshoulières sont une promesse pour la suite.
 
Grandes dalles de terre cuite au sol, stores de toile du Roussillon filtrant le soleil, vue sur les pentes plantées de vignes. En ce jour de semaine mon choix s'est porté sur le menu Campagne à 25 euros avec entrée, plat et dessert (2 choix pour chacun) servi avec un verre de vin.
 

En guise d'amuse-bouche, une sucette faite d'une tuile de parmesan au cumin précéda une mise en appétit faite d'un piment piquillo grillé sur lequel était déposé un anchois de Collioure mariné au vinaigre balsamique et quelques pousses d'alfafa.

L'entrée est une superbe composition faite de noix de coquilles saint-jacques en tournedos (c'est-à-dire bardées d'une mince tranche de courgette réglissée) posées sur une fine couche de purée de petits pois au cerfeuil avec quelques mini légumes grillés. Le vin proposé par le sommelier est un VdP des Côtes catalanes du château Saint-Roch (Marc et Emma Bournazeau à Maury), cuvée la Bastide 2004 (grenache 80, macabeo 20), légèrement oxydatif et au boisé bien dosé, bien adapté à l'entrée ainsi qu'au plat qui est constitué d'une zarzuela de poissons, sauce tomate au vin blanc de Maury, aux belles saveurs.

Avec le dessert (un crémeux au chocolat ivoire sur un sablé à l'arabica et un tartare de mangue accompagné d'un irish coffee) je choisis un verre de VdP des Côtes catalanes blanc de 2005 (grenache gris 51, macabeo 41, muscat 8) du Mas Karolina (Caroline Bonville à Maury). Avec le café qui suit j'aurai droit à quelques mignardises gourmandes (un cannelé, une guimauve, une framboise sur un biscuit au chocolat .....). Service précis, attentif, bon rythme et conseils avisés pour les vins.

La Maison du Terroir est une vitrine pour les producteurs locaux, on peut acheter et emporter au prix caveau les bouteilles présentées dans les casiers ou le consommer avec une marge raisonnable à table. Beaucoup de vins sont proposés au verre. La carte comporte un bel assortiment de Maury VDN (35 références en rouge et 8 en blanc) complété par quelques muscats de Rivesaltes. L'offre est également assez large en vins rouges non mutés (une soixantaine de références principalement des Côtes du Roussillon-Villages avec quelques VdP du Roussillon) ainsi qu'en vins blancs non mutés (une quinzaine de références, principalement des VdP puisque l'AOC Côtes du Roussillon-Villages ne comporte pas de blancs).

La Maison du terroir
avenue Jean-Jaurès
66460 Maury
04 68 86 28 28
site Internet


Remerciements à Alain HOUSSAT pour les photos de ce billet


(à suivre)

mardi 16 septembre 2008

Adieu Capion, salut de Lauzun

Je vous le signalai dans mon billet du 22 août après y avoir (bien) déjeuné de la formule du midi à 20 euros début juillet avec une amie : Capion n'est plus Capion. J'y suis retourné le 26 juillet au sortir du salon des vins d'Aniane avec des amis dégustateurs pour des agapes un peu plus fournies, puisque nous avons choisi le menu Découverte à 37,50 €. Bref compte rendu.

Le menu se compose de trois items : entrée, plat et dessert. Nous est servi un joli et frais amuse-bouche du jour dans cette verrine bloc   
 

de verre encagée dans un petit bâti en fer forgé qui est un peu l'emblème de la maison : une émulsion de citron (cumbawa ?) sur une salade de pâtes fraîches agrémentée de tomates confites.

Les choix des six convives que nous sommes se répartissent équitablement sur les deux entrées proposées :
mosaïque de petits légumes d'été confits, gaspacho andalou servi glacé avec un sorbet au poivron rouge et une mousse de citron acide et gambas en beignet
ou
tout en fraîcheur : tourteau, saumon mariné et légumes biologiques crus et cuits le tout glissé dans une pâte à raviole, concombre/menthe/coriandre fraîche à boire.
 


On voit que les énoncés sont précis, évocateurs et alléchants. La présentation des plats est très soignée et, de son passage chez Michel Bras, Matthieu de Lauzun a gardé l'utilisation des ardoises pour dresser certains plats. Nous avons été satisfait du vin choisi, d'une jolie fraîcheur : VdP du Mont Baudile, blanc, domaine le Chemin des fées (G. Coste, Saint-Félix-de-Lodez), cuvée les Cornouilliers 2006.

Quatre choix possibles pour le plat. Nos choix se répartissent sur deux d'entre eux :
tarte fine d'espadon mariné façon pissaladière, assaisonné dune vinaigrette citron/ciboulette, gourmandise de poivron rouge, sabayon léger à la moutarde
ou
un pavé de veau lourd origine France, trois petis légumes farcis à la provençale, un risotto crémeux au jus de veau réduit délaissant la tentation d'un filet de canette avec une petite ratatouille revisitée ou encore d'un pavé de cabillaud sur un ragoût de lentilles façon cassoulet.


Très bon accord avec le vin : AOC Collioure, rouge, Cornet et Cie, 2006, cave de l'abbé Rous, souple et fruité avec une belle trame, de la fraîcheur et une touche chocolatée.

Les saveurs et les textures sont au rendez-vous comme en témoigne les dessert choisi proposés :

un millefeuille renversé garni d'un biscuit moëlleux aux amandes et d'une pâte de pêches confites, crème glacée à la verveine et citron cumbawa, touche de citron jaune


ou

dans une verrine panna cotta au chocolat blanc et compote de fraise, tarte fine aux fraises de Saint-Jean-de-Fos et crème glacée de mélisse.

Excellent café accompagné de petites mignardises.

Nul doute que nous avons un chef prometteur bien secondé en salle par sa compagne Anne-Laure et qui ont su rénover le cadre dans le sens de l'élégance et donner un nouveau départ à ce restaurant. Je ne serai pas surpris qu'une étoile lui échet rapidement. Bon travail de prospection des producteurs de vins de la vallée de l'Hérault. Seul petit bémol, je souhaiterais que l'offre de vin au verre soit plus étoffée qu'elle ne l'est actuellement, c'est à mon sens nécessaire pour satisfaire les convives isolés ou venus en petit nombre et aussi que le prix des bouteilles à la carte n'applique pas des coefficients excessifs au prix de vente chez le producteur, mais cela concerne, sauf exception, la grande majorité de la restauration française.

Remerciements à Alain et Catherine Houssat pour les belles photos

Restaurant (Capion) de Lauzun
3, boul. de l'Esplanade
34150 Gignac
04 67 57 50 83
contact@restaurant-delauzun
ouvert tlj sauf D soir et L
site internet à visiter

lundi 30 juin 2008

Sur la piste aux étoiles : Paulhac et Buzet

    En route donc pour Paulhac en bordure de la forêt de Buzet où se trouve la Métairie, ce restaurant recommandé par Louis Penavayre et nouvellement créé par sa nièce. Celle-ci m'accueille très gentiment sous l'immense auvent du corps de ferme aux murs de briques crues typique de la région entre Garonne et Tarn et m'aide à mettre à l'ombre les bouteilles qui sont dans ma voiture.

    Le midi une formule à 14,50 euros est proposée avec entrée, plat et dessert. J'aurai ainsi droit à un carpaccio de bœuf préparé selon les règles, un axoa de poulet inspiré du classique axoa de veau du Pays basque (j'apprendrai que le chef, Jean Urrolabeïtia, en vient) joliment présenté et une crème brûlée pour finir. Un verre de rosé de la région (1,80 euro) et un café (2 euros) ne grèvent pas trop le budget.
     
    Céline Roumagnac a travaillé au sortir de l'école hôtelière de Toulouse pendant une quinzaine d'année dans un restaurant connu de cette ville et, avec son compagnon Thierry Sauce, vient de réaménager la ferme familiale avec bon goût pour en faire une belle auberge : une grande salle aux grandes poutres et large cheminée, murs de brique, accessoires et outils agricoles ; une salle moyenne lumineuse en rustique stylisé ; une pergola ouverte sur la campagne pour le soir et, pour le midi, la terrasse située à l'ouest sous l'auvent où l'on faisait autrefois sécher le tabac. L'ensemble est propre et bien tenu et on peut trouver son bonheur dans la petite carte des vins aux prix raisonnables. Bonne chance à Céline et à la Métairie qui me semblent bien parties puisqu'une douzaine de convives étaient à table en ce jeudi midi dans un lieu relativement éloigné d'une ville importante.
     
    La Métairie
    30, route de la Forêt
    31380 Paulhac
    05 61 99 64 59
    fermé D soir, L, Ma soir et S midi 

     

mardi 29 avril 2008

Trois bistrots en mars-avril à Paris

J'ai eu à faire par deux fois à Paris fin février/début mars et fin mars/début avril. J'en ai profité pour découvrir ou retrouver des bistrots. Commençons par les retrouvailles.

Je suis allé déjeuner au débotté en débarquant du TGV au Buisson ardent (dont je vous ai déjà parlé : voir mon billet du 3 février 2007, Trois petits bonheurs culinaires, 2ème épisode). C'est face à la fac de Jussieu, quartier où les mangeoires abondent, un établissement ancien (relais de poste au XVIII ème siècle), relancé récemment par une jeune équipe qui propose une jolie cuisine avec, le midi, une formule à 14 € (E+P ou P+D) ou un menu à 17 € (E+P+D). C'était plein car le bouche à oreille fonctionne à merveille et le lieu est visiblement devenu la cantine des cadres de l'université voisine. On a pourtant accepté de me recevoir à 13h 15 passé en me demandant de patienter un ¼ d'heure, ce que je fis en allant passer quelques moments chez un bouquiniste voisin. Le restaurant tourne à plein régime midi et soir et il est quand même plus prudent de réserver car il m'est arrivé de m'y casser le bec un soir même si l'équipe est accueillante. Je ne reprendrai pas les termes de mon billet précédent mais je vais juste vous donner un petit aperçu de ce qu'il y avait à la carte ce midi de fin mars.

Pour les entrées, à choisir notamment entre un velouté de saint-jacques, un croustillant de pieds de porc aux épices (mon choix), un houmos à la menthe et au citron ; pour les plats, à choisir entre un filet de tilapia et riz basmati, une mijotée de haricots et saucisse de Toulouse, un steak de marquise (?) et des charlottes en grenaille, un foie de veau poëlé à la graine de moutarde et pommes duchesse (mon choix). Service efficace et attentif qui ne tarda pas à poser devant moi un succulent ragoût de pieds de cochons, gélatineux ce qu'il faut et goûteux, dans une feuille de brick sur un lit de salade en lanières qui fut suivi par une épaisse tranche de foie de veau rosé à point avec de parfaits légumes, le tout accompagné d'un verre de vin rouge (Coteaux du Languedoc en bag in box honorable du domaine de Cambas ? ). Le soir, le menu à 31 euros est des plus alléchants et la carte des vins bien étudiée.
 
Le Buisson ardent
25, rue Jussieu 75005 Paris
métro Jussieu
01 43 54 92 02
fermé samedi midi et dimanche



Je suis allé par deux fois le midi à un mois d'intervalle au Chateaubriand. Mon attention sur ce restaurant avait été attirée par un article élogieux de JP Géné dans le Monde 2 paru en avril 2007 sous le titre « chez Inaki, c'est comme ça » qui insistait sur la forte personnalité de ce chef et sa créativité qui l'avait déjà fait connaître quand il était aux commandes du Transversal le restaurant du Mac/Val (qui n'est pas un Mac Do mais le musée d'art contemporain situé à Vitry sur Seine et que je vous engage à visiter) où je n'avais pas pu déjeuner mais où j'avais parcouru, un peu médusé, la carte des vins inattendue dans la restauration de musée, souvent tristounette (mais ça change en certains lieux).
 
Donc je suis allé chez Inaki du Chateaubriand à deux reprises le midi où on ne réserve pas (s'il y a de la place, on est pris, sinon .....) et où la formule du jour à 14 € (E+P ou P+D) vous donne toute satisfaction par le soin apporté au choix des produits et par la délicatesse de la présentation. J'avais une autre raison d'y aller voir puisque le Chateaubriand est situé av. Parmentier, au métro Goncourt, dans ce qui a été mon quartier d'enfance.
La seconde fois, j'étais avec une amie qui a choisi en entrée une petite brandade aux pommes de terre écrasées grossièrement et enrobées de la préparation à base de morue (intéressante texture) et, pour ma part, j'ai choisi des mini poireaux sautés et épicés au vadouvan ce mélange assez complexe d'épices et condiments qui est souvent utilisé pour cuisiner huîtres et moules (j'avais l'impression d'avoir dans mon assiette ces petits poireaux dits de vigne dont nous raffolons dans le sud), quatre autres entrées étaient proposées ; le plat du jour était cette fois des travers d'agneaux sur un lit de lentilles servis en mini cocotte. Si on optait pour la formule P+D, on avait le choix entre cinq desserts : faisselle et sirop d'érable ou crumble de rhubarbe par exemple.
La carte des vins se lit sur un grand tableau et présente des domaines intéressants dans nombre d'appellations. Quelques vins sont servis au verre ce qui arrange bien le convive solitaire. Le cadre est celui d'un restaurant bistrot de quartier des années 60 conservé dans son jus d'époque, les serveurs sont jeunes et dynamiques et la maison est pleine midi et soir. Le soir, la cuisine devient plus gastronomique et le menu est à 40 €.

Le Chateaubriand
129, av. Parmentier
75011 Paris
métro Goncourt
01 43 57 45 95
fermé samedi midi, dimanche et lundi



La réputation du Baratin, ce bistrot à vin des hauts de Belleville, n'est plus à faire. Situé dans une petite rue donnant sur le milieu de la première partie de la rue de Belleville, entre les métros Belleville et Pyrénées, c'est encore pour moi un retour au quartier de l'enfance dont parle Georges Perec dans W ou le souvenir d'enfance et qu'a photographié Willy Ronis (la rue Pia, la rue Vilin, la rue du Transvaal....). Nous y étions à quatre un vendredi soir, la salle s'est rapidement remplie et quand nous avons quitté notre table vers 22h15, elle a été réoccupée sans tarder.

C'est Raquel qui réalise une cuisine goûteuse et maîtrisée cependant que les choix de vins au verre permettent des accords bien assortis à prix raisonnables (à 5/6 € le verre, l'addition est restée raisonnable, 50 euros, pour un repas à 3 items, E+P+D, et 3 verres de vin pour chacun). Exemples :
avec un carpaccio de saint-jacques et radis noir le Viré-Clessé 2003 de Valette à la jolie fraîcheur légèrement anisée,
avec un tourteau et céleri la précision du chenin du Savennières 2005 La Croix Picot (Jo Pithon),
avec un artichaut poivrade un Côte du Roussillon la D18 du domaine Olivier Pithon (une belle sélection de grenaches blanc et gris),
avec la caille en gelée un VdT un peu oxydatif de Savoie de J.-Y. Peyron.

Et pour les plats :
avec une barbue sauce verte que j'avais choisie, la D18 en Côte du Roussillon a repris du service et son côté un peu rustique et légèrement oxydatif a fait merveille,
un Auxey-Duresses les Crais 2004 du domaine Chassorney (Frédéric Cossard à Saint-Romain), un chardonnay bien équilibré, s'est bien entendu avec le cabillaud à la cuisson parfaite
tandis que les deux agneaux se sont frottés l'un à un Cahors pur malbec, cuvée la Fage 2005, de chez Cosse-Maisonneuve et l'autre à un Crozes Hermitage 2005 de chez Dard (René-Jean) et Ribo (François).

Je ne vous détaillerai pas les desserts, excellents de l'avis général, mais je regrette un peu, seul bémol à cette soirée, qu'il n'y eût qu'un Gaillac, la cuvée de muscadelle 2005 de chez Plageoles, subtil moëlleux, pour susciter des accords ; il manquait de toute évidence un Maury ou un Banyuls, voire un vieux Rivesaltes pour s'adosser au chocolat présent dans certains plats.

Au total, un très bon choix de vins au verre, provenant souvent de domaines travaillant en bio (tout court ou biodynamie), et dont j'avais remarqué certains dans l'après-midi lors d'une visite à Lavinia. Service efficace, ne se perdant pas en explications inutiles (il faut piger rapidement) mais aimable si on compare le contact avec les serveurs à celui du patron qui s'occupe des vins au comptoir et qui a l'air de jouer à l'hidalgo plein de morgue dans un film sur la guerre des Flandres à l'époque du duc d'Albe. Dommage de n'avoir pas pu rencontrer Raquel mais c'était l'heure du coup de feu et on ne dérange pas une artiste.

Le Baratin
3, rue Jouye-Rouve 75020 Paris
métro Pyrénées ou Belleville
01 43 49 39 70
fermé samedi midi, dimanche et lundi

lundi 1 octobre 2007

Encore une terrasse : l'Adonis rouge

On y arrive par une petite route en cul de sac qui passe par une étroite gorge au pied de l'Espinouse pour aboutir au hameau de Mauroul dans un ample cirque granitique. Le restaurant est niché là, au-dessus d'Olargues dans une maison qui a été très joliment réaménagée en style rustique sobre avec une charpente élégante, des murs crépis blanc cassé et piétements en plâtre ciré, tables de bois blond. Deux salles en intérieur et une terrasse avec une très belle vue et bien abritée du soleil.

Hervé Leroy (en cuisine) et Xavier Lecas (en salle) qui étaient avant au col du Cabaretou ont repris ce lieu en 2005 pour y faire une cuisine de terroir s'appuyant sur une douzaine de producteurs locaux. J'y suis allé un midi de mi septembre alors que j'étais venu prospecter les vins des vignerons de la haute vallée de l'Orb afin de choisir ceux qui conviendraient à l'atelier de cuisine du yucca que j'anime le samedi 6 octobre au château de la Colombières-sur-Orb.

Petite surprise en regardant la carte à l'entrée : pas de plats annoncés, il est écrit : Hervé en cuisine fonctionne sur la surprise et le retour du marché selon la saison, les rencontres et l'inspiration du moment. Allons-y pour la surprise en espérant que l'inspiration est là et que les rencontres ont été bonnes. Pour 30 €, il est proposé un repas en trois parties (entrée, poisson ou viande, dessert) et pour 42 € en quatre parties (entrée, poisson, viande, dessert), on peut ajouter du fromage pour 6 €.
Xavier Lecas m'accueille et me place en terrasse : tables et chaises en bois exotique et abri sous toile. Je choisis la formule à trois plats, option poisson.

La carte des vins est bien ciblée avec une large part de vins du secteur : VdP de La Haute Vallée de l'Orb (2 blancs, 1 rosé, 5 rouges) ainsi que des Saint-Chinian (9 rouges) et Faugères (4 rouges). L'offre de rouges est complétée par une demi douzaine de références en Corbières, Minervois, Coteaux du Languedoc tandis que 6 blancs et 2 rosés en Coteaux du Languedoc sont proposés. Le niveau de prix est raisonnable. On trouve aussi 2 blancs, 2 rosés et 3 rouges en volumes plus restreints (½ bouteille ou 50 cl). Je choisis un blanc en VdP de la Haute Vallée de l'Orb : cuvée Angelo, chardonay, 2006, La Grange de Philip (Christian Béchet, Bédarieux), sur la fraîcheur, petit goût d'amande et léger boisé.

Une mise en bouche consistant en une soupe de tomates anciennes et sorbet de roquette présentée en petit bocal permet d'attendre que le vin prenne la bonne température. L'entrée surprise arrive : foie gras mi-cuit sur quelques feuilles de pourpier et ½ figue fraîche avec une réduction de Banyuls. Pain maison au thym. Le plat arrive sans tarder : 4 noix de Saint-Jacques disposées sur une compotée de tomates anciennes dans un plat allongé avec une alternance de caviar d'aubergines et de jus de courge butternut orangé, un lit de lamelles de courgette et une minuscule tomate poire jaune complètent la présentation. Un plat appétissant et léger. Le dessert composé de trois item (au centre un multi-feuilles croustillant flanqué d'une glace à la vanille et d'une compote de pomme en verrine) me permet de terminer le repas avec un verre du vin de vendange surmûrie de Yannick Poras à qui j'étais allé rendre visite dans la matinée.

En bref une maison où l'on a envie de revenir (compter 1h45 de route depuis Montpellier), bonne cuisine gourmande et fine, cadre agréable et accueil sympathique de la part de Xavier Lecas qui, quoique bègue, est extrêmement volubile.

L'Adonis rouge
Hervé Leroy en cuisine, Xavier Lecas en salle
Maurou
34390 Saint-Julien 
04 67 23 92 07     
ladonisrouge@wanadoo.fr 
site Internet

depuis Olargues prendre la D14 en direction de Fraïsse -sur-Agout sur 4 km environ avant de bifurquer vers Maurou

Patate(s) aux Arceaux et patate(s) au(x) menu(s), 4ème épisode : La Réserve Rimbaud

Slow Food France avait choisi la pomme de terre pour thème de sa 1ère journée nationale le 15 sept. dernier. Les trois douzaines de conviviums de l'hexagone ont proposé toutes sortes d'animations, de présentations et de dégustations ce jour-là.

À Montpellier, nous avions choisi une action en deux volets : une animation le samedi matin au marché des Arceaux (voir le billet précédent) et des recettes mettant en valeur la pomme de terre proposées par des chefs dans près d'une vingtaine d'excellentes tables des villes et des champs dans et autour de Montpellier.

En ce mercredi 19 sept. à midi, j'avais convaincu quelques ami(e)s de venir déjeuner à la Réserve Rimbaud qui avait mis à sa carte à l'occasion de la journée nationale Slow Food sur la pomme de terre un pré-dessert. Ce repas a fait l'objet du billet "Terrassé de plaisir" du 27 septembre, on voudra bien s'y reporter pour le savourer.

Crédit photo : Slow Food

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