Le Blogue d'Igor

"Heureux ceux qui se regardent avec humour car ils n'ont pas fini de rigoler ..." Lao Tseu

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lundi 2 janvier 2017

La pensée de janvier 2017

Compte-tenu de la situation mondiale, européenne et française aux plans social et politique en ce début 2017 je trouve cet aphorisme tout à fait pertinent :

"Un pessimiste est un optimiste bien informé"

Est-ce vraiment un proverbe russe comme on le voit quelquefois mentionné ? Je n'ai pas découvert d'auteur identifié. On trouve parfois la variante suivante qui me paraît moins convaincante même si le sens reste le même :

"Un optimiste est un pessimiste mal informé"

vendredi 2 décembre 2016

au stère qui se marre

Lors de la campagne pour la présidentielle de 2002, Jospin, le Premier ministre socialiste, s’était qualifié d’”austère qui se marre....”, cet oxymore (de rire) n’avait pas été compris et lui avait valu d’être copieusement brocardé.
 
Une quinzaine d’années plus tard force est de constater que Frantz-Musik est moins zoo-stère (de bois) que Frantz-Kultur, à preuve cette histoire entendue mardi soir 29 nov. dans la stimulante émission de Clément Lebrun “Le cri du patchwork” et rapportée par Pascale Murtin et François Hiffler, fondateurs du collectif Grand Magasin désopilant en diable http://www.grandmagasin.net/GrandMagasin.php
 
En substance, voici cette histoire :
 
Au terme d’une longue surveillance le service de police spécialisé dans la lutte anti-drogue démantèle un réseau très actif qui utilisait un restaurant comme couverture de ses coupables activités, et cela depuis plus d’un an. Au terme de la procédure le gérant et tous les employés sont déférés devant le Parquet, sauf le plongeur qui est innocenté car il a déclaré, en parlant du trafic en question  : “je lavais des  couverts et je ne l’avais pas découvert”


mercredi 18 septembre 2013

La pensée de septembre 2013

Je l'emprunte au bon sens populaire :

 

Mieux vaut se taire et passer pour un con

que de l'ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet

dimanche 3 mars 2013

La pensée de mars 2013

En cette semaine où ses « Mémoires d'un amnésique »* sont à l'honneur dans l'émission de Pierre Charvet  sur France Musique chaque jour un peu avant 14h, je ne résiste pas à l'envie de vous offrir un petit florilège de citations d'Éric Satie, ce musicien (presqu') autodidacte, résolument original, né le 17 mai** 1866 à Honfleur. Cette petite ville portuaire et néanmoins normande doit avoir quelque chose de particulier car on y recense un nombre impressionnant d'artistes ou d'écrivains qui y sont nés, entre autres : Eugène Boudin, Alphonse Allais, Henri de Régnier...... Fondamentalement rebelle, Erik Satie ne supporte pas la férule des professeurs au Conservatoire, écorché vif, blessé au cœur par ses brèves amours avec Suzanne Valadon, il se barde d'humour et d'auto-dérision, tout en cultivant un côté mystique (il créa une église dont il resta le seul fidèle) ce qui ne l'empêcha pas, plus tard de virer communiste à sa façon.

 

*Mémoires d'un amnésique
[Petite bibliothèque des ombres]

 

** Tiens, un 17 mai, comme moi

 

« Quand j'étais jeune, on me disait :  "Vous verrez quand vous aurez cinquante ans". J'ai cinquante ans, et je n'ai rien vu.  »

 

« Se mettre à plat ventre, c'est bien. Toutefois cette position est incommode pour lécher la main de celui qui vous donne des coups de pied au derrière.  »

« Si vous voulez vivre longtemps, vivez vieux. »

« L'homme prétend qu'il a été crée à l'image de Dieu. C'est possible, après tout. »

 

samedi 2 février 2013

La pensée de février 2013

J'avais d'abord pensé choisir une rosserie bien sentie de Debussy, qui n'avait pas la langue dans sa poche pour ce qui concerne ses confrères, ou encore un passage des Mémoires d'Hector Berlioz qui avait l'indignation féroce (et dont Pierre Charvet nous a fait lecture pendant  trois semaines dans son émission "Du côté de chez Pierre" sur France Musique de 13h40 à 14h).

Finalement, non, ce sera pour une autre fois. Je vous livre une petite charade de mon cru, genre que l'on ne pratique plus assez à mon gré et qui fut très en vogue au XIXème siècle. La voici :

- mon premier est ce que dit un accro à l'herbe quand il promet d'arrêter

- mon tout est le nom d'un grand pianiste et improvisateur de jazz

Pour la petite histoire (et à l'intention de mes futurs biographes), elle m'est venue lors d'un déjeuner gastronomique au Mimosa, l'un de ceux que nous avions organisé en 2011 et 2012 autour de la carte des vins de ce restaurant situé à Saint-Guiraud qui avait annoncé sa prochaine fermeture.

Vous pouvez proposer votre solution en commentaire ou m'envoyer un message.

Solution le mois prochain.

lundi 1 octobre 2012

La pensée d'octobre 2012

On attribue à Pierre Desproges la réflexion suivante : "On peut rire de tout mais pas avec tout le monde". Il semble qu'il se serait plutôt interrogé au cours d'une séance du Tribunal des flagrants délires sous la forme : 

"Premièrement, peut-on rire de tout ?

Deuxièmement, peut-on rire avec tout le monde ?"

 

Pierre Desproges était à Montpellier la semaine dernière. Je veux dire que le theâtre des 13 Vents accueillait le spectacle de Michel Didym "Chroniques d'une haine ordinaire" tiré du recueil portant le même titre paru au Seuil et rassemblant les textes de ses monologues diffusés en 1986 sur France Inter.

Cela m'a donné envie de vous servir quelques citations de son abondante production qu'on peut retrouver  dans la vingtaine d'ouvrages et de recueils parus le plus souvent au Seuil dans la collection Points ou encore trouver dans son site.

La culture, c’est comme l’amour. Il faut y aller par petits coups au début pour bien en jouir plus tard.

Tout petit, je voulais être célèbre et je ne faisais rien pour. À l’école, je m’avérais très vite un élève inexistant. Par goût. J’ai toujours été persuadé – je le suis encore – que les diplômes sont fait pour les gens qui n’ont pas de talent. Malheureusement, il ne suffit pas de ne pas avoir de diplômes pour avoir du talent.

Il y a une coutume du spectacle qui me gonfle singulièrement, c’est les rappels. C’est totalement absurde, les rappels.Enfin, écoutez, dans la vie normale, dans la vie courante, quand un mec a fini son boulot, qu’est-ce qu’il fait ? Il ne revient pas, il dit au revoir, et il s’en va… Enfin, on n’imagine pas un plombier, re-sonnant à la porte, après avoir réparé une fuite, juste pour refiler un petit coup de clé de douze

Pourquoi ? Pourquoi cette fausseté dans les rapports humains ? Pourquoi le mépris ? Pourquoi le dédain ? Où est Dieu ? Que fait la police ? Quand est-ce qu’on mange ?

dimanche 15 juillet 2012

La pensée de juillet 2012

Vous ne m'en voudrez pas, j'espère, pour le retard à mettre en ligne la pensée de ce mois : voyage gastronomique au Pays basque fin juin et début juillet puis festival de Radio-France et Mplier LR ont fait plus que m'occuper. La citation sera donc musicale. En écoutant France Musique il y a deux jours, j'ai eu vent de la parution en français .... en 1927 d'un recueil des chroniques que le poète Heinrich Heine, exilé volontaire à Paris pendant de nombreuses années et qui y est enterré, a rédigées pour l'Allgemeine Zeitung d'Augsburg.

 

Parfaitement immergé dans la vie culturelle de notre capitale, amis de nombreux écrivains, peintres et musiciens, il était un partisan et un ami de notre Hector national, à savoir Berlioz. Dans ses souvenirs plutôt désopilants de la création de la Symphonie fantastique Il en a livré un portrait décoiffant où la vision romantique de l'amour fou que Berlioz portait à Harriet Smithson est un peu écornée au nom de l'humour dont Heine ne manquait pas. Citation en anglais (d'après l'original en allemand dont je ne dispose pas) dont je vous propose mon adaptation améliorée avec l'aide de l'ami Bernard M. qui a bien voulu me faire part de ses suggestions.

"It is a shame he has had his hair cut. I will always remember him the way I saw him for the first time, six years ago, with his antediluvian hair style, his hair standing on end, over his forehead like a forest growing on the edge of a steep cliff. The setting was the Conservatory of Music, during a performance of a great symphony by him. . . . The best part of the work was a Witches’ Sabbath, in which the Devil said Mass and Catholic church music was parodied with the most terrifying, bloodiest foolery. It is a farce in which all the secret serpents that we carry in our hearts come gladly hissing up to the surface. The fellow sitting next to me, a talkative young man, pointed out to me the composer, who was sitting at the far end of the concert hall in a corner of the orchestra, playing the timpani. For the timpani is his instrument. "Do you see there in the stage-box," my neighbor said to me, "that fat Englishwoman? That is Miss Smithson; Monsieur Berlioz has been madly in love with her for three years, and it is this passion we have to thank for the symphony we are now hearing." And in fact, Miss Smithson, the famous actress from Covent Garden, was sitting in the stage-box. Berlioz kept looking directly at her, and every time their gazes met, he would pound away on his drum as if possessed. Miss Smithson has since become Madame Berlioz, and her husband has gotten his hair cut. When I heard the Symphony once again at the Conservatory this past winter, Berlioz was sitting there again as the timpanist in the back of the orchestra, the fat Englishwoman was again sitting in the stage-box, their gazes met once again . . . but this time he no longer beat the drum so furiously."

Source: Heinrich Heine, "Über die französische Bühne" (1837). Transl. MEB

 

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« C'est une honte qu'il se soit fait couper les cheveux. Je me souviendrai toujours de l'allure qu'il avait quand je le vis pour la première fois, il y a six ans, avec son style capillaire antédiluvien, sa chevelure hérissée au-dessus de son front, comme une forêt poussant sur le bord d'une falaise escarpée. Cela se passait au Conservatoire de musique pendant une exécution de sa grande symphonie....La meilleure partie de l'œuvre était le Sabbat des sorcières dans lequel le Démon dit la messe et où la musique de l'Eglise catholique est parodiée avec la plus terrifiante et sanglante bouffonnerie. C'est une farce où tous les serpents cachés en nos cœurs sortent en sifflant joyeusement à la surface. Mon voisin, un jeune homme bavard, me désigna le compositeur qui était assis à l'autre bout de la salle de concert faisant office de timbalier au sein de l'orchestre. Car les timbales sont son instrument de prédilection. « Voyez-vous là à l'avant-scène » me dit mon voisin « cette grosse Anglaise ? C'est Miss Smithson ; Monsieur Berlioz en est follement amoureux depuis trois ans et c'est à cette passion que nous sommes redevables de la symphonie que nous écoutons en ce moment ». Effectivement, Miss Smithson, la célèbre actrice de Covent Garden, était assise à l'avant-scène. Berlioz ne cessait de la dévisager et, chaque fois que leurs regards se rencontraient, il tapait sur les peaux comme un possédé. Depuis, Miss Smithson est devenue Madame Berlioz et son mari s'est fait couper les cheveux. Lorsque j'ai entendu de nouveau la Symphonie au Conservatoire l'hiver dernier, Berlioz était encore assis aux timbales au fond de l'orchestre, la grosse Anglaise était encore assise à l'avant-scène, leurs regards se rencontraient encore..... mais, cette fois, il ne tapait aussi furieusement sur les peaux »

mercredi 1 décembre 2010

En avant les zygomatiques....

Après avoir écrit à quatre mains avec Pascal Bruckner un livre qui a fait date, Le Nouveau Désordre amoureux (éd. du Seuil, coll. Fiction et Cie, 1977), Alain Finkielkraut nous avait donné en 1979 dans la même collection du même éditeur un livre pétillant Ralentir : mots-valises ! qu'il avait repris et augmenté en 1981 dans le Petit fictionnaire illustré (en édition de poche au Seuil) Il en explique le principe dans sa préface. On procède en deux temps :

  • « fusionner deux termes afin que naisse un petit bâtard bizarre (puisqu'il ne se rencontre dans aucun dictionnaire....) et familier (puisqu'on reconnaît en lui la présence des deux mots d'origine) »
  • « chercher ensuite une définition à ce terme inédit. En mélangeant les significations des mots qui sont enfermés dans votre valise, vous ferez advenir un sentiment compliqué, une réticence impalpable, un animal chimérique, ou un concept fou.... »

Il ajoute « On peut s'intoxiquer aux mots-valises, et il y a, confessons-le, des risques élevés d'accoutumance. Comment retourner avec plaisir à l'ordre établi, quand vous avez vu s'estomper les frontières entre les vocables, et se recomposer sous vos yeux un trésor verbal fait de mélanges incongrus, criards, ou très doux. ».

Quelques exemples tirés de l'ouvrage de Finkielkraut, parmi plusieurs centaines :

 

cafardeux : couple qui s'ennuie

 

pédarogue : professeur aigri par l'indifférence de ses classes

 

constipassion : amour timide qui n'arrive pas à se déclarer

 

Un autre que j'avais commis à la fin des années 70 (du XXème siècle)

 

ovairedose : mourir d'amour

 

Le mot-valise n'est pas passé de mode et certains auteurs restent très actifs comme Alain Créhange ( Le pornithorynque est-il lustré ?  Fage éd., 2010  et dont le site vaut la visite) qui a proposé un superbe mot-valise obtenu par le simple ajout d'une lettre :

 

émigraine : mal de tête venu d'ailleurs

 

On ira voir avec intérêt le site de cet auteur qui définit simplement le mot-valise comme un mot constitué par l'amalgame de la partie initiale d'un mot et de la partie finale d'un autre :  ex. franglais. Il en fait remonter cette pratique à Lewis Caroll avec ses "portmanteau words"

 

Le mot-valise n'est pas forcément humoristique ou insolite. L'américain en fabrique couramment pour désigner de nouvelles notions ou pratiques : ainsi motel venant de la contraction de motor car et de hotel.

 

Il convient de distinguer le mot-valise de la contrepèterie qui opère par interversion de lettres ou de syllabes dans une phrase afin d'obtenir une autre phrase qui ait un autre sens, de préférence burlesque ou grivois. Le fait est, qu'avec la contrepèterie, on échappe rarement à la gauloiserie ou à la scatologie. On peut se lasser de sa pratique, c'est affaire d'état d'esprit, même s'il y a eu d'illustres prédécesseurs comme Rabelais avec son célèbre « femme folle à la messe ».

 

Autre distinction, les jeux sur les mots par distorsion phonétique, approximation et autres à peu près teintés d'un bon sens naïf en apparence comme le pratique, en l'assortissant de dessins, le collectif SUMOUPS (DePa dessinateur, Marco scénariste, Serge webmaster) très inventif en ce moment. Exemple de leur production (sans les dessins) qui se présentent avec un personnage central dessiné en situation à gros traits entouré de deux bulles qui contiennent à gauche le début d'une phrase ou une question et à droite sa suite ou la réponse :

 

Au Pôle nord, les prostituées/font du tapin à glace

 

Quand on va en vacances pour bronzer/Ce n'est en fait qu'un hâler-retour

 

Pour stimuler l'appétit sexuel/Il faut de bonnes recettes câlinaires

 

Le langage des signes n'est pas plus clair/Parce qu'on a des ampoules aux mains

 

On peut rapprocher cette forme d'humour, à base de fausses évidences, d'aphorismes sentencieusement détournés et d'ahurissement apparent, de celle pratiquée depuis 1983 par Philippe Geluck avec son personnage « Le Chat » et à ce courant de dessinateurs humoristes dont Charles M. Schulz est le plus célèbre représentant (Snoopy et les Peanuts, Charlie Brown....).

 

Petit rappel : si vous cliquez sur un mot ou un groupe de mots en rouge vous accédez au site Internet évoqué