Le Blogue d'Igor

"Heureux ceux qui se regardent avec humour car ils n'ont pas fini de rigoler ..." Lao Tseu

lundi 1 avril 2013

La pensée d'avril 2013

En 2013, c'est l'année Wagner pour le 200ème anniversaire de sa naissance. Ce qui est le cas aussi de Verdi. Mais c'est aussi le 450ème anniversaire de la naissance de John Dowland et le 100ème de celles de Benjamin Britten et de Witold Lutoslawski. C'est encore le 400ème anniversaire de la disparition de Carlo Gesualdo, le 300ème de celle d'Arcangelo Corelli, le 250ème de celle de Jacques Martin Hotteterre et le 50ème de celles de Francis Poulenc et de Paul Hindemith. On s'en tiendra aux chiffres ronds (en 100 et 50), si on veut compléter le tableau par les dizaines on ira voir un site qui recense scrupuleusement ces dates.

 

Pour en revenir à Wagner qui est parmi ceux qui font le plus de bruit, je ne pouvais pas mieux que de trouver deux pensées qui concernent cet égocentrique forcené, ce penseur fumeux, cet antisémite abject et ce très grand musicien.

 

« Inconscience ou pari stupide : vouloir chanter Wagner d'une voix grêle »

 

MIG (2013)

 

«  I can't listen to that much Wagner, ya know ? I start to get the urge to conquer Poland »

 

Woody Allen, Meurtre mystérieux à Manhattan (1993)

 

qu'on traduit habituellement (et approximativement) par

 

« Quand j'entends trop de Wagner, ça me donne envie d'envahir la Pologne »

dimanche 24 mars 2013

Jamais seul

Quand elle vous prend, elle ne vous lâche plus. Je veux parler de Nina Berberova, immense auteure russe devenue tardivement célèbre en France à la faveur du succès de son roman L'accompagnatrice et de l'adaptation cinématographique qu'en a tiré Claude Miller. Les éditions Actes Sud ont beaucoup œuvré pour la faire connaître à partir des années 1980 et c'est ainsi que j'ai retrouvé, en faisant un tri de mes livres, son recueil de nouvelles Chroniques de Billancourt.

 

Je le feuillette et commence à en lire des passages et me voilà poursuivant ma lecture, accroché par ce style cursif et nerveux qui lui permet de mettre en scène le petit peuple de l'émigration russe rassemblé autour des usines Renault dans les années 1920 et 30 avec, à la fois, ironie et tendresse.

 

Je ne veux pas vous parler cependant des grands mérites de l'auteure dont on lira avec intérêt la postface à ses Chroniques parue au début des années 1990. Je veux simplement aujourd'hui vous citer un petit bout de phrase tiré de la nouvelle Le violon de Billancourt où mon nom apparaît fugitivement « La situation de ceux qui avaient compté sur les autres avait empiré et ils avaient dû, ayant perdu leur emploi, se ruer sur Paris ou, au contraire rester cois chez eux, n'ayant soudain plus besoin de se rendre chez Gourevitch, le spécialiste des maladies vénériennes, ni chez Saussey, le dentiste..... ».

 

Et voici qu'apparaît un Gourevitch, ou Gourévitch (transcription de Гуревич qui devrait s'écrire en français Gouriévitch), qui semble avoir été un médecin et dont je ne sais rien. Ce n'est pas le premier Gourevitch (autre que ceux de ma famille proche) qu'il m'arrive de remarquer. Ainsi si l'on considère le nom des MiG, ces avions de combat russe, on apprend que c'est l'acronyme de Mikoyan et Gourevitch qui sont les patronymes des deux concepteurs des premiers modèles de ces avions dans le cadre du bureau d'études aéronautiques portant ce nom.

 

Un autre Gourevitch est sorti de l'ombre lors de son décès en 2009, l'espion Anatoli Markovitch Gourevitch qui avait joué un rôle important dans le réseau « L'Orchestre rouge ». Sa vie avait été plus qu'un roman, avec des rebondissements incroyables jusqu'à son décès à 96 ans....

 

En cherchant bien on trouve encore plein de Gourevitch/Гуревич /Gourévitch bien que ce patronyme ne soit pas aussi fréquent que Popov en Russie et que Martin en France.

Vrais jumeaux

Je suis un lecteur plutôt assidu du Monde. Je commence le plus souvent ma lecture par le Carnet situé en fin de journal, en général à l'avant-dernière page, où paraissent les annonces des événements qui rythment la vie sociale : naissances, baptêmes, fiançailles, mariages, anniversaires de naissance ou de mariage, décès, remerciements, messes, condoléances, hommages, anniversaires de décès, souvenirs, colloques, conférences, séminaires, forums, portes ouvertes, congrès, nominations, assemblées générales, soutenances de mémoire, thèses, HDR, expositions, vernissages, signatures, lectures, communications diverses......

 

En fait, par principe de précaution, je regarde principalement la rubrique Décès afin de vérifier que je n'y figure pas et que je peux continuer tranquillement à vaquer à mes occupations, à commencer par la lecture de mon journal.

 

Ce jour-là, dans le Monde daté du mercredi 20 février 2013, mon attention est attirée par deux avis de décès successifs., l'un concernant Etienne B. et l'autre André B. En parcourant les notices, je constate que l'un et l'autre sont anciens élèves de l'ENS (rue d'Ulm), qu'ils sont tous deux professeurs émérites des Universités, hellénistes et épigraphistes. Ils sont tous deux décédés le 17 février dans leur quatre-vingt dixième année à quelques heures d'intervalle et ils étaient jumeaux. Ont-ils poussé la gémellité jusqu'à décéder dans le même ordre que celui de leur naissance ? Cela n'est pas indiqué. En revanche l'un, Etienne, sera inhumé au cimetière de Montrouge, après une cérémonie religieuse à l'église Saint-Etienne-du-Mont, tandis que l'autre, André, verra ses cendres dispersées à Voncq après incinération au crématorium du cimetière du Père-Lachaise.

lundi 4 mars 2013

La réponse à la charade de février

C'était Keith Jarrett  pour son homophonie approximative avec "Kif, j'arrête"

Quelques bonnes réponses me sont parvenues, bravo.

Pour celles et ceux qui veulent creuser la question l'article"charade" de Wikipedia est bien rédigé. L'ayant lu, on y voir plus clair dans les genres et types de charades, ce qui est très utile dans la vie.

dimanche 3 mars 2013

La pensée de mars 2013

En cette semaine où ses « Mémoires d'un amnésique »* sont à l'honneur dans l'émission de Pierre Charvet  sur France Musique chaque jour un peu avant 14h, je ne résiste pas à l'envie de vous offrir un petit florilège de citations d'Éric Satie, ce musicien (presqu') autodidacte, résolument original, né le 17 mai** 1866 à Honfleur. Cette petite ville portuaire et néanmoins normande doit avoir quelque chose de particulier car on y recense un nombre impressionnant d'artistes ou d'écrivains qui y sont nés, entre autres : Eugène Boudin, Alphonse Allais, Henri de Régnier...... Fondamentalement rebelle, Erik Satie ne supporte pas la férule des professeurs au Conservatoire, écorché vif, blessé au cœur par ses brèves amours avec Suzanne Valadon, il se barde d'humour et d'auto-dérision, tout en cultivant un côté mystique (il créa une église dont il resta le seul fidèle) ce qui ne l'empêcha pas, plus tard de virer communiste à sa façon.

 

*Mémoires d'un amnésique
[Petite bibliothèque des ombres]

 

** Tiens, un 17 mai, comme moi

 

« Quand j'étais jeune, on me disait :  "Vous verrez quand vous aurez cinquante ans". J'ai cinquante ans, et je n'ai rien vu.  »

 

« Se mettre à plat ventre, c'est bien. Toutefois cette position est incommode pour lécher la main de celui qui vous donne des coups de pied au derrière.  »

« Si vous voulez vivre longtemps, vivez vieux. »

« L'homme prétend qu'il a été crée à l'image de Dieu. C'est possible, après tout. »

 

samedi 2 février 2013

La pensée de février 2013

J'avais d'abord pensé choisir une rosserie bien sentie de Debussy, qui n'avait pas la langue dans sa poche pour ce qui concerne ses confrères, ou encore un passage des Mémoires d'Hector Berlioz qui avait l'indignation féroce (et dont Pierre Charvet nous a fait lecture pendant  trois semaines dans son émission "Du côté de chez Pierre" sur France Musique de 13h40 à 14h).

Finalement, non, ce sera pour une autre fois. Je vous livre une petite charade de mon cru, genre que l'on ne pratique plus assez à mon gré et qui fut très en vogue au XIXème siècle. La voici :

- mon premier est ce que dit un accro à l'herbe quand il promet d'arrêter

- mon tout est le nom d'un grand pianiste et improvisateur de jazz

Pour la petite histoire (et à l'intention de mes futurs biographes), elle m'est venue lors d'un déjeuner gastronomique au Mimosa, l'un de ceux que nous avions organisé en 2011 et 2012 autour de la carte des vins de ce restaurant situé à Saint-Guiraud qui avait annoncé sa prochaine fermeture.

Vous pouvez proposer votre solution en commentaire ou m'envoyer un message.

Solution le mois prochain.

samedi 5 janvier 2013

La pensée de janvier 2013

Pas d'humour ou de paradoxe cette fois (quoique....). Une réflexion un peu désabusée que pourrait se tenir tout graphomane, au rang desquels je me range. Pourtant elle émane d'un romancier qui était au début d'une grande carrière quand il écrivait ces lignes. Il semble ainsi saper les bases même de son activité. Alors réel scepticisme ou ruse d'auteur pour s'entendre réclamer par les lecteurs subjugués "Continue, ça nous intéresse !" ?  À vous d'en décider.

 

Ce que nous avons vécu n'est pas mémorable. Je ne sais pas pourquoi je prends plaisir à noter ces scènes du passé

 

Pascal Quignard

Le salon du Wurtemberg, chap.premier : La maison de Saint-Germain-en-Laye, p.54

Gallimard nrf 1986

samedi 1 décembre 2012

La pensée de décembre 2012

Le 14ème dalaï-lama, Tenzin Gyatso, n'est pas particulièrement un plaisantin, surtout dans le contexte de la mainmise impitoyable de la Chine sur le Tibet. Ses paroles prônent en général la sagesse, sagesse intérieure d'abord (« L'apaisement réside en chacun de nous ») condition de la paix et de la non-violence :

« Le désarmement extérieur passe par le désarmement intérieur » ou « Si nous devenons violent, nous n'aurons plus rien à défendre ».

 

Mais cela ne l'empêche pas d'avoir de l'humour comme en témoignent les deux citations suivantes :

 

« Aucun journaliste ne sait plus ce qu'est une bonne nouvelle »

 

« Si vous avez l'impression que vous êtes trop petit pour pouvoir changer quelque chose, essayer donc de dormir avec un moustique..... et vous verrez lequel des deux empêche l'autre de dormir »

 

On en trouvera plein d'autres dans le site

dimanche 4 novembre 2012

La pensée de novembre 2012

Mon ami G.C. m'avait envoyé il y a quelque temps une liste assez fournie de couples de mots sous le titre "Pluriels insolites". Je vous en donne une petite sélection :

Un rat ? Des goûts

Un cas ? Des colles

Un flagrant ? Des lits

Un scout ? Des brouillards

Une dent ? Des chaussées

Une bière ? Des haltères

Un air ? Des confits

Un ministre ? Des missionnaires

Une grosse ? Des panses

Une bande ? Des cinés

Il s'agit comme on le voit d'associations verbales plutôt désopilantes. À vous de jouer, maintenant.

lundi 1 octobre 2012

La pensée d'octobre 2012

On attribue à Pierre Desproges la réflexion suivante : "On peut rire de tout mais pas avec tout le monde". Il semble qu'il se serait plutôt interrogé au cours d'une séance du Tribunal des flagrants délires sous la forme : 

"Premièrement, peut-on rire de tout ?

Deuxièmement, peut-on rire avec tout le monde ?"

 

Pierre Desproges était à Montpellier la semaine dernière. Je veux dire que le theâtre des 13 Vents accueillait le spectacle de Michel Didym "Chroniques d'une haine ordinaire" tiré du recueil portant le même titre paru au Seuil et rassemblant les textes de ses monologues diffusés en 1986 sur France Inter.

Cela m'a donné envie de vous servir quelques citations de son abondante production qu'on peut retrouver  dans la vingtaine d'ouvrages et de recueils parus le plus souvent au Seuil dans la collection Points ou encore trouver dans son site.

La culture, c’est comme l’amour. Il faut y aller par petits coups au début pour bien en jouir plus tard.

Tout petit, je voulais être célèbre et je ne faisais rien pour. À l’école, je m’avérais très vite un élève inexistant. Par goût. J’ai toujours été persuadé – je le suis encore – que les diplômes sont fait pour les gens qui n’ont pas de talent. Malheureusement, il ne suffit pas de ne pas avoir de diplômes pour avoir du talent.

Il y a une coutume du spectacle qui me gonfle singulièrement, c’est les rappels. C’est totalement absurde, les rappels.Enfin, écoutez, dans la vie normale, dans la vie courante, quand un mec a fini son boulot, qu’est-ce qu’il fait ? Il ne revient pas, il dit au revoir, et il s’en va… Enfin, on n’imagine pas un plombier, re-sonnant à la porte, après avoir réparé une fuite, juste pour refiler un petit coup de clé de douze

Pourquoi ? Pourquoi cette fausseté dans les rapports humains ? Pourquoi le mépris ? Pourquoi le dédain ? Où est Dieu ? Que fait la police ? Quand est-ce qu’on mange ?

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