samedi 7 juin 2014
traitement des eaux à Juvignac (eau Tage, oh désespoir...!)
Par Igor Gourévitch le samedi 7 juin 2014, 19:52 - en piqué, blog à part
mercredi 30 avril 2014
Aimer, boire et chanter : adieu l'artiste
Par Igor Gourévitch le mercredi 30 avril 2014, 18:00 - dans un fauteuil
Il serait injuste à mon sens de ne pas rendre un juste hommage à Alain Resnais, disparu récemment à l'âge de 91 ans après avoir livré son dernier film Aimer, boire et chanter qui est une petite merveille de fraîcheur, de malice et d'invention. À son habitude, si on peut dire, Alain Resnais a encore inventé un dispositif différent de ceux de tous ses autres films pour une comédie douce amère adaptée d'une pièce de théâtre anglaise sans chercher à gommer la source théâtrale.
Les dessins représentants de manière stylisée les lieux où se passe chaque scène scandent le film et apportent une touche de fraîcheur et d'ironie avant que la caméra ne découvre un décor stylisé dans lequel évoluent les comédiens. Jamais nous ne verrons un décor réaliste tout au long du film, sauf les raccords filmés dans la rue ou la campagne. Alain Resnais impose la fiction comme constitutive du film.
Me reviennent mes souvenirs des premiers films de Resnais que nous avions programmés au début des années 60 lorsque j'étais co-animateur du C.C.C., le Ciné club chimie, à l'École de chimie de Toulouse. Les cours métrages d'abord : Guernica (évocation à travers le célèbre tableau de Picasso de l'anéantissement de ce village basque par l'aviation allemande pendant la guerre d'Espagne), les Statues meurent aussi (l'art africain sous un regard anti-colonialiste, réalisé avec Chris Marker et censuré plus de dix ans), le Chant du styrène (qui avec l'aide de Raymond Queneau pervertissait le genre du film documentaire d'entreprise), Toute la mémoire du monde (sur la Bibliothèque nationale), Nuit et bouillard (qui a eu des ennuis prolongés jusqu'en …. 1997 avec la censure en raison de la présence d'un gendarme français dans une image d'archive montrant le camp de Pithiviers).
Me revient le choc de la découverte de Hiroshima mon amour en 1959 avec cette prose incantatoire de Marguerite Duras, la musique précise et lancinante de Georges Delerue et de Giovanni Fusco, les images magnifiques de Sacha Vierny et de Takahashi Michio. Difficile de s'en remettre. Je reverrai ce film au moins huit fois dans les dix années qui suivirent et suis près à le revoir encore.
Les films suivants imposèrent la richesse d'invention d'Alain Resnais qui remet en cause à chaque tournage la forme et le fond de son cinéma : depuis L'Année dernière à Marienbad en 1961 et Muriel en 1963 jusqu'à Aimer, boire et chanter tourné en 2013. Entre temps Resnais aura exploré une certaine forme de psychologie des profondeurs avec Providence en 1977 ou L'Amour à mort en 1984 et déployé une obsession de la mort, de la maladie, du suicide avant d'en venir à des fllms plus clairs tirés de pièces de théâtre ou d'opérettes qui fonctionnent un peu comme un exorcisme de ses inquiétudes quant au devenir de l'humanité et de la mort : depuis Mélo en 1986, Smoking/No smoking en 1993, On connaît la chanson en 1997, Pas sur la bouche en 2003.
Adieu l'artiste et merci pour tous ces cadeaux.
vendredi 7 mars 2014
La pensée de mars 2014
Par Igor Gourévitch le vendredi 7 mars 2014, 07:59 - la pensée du mois
"Le cynique connaît le prix de tout et la valeur de rien"
Oscar Wilde
On la trouve parfois sous la forme :
"Le cynisme, c'est connaître le prix de tout et la valeur de rien"
En allant aux renseignements à la source, il semble que la citation originale soit la suivante :
"What is a cynic ? A man who knows the price of everything and the value of nothing"
tirée de la pièce d'Oscar Wilde Lady Windermere's Fan (1892)
Souvent déformée en :
"A cynic is a man who knows the price of everything and the value of nothing"
lundi 6 janvier 2014
La pensée de janvier 2014
Par Igor Gourévitch le lundi 6 janvier 2014, 10:58 - la pensée du mois
Naturellement (après un déménagement qui m'a occupé ces derniers mois), je reprends la tenue du blogue et en particulier la mise en ligne de la pensée du mois.
Les mélomanes connaissent le plus souvent les Histoires naturelles de Jules Renard par le choix de cinq d'entre elles par Maurice Ravel pour les mettre en musique parmi les quatre-vingt-trois publiées en 1896 par l'auteur de Poil de Carotte.
Les mélodies de Ravel sont un enchantement de précision et d'intelligence du texte que tout baryton digne de ce nom se doit d'interpréter, mais la barre est haute..... Les textes mis en musique sont de taille moyenne, d'environ une demie page, soit la dimension d'une poésie de quelques strophes, même si, ici, il s'agit de prose. Je n'ai pas connaissance que d'autres musiciens aient mis en musique d'autres Histoires naturelles (ou les mêmes), contrairement à ce qui se passe pour Verlaine dont certains poèmes ont été mis en musique par deux, trois ou quatre musiciens.
Ces cinq textes sont soit des portraits serrés d'un animal (plus proche de ceux des humains par La Bruyère que de ceux des animaux par Buffon), soit de petites scènes croquées vivement avec leur dramaturgie et leur surprise finale. On a pu dire qu'il « humanise les animaux et animalise les hommes ». L'auteur est présent par le point de vue dont il regarde la scène et par la façon dont il démythifie ce qui est conventionnellement poétique, ce qui n'exclut pas l'émotion, mais sans pathos, comme dans Le Martin-Pêcheur.
Les soixante-dix-huit autres Histoires naturelles se prêtent moins ou pas, à quelques exceptions près, à cette mise en musique et on remarquera la sûreté des choix de Ravel. Leur taille va de quatre pages et demi pour Les Perdrix à une demi ligne pour Le Geai en passant par trois pages pour Poissons ou pour Dédèche est mort. Je ne peux que vous inciter à lire ces Histoires naturelles par tout moyen à votre portée (achat, emprunt, vol...). Et je ne résiste pas à l'envie de citer les cinq mots qui constituent Le Geai : "Le sous-préfet aux champs". Plus bref qu'un haïku !
Ensuite, il sera temps de vous pencher sur le Journal, mais c'est une autre..... histoire.
dimanche 5 janvier 2014
mes voeux depuis Juvignac
Par Igor Gourévitch le dimanche 5 janvier 2014, 18:10 - tout savoir


* Cependant j’écoute en direct le concert du Nouvel An sous la direction de Daniel Barenboïm transmis en direct de Vienne depuis le Musikverein et me reviennent les souvenirs de ce concert rituel écouté dans la salle même dans les années 90 grâce à mon amie Helga P. et au sortir duquel nous allions manger quelques-uns de ces délicieux toasts chez Trzesniewski (ah ses inimitables Brötchen, mes madeleines sont plutôt salées que sucrées ! ...... )
mercredi 18 septembre 2013
La pensée de septembre 2013
Par Igor Gourévitch le mercredi 18 septembre 2013, 16:06 - la pensée du mois
Je l'emprunte au bon sens populaire :
Mieux vaut se taire et passer pour un con
que de l'ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet
jeudi 15 août 2013
La pensée d'août 2013
Par Igor Gourévitch le jeudi 15 août 2013, 17:39 - la pensée du mois
Une citation d'Antoine de Rivarol de temps à autre ne fait pas de mal :
vendredi 5 juillet 2013
La pensée de juillet 2013
Par Igor Gourévitch le vendredi 5 juillet 2013, 18:14 - la pensée du mois
Fadhil al-Azzawi est un poète né à Kirkouk, au nord de l'Irak, en 1940. Un jour lors d'un spectacle au théâtre des 13 Vents à Montpellier on m'a remis un morceau de papier bleu sur lequel le texte d'un des ses poèmes intitulé Poème auto-dévorant était reproduit. Le voici :
Ils ne viennent ni dans les poèmes ni dans les mots du voyage
Ils ne viennent ni dans les poèmes ni dans les mots
Ils ne viennent ni dans les poèmes ni
Ils ne viennent ni dans les poèmes
Ils ne viennent ni dans
Ils ne viennent ni
Ils ne viennent
Ils ne
Ils
vendredi 31 mai 2013
La pensée de juin 2013
Par Igor Gourévitch le vendredi 31 mai 2013, 08:39 - la pensée du mois
Dire et laisser faire
Mieux vaut dire un Ave Maria
que faire un Ave Cé
mercredi 15 mai 2013
La pensée de mai 2013
Par Igor Gourévitch le mercredi 15 mai 2013, 15:24 - la pensée du mois
J'ai hésité pour la pensée du mois (qui paraît cette fois avec retard) entre une citation de Coluche (qui se bonifie avec le temps) et une citation de Frédéric Nietszche.
J'ai opté pour cette dernière. Mais au moment de choisir j'ai été saisi d'effarement. Si on consulte un certain nombre de sites sur Internet qui répertorient des phrases pouvant être mises en exergue et servir de citation, on est frappé par l'abondance en ce domaine. À croire que le moustachu n'a écrit que pour être cité. Ainsi un site nous offre 328 citations tandis qu'avec un autre c'est une avalanche de 604 citations.
Parcourir ce florilège est comme s'asseoir dans un fauteuil pour toute une après-midi et feuilleter les œuvres complètes de l'auteur crayon en main pour cocher les phrases qu'on veut citer. On s'aperçoit qu'il a tout écrit et son contraire. Du plus libertaire au plus réac, du plus élitiste au plus anti-académique, du plus féministe au plus misogyne. Une pensée en mouvement et en contradiction où chacun peut puiser à son gré.
J'ai finalement choisi la phrase suivante que j'avais entendue à la radio :
Le public confond facilement celui qui pêche en eau trouble avec celui qui puise en eau profonde.
Frédéric Nietszche
Humain, trop humain
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