Quand elle vous prend, elle ne vous lâche plus. Je veux parler de Nina Berberova, immense auteure russe devenue tardivement célèbre en France à la faveur du succès de son roman L'accompagnatrice et de l'adaptation cinématographique qu'en a tiré Claude Miller. Les éditions Actes Sud ont beaucoup œuvré pour la faire connaître à partir des années 1980 et c'est ainsi que j'ai retrouvé, en faisant un tri de mes livres, son recueil de nouvelles Chroniques de Billancourt.

 

Je le feuillette et commence à en lire des passages et me voilà poursuivant ma lecture, accroché par ce style cursif et nerveux qui lui permet de mettre en scène le petit peuple de l'émigration russe rassemblé autour des usines Renault dans les années 1920 et 30 avec, à la fois, ironie et tendresse.

 

Je ne veux pas vous parler cependant des grands mérites de l'auteure dont on lira avec intérêt la postface à ses Chroniques parue au début des années 1990. Je veux simplement aujourd'hui vous citer un petit bout de phrase tiré de la nouvelle Le violon de Billancourt où mon nom apparaît fugitivement « La situation de ceux qui avaient compté sur les autres avait empiré et ils avaient dû, ayant perdu leur emploi, se ruer sur Paris ou, au contraire rester cois chez eux, n'ayant soudain plus besoin de se rendre chez Gourevitch, le spécialiste des maladies vénériennes, ni chez Saussey, le dentiste..... ».

 

Et voici qu'apparaît un Gourevitch, ou Gourévitch (transcription de Гуревич qui devrait s'écrire en français Gouriévitch), qui semble avoir été un médecin et dont je ne sais rien. Ce n'est pas le premier Gourevitch (autre que ceux de ma famille proche) qu'il m'arrive de remarquer. Ainsi si l'on considère le nom des MiG, ces avions de combat russe, on apprend que c'est l'acronyme de Mikoyan et Gourevitch qui sont les patronymes des deux concepteurs des premiers modèles de ces avions dans le cadre du bureau d'études aéronautiques portant ce nom.

 

Un autre Gourevitch est sorti de l'ombre lors de son décès en 2009, l'espion Anatoli Markovitch Gourevitch qui avait joué un rôle important dans le réseau « L'Orchestre rouge ». Sa vie avait été plus qu'un roman, avec des rebondissements incroyables jusqu'à son décès à 96 ans....

 

En cherchant bien on trouve encore plein de Gourevitch/Гуревич /Gourévitch bien que ce patronyme ne soit pas aussi fréquent que Popov en Russie et que Martin en France.