Sur quelques intéressantes dégustations

Vendredi 24 octobre 15h Terroirs d'Italie, Soave
La province de Vérone en Vénétie est bien dotée en appellations de qualité : le Soave en blanc, le Valpolicella et l'Amarone en rouge, le Bardolino en rouge. La dégustation d'une demi douzaine de Soave classico ou de Soave classico superiore a permis d'apprécier la capacité du cépage typique de cette appellation, le garganega, a bien vieillir, seul ou en assemblage avec le chardonnay, le pinot bianco ou le trebbiano di Soave lorsque des vignerons attentifs apportent leur compétence à l'élaboration des vins de ce terroir.

Vendredi 24 octobre 21 h Terroirs de Nouvelle-Zélande : pinot noir de Central Otago
Central Otago est une zone située dans la partie sud de l'île du sud et où le pinot noir s'exprime particulièrement bien (il y a dépassé le cabernet sauvignon). Cette zone est montagneuse avec des altitudes de 2000 m et le vignoble s'étage entre 200 et 400 m. Le vignoble est réparti dans plusieurs sous-zones distinctes avec des sols et des météo bien particuliers : bassin de Cromwell (pour 70%), autour de Gibbston (pour 20%), d'Alexandra (pour 7%) et de wanaka (pour 3%). On consultera avec intérêt le site des vins d'Otago. Nous avons dégusté une bonne demi douzaine de pinot de différents producteurs. Je retiendrai particulièrement le 2007 de Felton Road qui allie la maturité du fruit, une matière gourmande et une belle fraîcheur que je place devant le 2006 au boisé élégant de Bannock Brae et le 2007 de Quartz Reef. Site des vins de la région de Central Otago.


Samedi 25 octobre 12 h

Je commence la journée par une très belle dégustation des Châteauneuf-du-Pape de Beaucastel en présence de Jean-Pierre Perrin le propriétaire du domaine qui préside à la dégustation et nous fait partager de très belles émotions autour de 3 blancs (dont un 2005 et un 2004 superbe issus de vielles vignes de roussanne) et de 3 rouges magnifiques (2003, 2001 et 1998)


Samedi 25 octobre 18 h La renaissance des vins grecs

Depuis l'Antiquité le vignoble grec a connu bien des vicissitudes même si après les Égyptiens les Grecs ont été les grands introducteurs de la vigne dans le Bassin méditerranéen : interdiction de planter la vigne édictée par les Romains et occupation ottomane plus tard. La qualité a souvent fait défaut à l'époque moderne et dans les années soixante le vin grec se résumait souvent au seul résiné. Un nouveau départ a été pris à ce moment mais en s'appuyant sur les cépages « internationaux » préconisés par les œnologues eux-mêmes internationaux. Plus récemment un effort de recencement des centaines de cépages autochtones et de recherche d'adéquation de ces cépages avec les zones climatiques et pédologiques a commencé à se faire et c'est à un passionnant voyage à travers la Grèce des cépages que nous avons participé sous la direction de Konstantinos Bakasietas, un jeune œnologue grec (formé à Montpellier) qui est responsable de la sélection clonale en Grèce. Six vins dégustés pour six étapes et six cépages.


Samedi 25 octobre 21h Les vins de volcan : Etna

Les pentes de l'Etna sont favorables à l'élaboration de vins de caractère, un peu rugueux, acides et tanniques pour les rouges et d'une fraîcheur marquée pour les blancs, n'ayant pas de caractère sudiste évident (est-ce dû aux cépages propres à l'appellation, aux sols de lave, à l'altitude ? ). Un vigneron célèbre, Benanti, a présenté plusieurs vins de sa propriété. Nous avons eu ainsi une petite introduction à ce que peuvent donner les cépages carricante pour les blancs et nerello mascalese et nerello cappuccio pour les rouges.


Dimanche 26 octobre 12h Le monde magique d'Anne-Marie Lavaysse

Après une matinée passée à déambuler dans le pavillon occupé par Terra Madre (les communautés nourricières) et à goûter des dizaines de produits Sentinelle, je rejoins la petite salle où se tient la rencontre avec la productrice Anne-Marie Lavaysse qui a créé le domaine de Gimois sur le plateau de Saint-Jean-de-Minervois qu'elle conduit en biodynamie en s'interdisant tout produit chimique et en utilisant des infusions de plantes de la garrigue. Les trois vins qu'elle nous a fait déguster (un blanc sec, un rouge, un blanc liquoreux) étaient tous très bien tenu par une acidité et donnent envie d'aller lui rendre visite.


En dehors des ateliers du goût organisés par Slow Food, les stands des grandes régions d'Italie et ceux des consortium des grands produits (vin d'Asti, prosciutto di San Daniele* et autres appellations de salaisonnerie dont l'Italie est riche, fromage di Parmigiano reggiano ou Grana padano ......) offrent de très belles occasions de dégustation, voire de mini repas avec accords produit/vin, par les ateliers qu'ils organisent tout au long de la journée et qui sont très prisés (inscription recommandée ou obligatoire chaque matin).
 

Pour les régions ces présentations culinaires faites avec le concours de grands chefs sont des vitrines pour les produits locaux, la cuisine de la région et le tourisme oeno-gastronomique qui valorise ces atouts.

Le vendredi en fin d'après-midi j'ai ainsi bénéficié d'une dégustation de trois vins du Frioul pour accompagner une assiette de charcuteries chaudes (rôti de porc fumé, jambon fumé, rôti d'oie).

Le samedi en début de soirée le stand la région des Pouilles (Puglia) offrait un belle dégustation de deux vins autour de deux assiettes (fromage et charcuterie pour l'une et légumes, céréales et huile d'olive pour l'autre) de produits typiques de la vallée d'Itria autour de la « ville slow » de Cisternino.

Je ne voudrais pas terminer ce billet sans évoquer la très belle dégustation des vins blancs de Ligurie déclinée à travers les 6 cépages blancs des appellations ligures dont j'ai pu bénéficier de la part du sommelier Marco Rezzano le samedi après-midi lors d'un passage au stand de la région de Ligurie.

Ces quelques lignes ne donnent qu'une faible idée de la profusion de propositions et de possibilités, presqu'excessive, que l'on rencontre au salon parmi lesquelles il faut choisir en se ménageant des instants de repos et de détente. Nous avons repris la route vers 14 h le dimanche et atteint Montpellier vers 22 h.


* ah, le mur et le plafond de jambons du consortium du Prosciutto di San Daniele ! Photo prise par Ginette Lopez