Du Manoir fleuri à Châtel-Guyon, je suis rapidement rendu, avec un bref arrêt pour voir le château de Chazeron, à la fonderie Fusions de Charbonnières-les Vieilles (un bel édifice bien restauré se trouve au centre du village) d'où je repars en milieu de matinée direction le sud par l'autoroute A75.
 
Passant près du viaduc de Garabit que j'ai toujours eu envie de voir sans en avoir le temps, je fais cette fois le petit crochet qui me permet de voir de près ce rêve d'ingénieur mécanicien jeté au-dessus de la Truyère.

C'est l'heure du repas, je jette un coup d'œil sur les cartes des quelques restaurants proches du site mais je me décide à faire plutôt un arrêt dans ce village proche et doté d'une concentration étonnante de restaurants compte tenu de sa petite taille et de son éloignement des grandes villes. Je veux parler d'Aumont-Aubrac, bien connu par le restaurant Prouhèze qui, lorsqu'il était tenu par la famille éponyme, avait obtenu une étoile au Michelin. Depuis, la famille s'est installée à Montpellier (Prouhèze Saveurs dans l'av. de la Pompignane) mais la tradition de la restauration est restée au village.

Entre le Grand hôtel Prouhèze (cuisine gastronomique du chef Pierre Roudgé) et son satellite le bistrot auberge Le Compostelle; entre le restaurant gastronomique Chez Camillou (chef Cyril Attrazic) et son auberge gourmande La Gabale, entre la brasserie-pizzéria La Merelle, le restaurant Afy, le relais de Peyre et le restaurant Astruc, c'est l'affolement des papilles, il y en a pour tous les prix et tous les goûts.

Mon choix se porte sur le Compostelle, le bistrot auberge de Prouhèze. On peut se contenter d'une simple saucisse-aligot à 9,50 euros ou du petit menu Terroir à 17,50 euros (un fricandeau à l'ortie et petites salades amères, suivi de la saucisse-aligot qui elle-même précède la coupétade, une crème au miel de Lozère). Je me tourne vers un menu carte qui propose pour 28 euros 1 E, 1P et 1 D (ou F) ou pour 21,50 euros 1E, 1P ou 1 P, 1D (ou F). Je choisis la formule à 1E et 1 P qui propose deux possibilités pour chaque item. Ce sera donc en entrée une terrine de porcelet au foie gras avec un mesclun, des oignons confits et des pousses germées. J'aurais aimé une daube de joue de porc comme plat mais elle n'était pas disponible (le cochon n'en ayant fait qu'à sa tête) et je fis le choix d'un boudin noir de chez Goubie (à Mont-de-Marsan) servi sous forme de 4 tranches épaisses avec un aligot plutôt copieux. Cuisine de style rustique soigné, portions copieuses, accueil sympathique. Petit choix de vins au détail à prix abordable : trois références en blanc 4/5 euros le verre, plusieurs références en rouge ou rosé (Languedoc-Roussillon ou Costières de Nîmes) en pot de 25 cl. Je choisis un château de Lancyre (AOC Coteaux du Languedoc, Pic-Saint-Loup).

Plus généralement la carte des vins (qui est celle du restaurant Le Prouhèze) donne un aperçu assez bien équilibré des principaux vignobles de France aussi bien en blancs qu'en rouges (75 références dans cette couleur dont 20 pour le Languedoc-Roussillon avec quelques pointures : un Petrus 1969 à 834 euros, un Pauillac Mouton-Rothschild 1978 à 312 euros, un Château Margaux 1966 à 524 euros, un Haut-Brion 1975 à 356 euros, un Yquem 1976 à 572 euros, un Grange des Pères 2005 à 119 euros).

Je repars vers 15 h et fais une halte aux Cazalous, l'aire de visite du viaduc de Millau, d'où la vue sur l'ouvrage et la vallée est superbe. Traversée du Larzac, descente vers Lodève, passage à Gignac et me voici de retour au bercail ce lundi 8 septembre vers 17h, dix-sept jours après mon départ et 3153 km parcourus. Bilan carbone désastreux.

(c'est fini)