Terrassé de plaisir
Par Igor Gourévitch le jeudi 27 septembre 2007, 19:53 - babines et bibine - Lien permanent
C'est ce que l'on ressent quand, par une chaude ou simplement tiède journée de printemps ou de début ou de fin d'été, on se retrouve à midi à l'ombre des platanes et de parasols judicieusement disposés assis à la terrasse de la Réserve Rimbaud. Vue sur la belle eau glauque du Lez, frisson des feuilles qu'une brise légère agite, pas une maison ou un bâtiment en vue car deux coudes opportuns du fleuve (eh oui ! le Lez est un fleuve) masquent l'environnement urbain derrière un rideau de grands arbres serrés.
Je vous avais déjà parlé dans mon billet du 21 mars dernier de la Réserve où j'étais allé dîner un soir : cadre rénové et épuré, élégance sobre, cuisine bien conçue, savoureuse sans lourdeur, carte des vins simple et claire. Ces qualités voulues par Charles Fontès se confirment au menu de midi (27 euros) qui consiste en trois plats (entrée, plat, dessert) avec trois choix pour chacun. Ce menu change tous les mois et demi environ et on ne risque pas la routine en revenant, ce que j'ai fait à trois reprises depuis le début de l'été. Je ne vais pas vous détailler les plats choisi par les uns et les autres à chacun de ces déjeuners.
Me reviennent en mémoire mes choix du 4 juillet :
- en entrée, un blanc de seiche à la plancha accompagné d'un avocat en dés au jus de persil
- suivi en plat principal d'un rognon de veau parfaitement grillé (et rosé à cœur) sur un lit de roquette avec des pommes de terre écrasées,
soient deux plats classiques parfaitement maîtisés et bien accompagnés par le VdP de l'Hérault blanc 2004 du domaine des Conquêtes (Ellner à Aniane) ou le chardonnay, le chenin, le grenache blanc et le vermentino concourent à un joli équilibre entre vivacité et rondeur.
Plus récemment, à l'occasion de la journée nationale Slow Food du 15 septembre sur le thème de la pomme de terre (voir le billet « Patate(s) au(x) menu(s), Charles Fontès avait conçu un pré-dessert sous la forme d'une crêpe de pomme de terre avec une glace au caramel salé que j'ai eu envie d'aller goûter. J'ai entraîné quelques amis et nous étions six à table sur la terrasse ce mercredi 19 septembre pour le déjeuner. L'anchoïade aux mini légumes permet de patienter en examinant les cartes et fait office d'apéritif avec l'AOC Coteaux du Languedoc blanc 2005 du domaine Saint-Martin de la Garrigue (Jean-Claude Zabalia, Montagnac) que nous apprécions pour sa fraîcheur et ses arômes fins de fruits blancs et une touche d'agrumes (terret bourret majoritaire, grenache blanc et un peu de roussanne).
Pour l'entrée, nos suffrages se répartissent entre la soupe glacée à la tomate avec des lamelles de lomo et du fenouil en fine tranches avec vinaigrette d'agrumes ou la simple mais très jolie salade façon niçoise, sans concombre, (photo) ou le suprême de volaille émincé aux pignons de pin grillés et une compotée d'aubergine marinée aux herbes et un peu de roquette.
Choix répartis aussi pour le plat :
- un dos de cabillaud doré sur un lit de haricots cuisinés en macaronade teintée de tomate et deux petits poivrons verts grillés (photo)
– un pavé de thon à la plancha bien saisi sur chaque face et rosé à l'intérieur avec une pissaladière et un peu de roquette
– une bavette poêlée avec échalotes confites et pommes grenailles croustillantes, impeccable de cuisson et de présentation.
Le VdP des Coteaux du Libron, pinot noir 2005 du domaine de la Colombette faisant parfaitement l'affaire à ce stade du repas.
Arriva ensuite le pré-dessert, prétexte à notre venue, fait d'une galette de pommes de terre paillasse avec une glace au caramel salé et une tuile au poivre (photo) faisant une belle transition vers les desserts :
- mousse (aérienne) de fromage blanc aux fruits rouges
– pain perdu, pomme caramélisée et glace à l'amande légèrement amère.
Ne voyant pas de vin de dessert proposé à la carte, je m'en ouvris au serveur. Peu après, nous eûmes la surprise voir venir Charles Fontès qui ouvrit pour nous une bouteille de Vintage blanc 2004 du Mas Amiel (grenache gris) et nous offrit ainsi un vin qui confine au sublime : doré, nez minéral, un peu pétrolant, bouche d'une finesse remarquable, équilibre du sucre et de l'acidité, saveurs safranées. Un excellent café servi avec un cannelé (ou canelet) nous permis de retoucher terre. Donc terrassé de plaisir à la Réserve Rimbaud : cuisine sophistiquée sous sa simplicité apparente, justesse des saveurs, précision des cuissons et agrément des présentations. S'il fallait mettre un petit bémol à cet air de louange, je le ferai en ce qui concerne certaines imprécisions du service ou de certaines rugosités dans le contact qui se remarquent dans un restaurant qui, à mon sens, est en marche vers une étoile.
Je remercie Alain et Catherine Houssat pour les photos
La Réserve Rimbaud
820, av. de Saint-Maur
34000 Montpellier
04 67 72 52 53 contact@reserve-rimbaud.com
fermé S midi, D soir et L tlj
site Internet
Commentaires
Ton article est aussi lumineux que le fut ce repas. Bravo.
Catherine
sans réserve pour la réserve Rimbaud. Approuvé le compte-rendu d'Igor sa prophétie de l'étoile, nous n'allons pas ergoter sur une chandelle, nous acons vu 36 avec la tuile poivrée sur la paillasse de pomme de terre. Nous avons encore la langue émue de la douce amertume de la glace à l 'amande, avec au palais le souvenir de ce Vintage blanc du Mas Amiel.
Nous retournerons nicher à l'ombre des platanes sur le Lez alangui...
sans réserve pour la réserve Rimbaud. Approuvé le compte-rendu d'Igor sa prophétie de l'étoile, nous n'allons pas ergoter sur une chandelle, nous en vimmes 36 avec la tuile poivrée sur la paillasse de pomme de terre. Nous avons encore la langue émue de la douce amertume de la glace à l 'amande, avec au palais le souvenir câlin de ce Vintage blanc du Mas Amiel.
Nous retournerons nicher à l'ombre des platanes sur le Lez alangui...