Vendredi 23 mai
Le jour suivant, je débarque à Belleville, mon quartier d'enfance. J'arpente le boul. de la Villette et la rue du fbg. du Temple à la recherche d'un pot de brandade de Nîmes dont j'ai besoin pour cuisiner le soir. Mission impossible : cette préparation est inconnue alors que les produits chinois et maghrébins sont disponibles en surabondance. Je suis frappé par l'absence d'une poissonnerie dans ce quartier très peuplé à cheval sur quatre arrondissements. Je finis par dénicher ce que je cherche au Monoprix de la rue du fbg. du Temple.

Je poursuis mon chemin pour retrouver les copains de lycée pour un de ces repas que nous faisons ensemble de temps à autre. J'ai proposé de nous retrouver au Chateaubriand au 129, av. Parmentier dont je vous ai déjà parlé dans un billet antérieur (voir le billet du 29/04/2008 : Trois bistrots en mars-avril à Paris). Arrivé un peu en avance, je flâne et je déniche sur le trottoir d'en face un petit caviste à l'enseigne de « La cave du Daron » qui a en vitrine une bouteille du Mas des Brousses, domaine de Puechabon bien connu des œnophiles de Montpellier. Cela me décide à entrer et à parler un peu avec le jeune caviste qui a créé ce lieu en 2006. Il propose des vins bien choisis à prix abordables ainsi qu'un petite restauration à base de « planches » de charcuterie et de fromages (voir le site). Une idée pour marquer une pause apéro avant d'aller déjeuner ou dîner au Chateaubriand en face.

Je traverse donc et retrouve la petite bande des anciens du lycée Voltaire. Nous choisissons la formule du midi qui, pour 16 euros, propose des plats simples et parfaitement cuisinés. La carte des vins montre à l'évidence une recherche de cuvées originales parmi des vignerons au style affirmé, souvent produits en bio. Seul reproche, il est impossible de trouver une bouteille à moins de 27 euros, la plupart se situant entre 30 et 40 euros. Je choisis la cuvée Isidore 2005 de Didier Chaffardon en Anjou, un chenin magnifique de minéralité et à la fine oxydation qui fera merveille avec le saumon sur lit de mangue et citron.

Retour à la case expo après ce repas : j'ai envie de voir la rétrospective de l' œuvre de Louise Bourgeois au Centre Pompidou mais je me casse le nez sur la fermeture du Centre pour cause de grève des agents du nettoyage. Je vais donc au musée Guimet pour la sublime exposition des estampes d'Hokusai qui vient de commencer (Hokusai, l'affolé de son art). Je la vois dans de bonnes conditions car la foule n'est pas encore là.

Samedi 24 mai
Le jour suivant je suis invité à un buffet chez des amis, non loin du château de Vincennes pour fêter la naissance de leur petite fille Éva. La visite à la boutique créée par deux jeunes chocolatiers, Julie et Fabrice Herviou, m'a été fortement recommandée et j'y fais un petit arrêt au sortir du RER Vincennes. Le petit coffret de chocolats assortis sera apprécié quelques jours plus tard par des connaisseurs (et connaisseuses) à Montpellier pour la grande qualité des chocolats et des ganaches. Encore une adresse à retenir. Pour en savoir plus, vous pouvez aller voir le site de l'ACCP (les Amants du chocolat de la Couronne parisienne) où une dégustation des chocolats Herviou est commentée.

En ce samedi soir, j'ai rendez-vous avec des amis pour tester un restaurant japonais dont j'avais lu l'éloge dans une chronique du Monde. On sait qu'une véritable déferlante de restaurants « japonais » s'est abattue sur Paris (600 enseignes) et sur la Province depuis quelques années. Tenus souvent par des Chinois ou des Coréens, ils surfent sur la vague du préjugé favorable à la cuisine du Pays du Soleil levant réputée saine et facile à digérer. Il est difficile pour le profane de détecter ce qui est vraiment japonais de ce qui ne l'est pas ; en cas de doute on peut consulter le site du Comité d'évaluation de la cuisine japonaise.

Ainsi renseigné j'avais donc choisi d'aller chez Wada dans le quartier des Ternes, près de l'Arc de Triomphe. C'est un petit restaurant qui ne paye pas de mine tenu par Hideo Yamaguchi, fils d'un pêcheur de Nagasaki, et qui ressemble beaucoup pour l'énergie concentrée qu'il dégage et son peu de loquacité au mythique acteur-réalisateur Kitano Takeshi. Le patron est seul en cuisine et en salle et prépare au moment même les sushis et sashimis servis avec des légumes marinés, croquants et parfumés. Le menu dégustation à 61 euros qui se termine par un pavé de saumon poëlé servi avec des lanières de coloquinte est presque trop abondant. Repas accompagné d'un saké délicat mais cher, 29 euros pour une petite bouteille, ce qui est excessif. On notera que le quartier n'est pas dénué de restaurants attractifs, à commencer par le restaurant Graindorge situé tout près de Wada dans la même rue.
 
Dimanche 25 mai
Je prends le TGV de 9h20 pour retourner à Montpellier et arriver à temps pour la représentation de l'opéra à 15 h. Quelques petits regrets concernant des expositions que je n'ai pas pu voir pendant ce bref séjour :
- Camille Claudel, une femme, une artiste au musée Rodin
- Sophie Calle, Prenez soin de vous et Daumier à la BN, site Richelieu
- Alain Séchas, Rêve brisé au musée Bourdelle
- Saul Steinberg, Illuminations à la Fondation Cartier-Bresson
- Bronzes du Luristan, énigmes de l'Iran ancien au musée Cernuschi

La cave du Daron
140, av. Parmentier
75011 Paris
01 48 06 21 84

Chocolats Herviou
42, rue de Montreuil
94300 Vincennes
01 43 74 26 54
RER Vincennes  ou métro Château de Vincennes

Wada
19, rue de l'Arc de Triomphe
75017 Paris
01 44 09 79 19
métro Argentine ou Ternes
fermé dimanche