Le Blogue d'Igor

"Heureux ceux qui se regardent avec humour car ils n'ont pas fini de rigoler ..." Lao Tseu

avec Slow Food

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dimanche 30 septembre 2007

Patate(s) aux Arceaux et patate(s) au(x) menu(s), 1er épisode : Les Muscardins

 Slow Food France avait choisi la pomme de terre pour thème de sa 1ère journée nationale le 15 sept. dernier. Les trois douzaines de conviviums de l'hexagone ont proposé toutes sortes d'animations, de présentations et de dégustations ce jour-là.

À Montpellier, nous avions choisi une action en deux volets : une animation le samedi matin au marché des Arceaux et des recettes mettant en valeur la pomme de terre proposées par des chefs dans près d'une vingtaine d'excellentes tables des villes et des champs dans et autour de Montpellier.

Stand tôt dressé le matin au début du marché, six variétés de pomme de terre de producteurs locaux simplement cuites à l'eau pour commparer textures et saveurs. Certains membres du convivium proposaient des préparations à base de pommes de terre aux chaland(e)s du marché : tourte, crique, galette forézienne et autres. Pour ma part, j'avais préparé deux purées très différentes à base de vitelote, cette pomme de terre à la chair violette et à la peau noire, et j'offrais aussi un morceau de beignet froid et sucré de pomme de terre et d'oignon râpés (latkès). Plus de 150 personnes ont dégusté ces préparations et sont reparties avec au moins une recette.

Difficile d'aller rendre visite en peu de temps à tous les chefs des restaurants qui avaient mis à la carte une recette où la pomme de terre était valorisée. J'ai choisi de commencer le samedi soir par les Muscardins où j'ai entraîné quelques amis.

Le chef Thierry Rousset avait conçu un repas (option du menu Friand à 41,50 €) comportant trois plats autour de la pomme de terre. L'option est complétée par un petit plateau de trois amuse-bouche finement cuisinés (une crème de chou-fleur au curry, une madeleine aux olives noires et un pain perdu).

Le Sancerre, cuvée Demoiselle 2004 d'Alphonse Mellot, frais, précis, minéral et floral nous dispose le palais pour accueilir l'entrée : escalope de foie gras poêlée, coulis de potimaron et pomme de terre gaufrée (aérienne), crème de châtaigne aux oignons doux des Cévennes.

La pomme de terre est aussi présente dans le plat : parmentier de cuisses de caille aux mousserons (ah, les sous-bois !) et fricassée des derniers légumes de l'été qui se marie très bien avec le Corbières, ch. La Voulte Gasparets, cuvée Romain Pauc, 2004, aux arômes profonds (jus de viande et torrréfaction), au boisé fondu et tanins enrobés.

Le plateau de fromages apporte l'embarras du choix et permet un voyage dans les régions de France. Arrive le dessert : espouma de vitelote, suprêmes de pomelos, ruban de sucre, une apothéose avec cette "écume" de vitelote d'un mauve clair au goût léger de châtaignes et les morceaux de pomelos un peu croquants. Le champagne brut rosé de chez Jacquard apporte la finesse de ses bulles et son caractère un peu vineux.

On ne repartira pas sans avoir picoré les après-desserts savoureux et légers (clafoutis, jus de fruit à la myrtille, caramels mous, guimauve à la fleur de coquelicot). Le service de Georges Rousset conjugue une urbanité parfaite avec une attention de tous les instants. Décidément, les Muscardins sont bien une des grandes tables de la région où l'addition reste raisonnable pour un repas de ce niveau de perfection. La recette de l'espouma de vitelote reste à la carte cette saison.

Les Muscardins
19, route des Cévennes
34380 - Saint-Martin de Londres
fermé Lu et Ma
04 67 55 75 90 trousset@les-muscardins.fr

site Internet

Crédit photo : Slow Food
 et remerciements à Alain et Catherine Houssat

vendredi 19 janvier 2007

la soupe, ras l'bol

Franc succès pour le Slow soupes festival organisé par Slow Food Languedoc ce vendredi 12 janvier en fin de journée au resto self du Mas des Moulin. Pas moins d'une vingtaine de participants, membres de Slow Food et sympathisants, qui avec sa soupière, qui avec sa cocotte, qui avec son réchaud, qui avec son thermos et une quinzaine de soupes de toutes saveurs et de toutes textures que l'on aura eu plaisir à déguster, chaque soupe étant tour à tour partagée. On s'y attendait un peu quand on connaît l'attachement des Français à la soupe, même s'il se teinte parfois d'amour-haine dans l'enfance. Un compte rendu succinct se trouve dans le site du convivium Slow food Languedoc et un petit livret des recettes sera bientôt disponible auprès des animateurs.
On ne compte plus le nombre de locutions et d'expressions où figure le mot soupe depuis qu'il est apparu à la fin du XIIème siècle sous la forme soppe puis sope venant probablement du bas latin d'origine germanique suppa et désignant alors la tranche de pain arrosée de liquide (bouillon, lait ....) ainsi que les herbes qu'on y mettait. Vers le milieu du XIVème siècle la soupe a pris son sens actuel : bouillon épaissi par des tranches de pain ou des aliments solides non passés. À distinguer donc de potage, apparu vers 1240 et venant de pot pour désigner les légumes cuits au pot et dont le sens a évolué pour évoquer le bouillon dans lequel on a fait cuire des aliments solides le plus souvent coupés fins ou passés. La soupe est, selon la tradition jusqu'au début du XVIIIème siècle, plus consistante et moins raffinée que le potage considéré comme plus noble. La différence tend ensuite à s'estomper et l'on emploie de nos jours indifférement l'un ou l'autre mot (cela apparaît nettement si on regarde le Grand Dictionnaire de cuisine d'Alexandre Dumas qui date du milieu du XIXème siècle et dans lequel il n'y a pas d'entrée pour le mot soupe mais uniquement pour potage, et aussi pour bouillon, et où il donne aussi bien des recettes intitulées "potage" que "soupe" dans le même article).
Parmi les mots dont l'acception est proche de potage et soupe, on citera : bouillon, consommé, garbure, gaspacho, velouté, panade, bisque, julienne, minestrone. Il me semble que, de nos jours, la dichotomie populaire/distingué (ou grossier/raffiné) se manifeste par l'emploi de termes comme soupe et potage, d'un côté, et, de l'autre, par des termes comme consommé et velouté, surtout lorsque le marketing des marques et des restaurateurs s'en empare. Pour en finir avec Alexandre Dumas notons qu'il ne prend pas vraiment la peine de définir soupe, ni consommé, ni bouillon mais qu'il se fend d'une définition pragmatique pour potage : on appelle potage toute nourriture destinée à être servie dans une soupière et à ouvrir le repas.
Escoffier dans son Guide culinaire emploie le terme générique de potage et tente de mettre de l'ordre dans les termes et les pratiques. Il distingue entre les potages clairs et les potages liés. Les premiers sont des consommés clairs ou parfois très légérement liés au tapioca et ne comportant qu'une sobre garniture. Sous le terme potages liés, il distingue cinq genres bien distincts : les purées, coulis ou bisques (liaison par un féculent : riz, pain frit, légume) ; les crèmes et les veloutés (liaison à base de roux blanc complétée par une liaison finale qui diffère dans les deux cas) ; les consommés liés et enfin les potages liés spéciaux. Mais il s'empresse dans l'exposé des recettes de troubler l'ordre ainsi établi en ajoutant deux catégories dont l'une nous intéresse directement car elle concerne les soupes et potages qui relèvent directement de la simple cuisine bourgeoise et des différentes cuisines locales (ce sont ces recettes qui nous sont les plus familières et on notera que ce n'est que là qu'Escoffier veut bien utiliser le terme de soupe) et il regroupe toute une série de préparations sous la rubrique de soupes et de potages étrangers.
Soupes et potages touchent au plus profond de l'inconscient des peuples et des individus. Une fois franchie l'étape de l'allaitement, éventuellement prolongée par celle de la bouillie, leur consommation est à la base de l'éducation du jeune bipède. Qui ayant reçu une taloche pour avoir refusé de manger sa soupe (une cuillère pour maman, une cuillère pour papa), ne sera pas, quarante ou cinquante ans plus tard, empli de nostalgie en sentant les effluves d'une soupe qui lui rappelle cette même soupe qu'il qualifiait de soupe à la grimace et contre laquelle il pestait in petto voire ex petto. L'âge venant, on est moins soupe au lait et on ne crache plus dans la soupe même si on la mangerait plus facilement sur la tête de ceux ou celles qui nous forçait à l'avaler.
Le mot soupe, bien plus que le mot potage pour lequel le nombre d'expressions recencées est bien moindre, véhicule tout un cortège de représentations sociales : ainsi on peut aller à la soupe ce qui n'empêche pas, au contraire, de la servir à quelqu'un ; il n'est pas impossible, ce faisant, de croiser un gros plein de soupe qui vous regardera avec mépris si vous êtes trempé comme une soupe. Il me reste à espérer que toutes ces remarques ne viennent pas comme un cheveu sur la soupe.

lundi 1 janvier 2007

Slow soupes festival

SLOW FOOD ® LANGUEDOC

Vendredi 12 janvier 2007, 18h30 - 21h30

Slow Soupes Festival

Mas des Moulins, Montpellier

Quoi de plus traditionnel que la soupe ? Mais aussi quoi de plus éternel ? Rebaptisée potage ou consommé, elle a traversé le dernier siècle. Servie aujourd'hui en petites portions, elle devient "capuccino" sur les grandes tables...

Quoi de plus facile et de plus quotidien ? Quel plat signifie plus le partage et le réconfort?

Enfin, quel plaisir et quelle variété!

Au creux de l'hiver, nous vous invitons à une célébration de la soupe, des soupes, avec une règle du jeu simple.

Vous venez avec une soupe pour six qui, dégustée en petites portions, sera servie à 12 ou 15 convives.

Vous apportez aussi un bol et une cuillère (à soupe!).

Vous aurez écrit votre recette.

Les appareils de chauffage (camping-gaz, plaque de cuisson) sont bienvenus.

Nous dégusterons successivement les x... soupes que vous aurez confectionnées. Un plateau de fromages et quelques vins concluront le repas.

Nous ferons aussi le point des préparatifs du Salon "Aux Origines du Goût" (Montpellier, 13-16 avril 2007).

Participation aux frais :

Pour les fromages et les vins, une participation de 6 Euros est demandée (8 Euros pour ceux qui ne sont pas membres).

Réservation avant le 10 janvier auprès de Ginette Lopez ; par courriel ou téléphone.

(gi.lopez@wanadoo.fr - 04 67 52 49 03)

Adresse : Resto Self du « Mas des Moulins » ; Village du Père Soulas, 2446-52 Avenue du Père Soulas (près du Rond Point du Château d’Ô), à Montpellier.

On peut s’y rendre en tramway : descendre à la station « Château d’Ô ». En voiture, rentrer dans l’enceinte du « Mas des Moulins » : le parking est gratuit. Se diriger vers le Resto Self, qui ne fonctionne pas le soir ; la salle qui nous est attribuée sera indiquée.

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