Ce n'est un secret pour personne que les cinémas Diagonal de Montpellier (les Diago) vont mal, très mal. Aux dernières nouvelles, la société qui chapeautait le Diago Centre (Saint-Denis), le Diago Celleneuve et le Diago Campus est mise en liquidation ; celle qui chapeautait le Diago Capitole est viable. Fermeture du Diago Celleneuve et du Diago Centre. Reprise du Diago Campus par une société émanant des Utopia (Avignon et sud-est) qui devrait, après travaux de rénovation (bien nécessaires), assurer une programmation «art et essai». C'est un moindre mal même si je regretterai le système Diago avec son exploitation en cascade des films (par ex. 2 semaines au Capitole, 2 semaines au Campus et session de rattrapage au Celleneuve) qui donnait sa chance, par le bouche à oreilles, aux films inconnus, dépourvus de budget de promo et mal défendus par les critiques locaux (qui font ce qu'ils peuvent), bref à de captivants films d'auteurs, toujours sincères, quelquefois maladroits ou faits avec peu de moyens mais intéressants par leur personnalité. Déjà la durée d'exposition des films s'était raccourcie et j'avais noté que dans la période récente des films n'avaient été programmés que 2 à 3 semaines au total. C'est un fait général en France où les écrans sont monopolisés par des films calibrés par et pour le marketing et où il ne reste que quelques écrans pour la sortie des films à petits budgets (qui sont pourtant produits en grand nombre compte tenu des dispositions fiscales et des systèmes d'aide à la production).
Plutôt que de pleurer sur le passé alors que j'ai connu des salles pleines à ce qui fut d'abord, dans les années 70, le Club (après avoir été la salle de cinéma de la paroisse sainte Bernadette) puis est devenu le Diagonal Campus, je veux énumérer les films que j'y ai vu ces deux ou trois derniers mois et je dois avouer que je m'y suis senti quelquefois bien isolé, ayant assisté seul ou au mieux en compagnie de trois ou quatre autres spectateurs à beaucoup de séances. Où sont passés les cinéphiles ? C'est à croire que les étudiant(es) ne sèchent plus les cours pour aller au cinoche et que les joies solitaires du joy-stick des jeux sur ordinateur leur suffisent. Litanie des films vus par Igor au Diago Campus (depuis début février 2007) en guise d'hommage à cette salle où je pouvais me rendre en pantoufles :

  • Les Climats (Iklimler), Nuri Bilge Ceylan, Turquie, 2006
  • La vie des autres (das Leben der anderen), Florian Henckel von Donnersmarck, Allemagne 2006
  • 12:08 à l'est de Bucarest (A fost sau n-a fost ?), Corneliu Porumboiu, Roumanie, 2006
  • Les liens, Aymeric Mesa-Juan, France 2006
  • Pars vite et reviens tard, Régis Wargnier, France, 2006
  • 7 ans, Jean Pascal Hattu, France, 2006
  • Remake, Roger Gual, Espagne, 2007
  • The direcktor, Lars von Trier, Danemark, 2006
  • Inland Empire, David Lynch, USA, 2006
  • Suzanne, Viviane Candas, France, 2006
  • Nue propriété, Joachim Lafosse, France/Belgique, 2006
  • Lettres d'Iwo Jima, Clint Eastwood, USA, 2006
  • Entre adultes, Stéphane Brizé, France, 2006
  • Chronique d'un scandale, Richar Eyre, Angleterre, 2006
  • Les témoins, André Téchiné, France, 2006
  • En la cama, Mathias Bize, Chili, 2005
  • Golden door (Nuevo mundo), Emanuele Crialese, Italie, 2006
  • Dans les cordes, Magaly Richard-Serrano, France, 2006
  • Ne touchez pas à la hache, Jacques Rivette, France, 2006
  • Play, Alicia Scherson, Chili, 2005
  • Angel, François Ozon, France, 2006
  • Belle toujours, Manoel de Oliveira, France/Portugal, 2006
  • Le vieux jardin, Im Sang-Soo, Corée du sud, 2006
  • Gentleman Jim, Raoul Walsh, USA, 1942
  • Une jeunesse chinoise (Summer palace), Lou Ye, Chine, 2006