La bonne fée a encore frappé et de Cendrillon a fait une princesse. Le bâtiment avait déjà connu des avatars et plusieurs vie : salle paroissiale Sainte Bernadette (il en reste une inscription gravée sur le côté du bâtiment) puis cinéma le Club dans les années soixante dix (du 20ème siècle) puis Diagonal Campus, tout beau tout neuf d'abord avec ses deux salles remplaçant l'unique salle initiale puis gagné petit à petit par la déglingue, fauteuils avachis, chewing gum décorant la moquette, toilettes condamnées. La reprise par Utopia s'est traduite par une rénovation soignée : en façade on à l'impression d'être face à la villa du gardien d'un domaine californien d'autant que les affiches annonçant les films ne sont pas visibles de la rue, sur le côté une niche en bois et verre abrite le climatiseur qui est à l'abri comme un saint dans une châsse à l'église, le hall est revêtu de bois sombre comme un club anglais huppé et les tableaux aux murs, les sièges de style Henri II, la moquette rouge font penser à un château en Écosse. Les salles ont été rhabillées et les fauteuils changés. Je ne vous parle pas des lustres appliques à volutes qui valent à eux seuls le voyage. Bref un vrai plaisir que de venir s'y asseoir et de voir un film dans des conditions confortables, même si l'aspect très rétro du décor surprend de prime abord. Longue vie à l'Utopia.