« On peut lire des romans toute sa vie sans jamais s'intéresser à la théorie du roman. Cette indifférence n'est pas concevable à l'égard de la poésie, qui se nourrit constamment des questions qu'elle suscite. Tout poète, de quelque manière, témoigne de cette autoréflexion permanente et nécessaire. ».

Cette phrase débute l'article que Patrick Kéchichian consacre dans le Monde des livres du vendredi 31 octobre 2008 au livre « La poésie c'est autre chose/ 1001 définitions de la poésie » publié aux Ed. Arfuyen sous la direction de Gérard Pfister. Il poursuit « À toute époque et en tout lieu, les poètes n'ont cessé de s'interroger et d'interroger. Leur art bien sûr, et au-delà son étrange capacité à rendre visibles, audibles, les mystères du monde et de l'être. Mais une telle révélation n'est pas stable. À tout moment il faut la repenser. ». Dans le florilège de citations tirées de l'ouvrage en question et que reprend l'article, j'ai choisi de retenir comme pensée du mois celle de Paul Valéry, notre voisin de Sète, homme de la pensée précise et de la formulation ambigue :

« Certains se font de la poésie une idée si vague qu'ils prennent ce vague pour l'idée même de la poésie ».