Entre le festival Montpellier Danse et le festival de Radio France Montpellier LR, il a fallu jouer avec le calendrier pour continuer à exercer les papilles :
- les Estivales
(avec la ronde des vignerons) presque tous les vendredis de juillet et août,
- la Circulade vigneronne en Terrasses du Larzac le 5 juillet (avec une première étape d'anthologie dans la grotte de Clamouse),
Aux quais vignerons, le 12 juillet, rencontre à Port-Ariane avec les vignerons sous une fine pluie
- la Nocturne vigneronne de Pézenas le 19 juillet,
- le salon des vins d'Aniane le 26 et 27 juillet
- et enfin Vinum à Sommières le 15 août un des rendez-vous que je n'aimerais pas manquer (voir mon billet du 1 août 2007) car on y déguste en paix et au frais.

D'une année et d'un lieu à l'autre, on retrouve bien sûr une bonne partie des mêmes vignerons, mais on a aussi en plus du plaisir de déguster les nouveaux millésimes celui de voir apparaître de nouveaux vignerons dont certains récemment établis. Bon courage à eux.


Pour aller à Lodève, on passe par Gignac. Pour aller à Aniane, on passe par Gignac. À Gignac, il y avait Capion et Capion c'était une institution (les plus anciens Montpelliérains se souviennent encore du restaurant Capion sur l'Esplanade à Montpellier avant qu'il n'aille s'établir à Gignac). Mais il faut bien dire que la succession du fondateur n'était pas à la hauteur et, pour y avoir dîné il y a deux ans, je puis affirmer que la cuisine s'était banalisée, que la carte des vins était plutôt pauvre et que personne dans l'établissement n'avait l'idée de ce qu'était un cépage et en quoi cela pouvait intéresser un client.

J'ai appris que la maison avait été reprise en septembre 2007 par un jeune couple : Matthieu et Anne-Laure de Lauzun et qu'il se chuchote déjà que la cuisine a retrouvé un très bon niveau. Ce jeune chef de 25 ans a fait ses classes chez Michel Bras (d'où, peut-être, ce goût des ardoises pour disposer ses préparations ?).
 
Cela m'a donné l'idée de déjeuner chez Capion/de Lauzun une première fois le 2 juillet en allant zieuter l'expo Moïse Kisling au musée de Lodève (ne manquez pas de la voir, Kisling n'est pas le plus en vue des peintres de l'École de Paris mais il a un réel talent et une vraie personnalité, j'ai particulièremnt apprécié ses natures mortes du début et les superbes nus qui jalonnent son œuvre). J'y suis retourné le dimanche 27 juillet à midi en y entraînant des ami(e)s au sortir du salon des vins d'Aniane.
 
La première fois nous avions choisi la formule « rapide » du midi (1 E et P pour 20 euros). Les lieux ont été réaménagés depuis mon précédent passage dans le sens d'un allègement de la décoration qui est sobre, murs blancs imitant des grandes pierres, sièges simples paillés, sous-nappe gris souris et nappe blanche.

Cependant que nous faisons notre choix, je jette un coup d'œil sur la carte des vins. Elle traduit une prospection intelligente des producteurs proches : pour les rouges, une cinquantaine de références en Languedoc-Roussillon avec une forte prédominence de la zone de la vallée de l'Hérault (Aniane, Montpeyroux, Jonquières, Puechabon, Saint-Jean-de-Fos) ; pour les blancs : 24 références en Languedoc-Roussillon avec un bon échantillon de domaines proches (dont Daumas-Gassac, Peyre-Rose, Aupilhac, Crès-Ricards .....) ; petit choix de 4 rosés et 5 vins moëlleux de raisins surmûris du Languedoc. L'offre est complétée par un petit choix de vins d'autres régions : 1 Bordeaux, 2 Loire, 2 Alsace, 5 Bourgogne, 4 Champagne. Il est possible d'avoir du vin au verre mais le choix est restreint, trop restreint à mon avis car cette formule est bien adaptée pour des repas à deux ou trois convives qui souhaitent avoir un vin adapté à chaque plat sans trop boire.
 
Un amuse-bouche nous est rapidement servi : dans un bloc de verre creux faisant office de verrine et placé dans un panier en métal, trois couches superposées salade de quinoa au citron confit, fromage assaisonné aux herbes et émulsion aux baies roses.

L'entrée qui suit est un caviar d'aubergine « revisité » avec tomates confites, citron confit, poivrons marinés et quelques toasts croustillant, le tout est savoureux, la présentation est soignée, les épices et arômes bien employés et les textures bien différenciées. J'essaie l'accord avec un verre de blanc du domaine Jordy, un VdT, cuvée Cers Vent 2007, cépage servant. L'expérience est modérement convaincante, le servant est plutôt un raisin de table qu'un raisin de cuve ce que la dégustation (que je renouvellerai au salon des vins d'Aniane) confirme.

Pour le plat nos choix se portent sur : un filet de saumon au pesto, tartare de tomate au basilic sur tartine croustillante, jus de tomate et légumes d'été et un travers de porc de montagne confit puis laqué, pâte de pomme fruit au jus de viande, effeuillé d'oignons au lard et une purée au jus. Belles saveurs dans les deux cas, mais je regrette le choix restreint du vin au verre puisque le rouge proposé est un honnête, mais pas renversant, Faugères du cellier La Vigneronne.

Rendez-vous à un prochain billet pour le repas du 27 juillet chez de Lauzun. 

Restaurant de Lauzun
3 bd de l'Esplanade, Gignac
04 67 57 50 83.
Formule 20 €. Menus 37,50 € et 50 €.
Fermé mercredi et jeudi midi.