Avant de prendre le train à la gare de Lyon pour m'en revenir à Montpellier, j'ai encore eu une petite faim. J'aime bien aller au Train bleu dont j'apprécie le décor fastueux et le service hiérarchisé (accueil, chef de salle, chef de rang, garçon....), le menu Réjane à trois plats vin compris se laisse avaler pour un prix qui n'est pas exorbitant. Mais les plats de ce menu ne changent pas souvent et cette fois j'ai cherché un autre restaurant dans les environs de la gare.
Les brasseries ne manquent pas et, après avoir scruté quelques cartes plutôt traditionnelles, je me suis laissé tenter par celle du Tarmac qui se donne pour sous-titre la brasserie contemporaine, ce qui se traduit par le décor et le mobilier aussi bien que par les plats proposés. Le Tarmac a ouvert en septembre 2006 à la place de la brasserie De Lacaze. Ses initiateurs, Dominique et Vincent Meillon, ont imaginé un lieu dynamisé par l'emploi des seuls blanc, rouge et noir pour le décor et le mobilier et qui tient du bar à tapas, de la trattoria et de la brasserie (ils ont conservé l'élégant plafond art nouveau). La chef, Véronique Melloul, s'est formée auprès de grandes pointures et a travaillé en Polynésie et à Nouméa. La carte est séduisante et comporte des plats savoureux et imaginatifs, aux influences mêlées . Elle commence par des tapas à 3-4 € (brandade de morue croquante aux arachides ou croquettes de patates douces aux crevettes, papaye légume au curry ou ....), elle se poursuit par des entrées à 6-9 € (foie maigre de canard laqué, carpaccio de betterave et gelée de foin ou crème chaude de potiron et raviole de Brie ou ....), elle continue par des plats bistrots à 14-19 € (blanquette de veau, joue de veau croustillante, riz pilaf ou ....) ou par des plats Tarmac à 14-19 € (tatakis de filet d'autruche, risotto aux champignons shitaké ou sauté de joues de lotte et litchis, émulsion d'ortie et pistache, riz vénéré vapeur ou ....) ; on peut se contenter d'une des salades composées (autour de 12 €) et de viande de bœuf à la plancha (autour de 22 €) ; de jolis desserts sont proposés pour 5-7,5 €. Le midi en semaine, on peut choisir les formules E+P ou P+D à 14 € ou E+P+D à 18 € dans une liste qui est renouvelée en partie chaque jour. Je me suis laissé tenter par la friture d'éperlans sauce aïoli safranée (abondant et pas gras) accompagné par un verre de vin des Côtes de Gascogne (domaine de Joÿ, 2005), suivi par la joue de bœuf en ravigote (copieuse, servie sur une excellente purée de carottes) avec un verre d'AOC Gaillac (château de Saurs, 2004) et j'ai terminé le repas par une tarte tatin aux poires servie avec une glace à la confiture de lait. La carte des vins (27 rouges, 4 blancs, 2 rosés) est lisible et bien construite : chacune des grandes régions viticoles est représentée par 2 à 7 références et on y remarque de bons vignerons comme Coursodon en Saint-Joseph. Quatre des rouges sont proposés au verre (2,5 à 4,5 €) ou en pichet de 50 cl (10 à 18 €) ainsi qu'un blanc et un rosé (3 € au verre, 12 € en pichet), Service aimable et site Internet remarquable.