Le Blogue d'Igor

"Heureux ceux qui se regardent avec humour car ils n'ont pas fini de rigoler ..." Lao Tseu

la pensée du mois

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dimanche 15 juillet 2012

La pensée de juillet 2012

Vous ne m'en voudrez pas, j'espère, pour le retard à mettre en ligne la pensée de ce mois : voyage gastronomique au Pays basque fin juin et début juillet puis festival de Radio-France et Mplier LR ont fait plus que m'occuper. La citation sera donc musicale. En écoutant France Musique il y a deux jours, j'ai eu vent de la parution en français .... en 1927 d'un recueil des chroniques que le poète Heinrich Heine, exilé volontaire à Paris pendant de nombreuses années et qui y est enterré, a rédigées pour l'Allgemeine Zeitung d'Augsburg.

 

Parfaitement immergé dans la vie culturelle de notre capitale, amis de nombreux écrivains, peintres et musiciens, il était un partisan et un ami de notre Hector national, à savoir Berlioz. Dans ses souvenirs plutôt désopilants de la création de la Symphonie fantastique Il en a livré un portrait décoiffant où la vision romantique de l'amour fou que Berlioz portait à Harriet Smithson est un peu écornée au nom de l'humour dont Heine ne manquait pas. Citation en anglais (d'après l'original en allemand dont je ne dispose pas) dont je vous propose mon adaptation améliorée avec l'aide de l'ami Bernard M. qui a bien voulu me faire part de ses suggestions.

"It is a shame he has had his hair cut. I will always remember him the way I saw him for the first time, six years ago, with his antediluvian hair style, his hair standing on end, over his forehead like a forest growing on the edge of a steep cliff. The setting was the Conservatory of Music, during a performance of a great symphony by him. . . . The best part of the work was a Witches’ Sabbath, in which the Devil said Mass and Catholic church music was parodied with the most terrifying, bloodiest foolery. It is a farce in which all the secret serpents that we carry in our hearts come gladly hissing up to the surface. The fellow sitting next to me, a talkative young man, pointed out to me the composer, who was sitting at the far end of the concert hall in a corner of the orchestra, playing the timpani. For the timpani is his instrument. "Do you see there in the stage-box," my neighbor said to me, "that fat Englishwoman? That is Miss Smithson; Monsieur Berlioz has been madly in love with her for three years, and it is this passion we have to thank for the symphony we are now hearing." And in fact, Miss Smithson, the famous actress from Covent Garden, was sitting in the stage-box. Berlioz kept looking directly at her, and every time their gazes met, he would pound away on his drum as if possessed. Miss Smithson has since become Madame Berlioz, and her husband has gotten his hair cut. When I heard the Symphony once again at the Conservatory this past winter, Berlioz was sitting there again as the timpanist in the back of the orchestra, the fat Englishwoman was again sitting in the stage-box, their gazes met once again . . . but this time he no longer beat the drum so furiously."

Source: Heinrich Heine, "Über die französische Bühne" (1837). Transl. MEB

 

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« C'est une honte qu'il se soit fait couper les cheveux. Je me souviendrai toujours de l'allure qu'il avait quand je le vis pour la première fois, il y a six ans, avec son style capillaire antédiluvien, sa chevelure hérissée au-dessus de son front, comme une forêt poussant sur le bord d'une falaise escarpée. Cela se passait au Conservatoire de musique pendant une exécution de sa grande symphonie....La meilleure partie de l'œuvre était le Sabbat des sorcières dans lequel le Démon dit la messe et où la musique de l'Eglise catholique est parodiée avec la plus terrifiante et sanglante bouffonnerie. C'est une farce où tous les serpents cachés en nos cœurs sortent en sifflant joyeusement à la surface. Mon voisin, un jeune homme bavard, me désigna le compositeur qui était assis à l'autre bout de la salle de concert faisant office de timbalier au sein de l'orchestre. Car les timbales sont son instrument de prédilection. « Voyez-vous là à l'avant-scène » me dit mon voisin « cette grosse Anglaise ? C'est Miss Smithson ; Monsieur Berlioz en est follement amoureux depuis trois ans et c'est à cette passion que nous sommes redevables de la symphonie que nous écoutons en ce moment ». Effectivement, Miss Smithson, la célèbre actrice de Covent Garden, était assise à l'avant-scène. Berlioz ne cessait de la dévisager et, chaque fois que leurs regards se rencontraient, il tapait sur les peaux comme un possédé. Depuis, Miss Smithson est devenue Madame Berlioz et son mari s'est fait couper les cheveux. Lorsque j'ai entendu de nouveau la Symphonie au Conservatoire l'hiver dernier, Berlioz était encore assis aux timbales au fond de l'orchestre, la grosse Anglaise était encore assise à l'avant-scène, leurs regards se rencontraient encore..... mais, cette fois, il ne tapait aussi furieusement sur les peaux »

mercredi 6 juin 2012

La pensée de juin 2012

C'est à l'occasion de la sortie de son dernier livre Le penseur malgré lui  (Cherche Midi) que je me suis intéressé de plus près à Grégoire Lacroix. J'ai entendu à la radio quelques citations qui en sont tirées :

 

Le mocassin, on ne s'en lace pas

Les sondages le confirment : trois Français sur quatre ignorent qu'il y en a peut-être un cinquième

et j'ai eu envie d'en savoir plus. Situé résolument dans la lignée d'Alphonse Allais, de Boris Vian et de Jacques Prévert, il excelle dans la forme courte et chez lui le loufoque le dispute à l'hyperlogique, orfèvre du langage il en décape les routines et restitue aux mots leur éclat du neuf. Sans agressivité, son humour fait mouche sans blesser et "fait la vie belle" comme le dit un de ses admirateurs.

Pour compléter le tableau quelques citations tirées de ses autres livres (Les douze « moi » de Grégoire/ Les euphorismes de Grégoire/ Les nouveaux euphorismes de Grégoire tous édités chez Max Milo) :

L'humour c'est ce qui évite à la lucidité de sombrer dans l'amertume.

Pas besoin d'être artilleur pour savoir que les filles canon deviennent rapidement des boulets.

Les suicidaires sont des gens pour qui mourir est un besoin vital.

Ce qui est le plus pénible en politique c'est l'interdiction de douter.

La femme forte a des amis, la femme faible a des amants

Viagra : la seule aide véritable à la réinsertion.

Je ne crois pas en Dieu et j'ai toutes les raisons de penser que c'est réciproque.

Je suis à cheval sur les principes, mais très mauvais cavalier

Moins on en sait, mieux on colporte

Il y a des gens modestes qui tiennent absolument à ce que ça se sache

Élever très haut le débat est une façon élégante de le perdre de vue

Où se posaient les hirondelles avant l'invention du téléphone ?

Belle moisson, non ? Vous avez de quoi tenir un mois d'ici à la prochaine Pensée du mois

vendredi 4 mai 2012

La pensée de mai 2012

Quelques citations tirées du Journal de Jules Renard (voir billet précédent)

 

Ecrire, c'est une façon de parler sans être interrompu

 

Il n'y a pas d'ami, il n'y a que des moments d'amitié

 

Il n'y a malheureusement pas de remède de bonne femme contre les mauvaises

 

Dans la veine de Blaise Pascal :

La femme est un roseau dépensant

 

Et une histoire naturelle ultra condensée :

Kangourou, puce géante

 

samedi 31 mars 2012

La pensée d'avril 2012

Le vin et l'alcool sont des sources quasi illimitées de réflexion. On en compte plus les aphorismes, les proverbes et les dictons qui les concernent. Une petite rafale de citations anonymes ou ayant des auteurs identifiés.

 

Je n'ai jamais abusé de l'alcool, il a toujours été consentant.

 

L'alcool ne résout pas les problèmes, ceci dit l'eau et le lait non plus

 

L'alcool tue mais combien sont nés grâce à lui ?

 

La pression, il vaut mieux la boire que la subir.

 

Jésus changeait l'eau en vin. Tu m'étonnes que douze mecs le suivaient partout.

 

 

Pour savoir qu'un verre était de trop, encore faut-il l'avoir bu

Georges Courteline

 

Si je bois, c'est pour rendre les autres intéressants

W.C. Fields

 

Qui n'aime point le vin, les femmes ni le chant restera sot toute sa vie

Martin Luther

 

L'alcool tue lentement. On s'en fout. On n'est pas pressés.

Georges Courteline

 

Un alcoolique, c'est quelqu'un que vous n'aimez pas et qui boit autant que vous.

Coluche

vendredi 2 mars 2012

la pensée de mars 2012

Elle est de Vladimir Vladimirovitch MAÏAKOVSKY, poète futuriste russe (entre autre), brûlé au feu de l'amour et de la révolution

 

Vivre dans un monde nouveau, c'est gravir une paroi de glace avec des ongles d'enfant

Владимир Владимирович Маяковский

 

 

 

mardi 31 janvier 2012

La pensée de février 2012

Il y a quelques noms de villages qui, dans la région, me font rêver tant leur consonance suggère un ailleurs. Ainsi de Minerve au nord de Béziers, de Bédoin et de Malaucène au pied du Ventoux ou encore de Sumène, au pied de l'Aigoual. Passant près de ce village dans les années 70 (du XXème siècle), j'avais pensé à Sumer (en Mésopotamie) et écrit un petit poème. Je vous le livre une quarantaine d'années après. Merci de votre indulgence.

 

SUMÈNE EN SEMAINE

 

Ballade sur six pieds

 

Petit gars de Sumène

Je sais que tu t' promènes

Dimanche ou en semaine

Avec la belle Germaine

 

Est-ce que ça te surmène

De trousser des poèmes

Les doigts dans des mitaines

Pinçant la bell' Germaine

lundi 2 janvier 2012

La pensée de janvier 2012

Pour commencer l'année avec un sourire ces quelques aphorismes de bon sens sans auteur connu qui se propagent de-ci, de-là :

 

Un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi

 

Les femmes préfèrent être belles plutôt qu'intelligentes parce que, chez les hommes, il y a beaucoup plus d'idiots que d'aveugles

 

Le sexe masculin est ce qu'il y a de plus léger au monde, une simple pensée le soulève

 

Les enfants c'est comme les pets, on ne supporte que les siens

 

On dit d'un accusé qu'il est cuit quand son avocat n'est pas cru

mercredi 30 novembre 2011

la pensée de décembre 2011

Quatre pensées ou phrases pour le prix d'une et toutes signées de ou attribuées à Albert Einstein. Si on se réfère à la première, on peut le penser agnostique mais le doute s'installe avec la seconde qui suggère qu'il est croyant ou, à tout le moins, déiste. Si cette incertitude vous plonge dans des abîmes insondables de réflexion les deux suivantes vous feront sourire car le personnage avait de l'humour.

"Définissez-moi d'abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j'y crois".

"L'idée que l'ordre et la précision de l'univers, dans ses aspects innombrables, serait le résultat d'un hasard aveugle, est aussi peu crédible que si, après l'explosion d'une imprimerie, tous les caractères retombaient par terre dans l'ordre d'un dictionnaire".

"La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi" !

"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité".

mardi 1 novembre 2011

La pensée de novembre 2011

Le décès, prévisible, de Steve Jobs, le co-créateur d'Apple, a provoqué un déferlement d'hommages quelque peu surdimensionné, même si les qualités de visionnaire marketing de l'homme sont indéniables. Parmi ce flot, j'ai remarqué la petite phrase suivante qui a le mérite de faire sourire et réfléchir :

 

« 10 years ago we had Steve Jobs, Bob Hope and Johnny Cash. Now we have no Jobs, no Hope and no Cash »

 

Il y a dix ans nous avions Steve Jobs, Bob Hope et Johnny Cash. Maintenant nous n'avons plus de boulot (jobs), plus d'espoir (hope) et plus de liquide (cash)

 

Je n'en connais pas l'auteur.

vendredi 7 octobre 2011

La pensée d'octobre 2011

"Le réseau des Kunsthalle est considérable. La décentralisation du pays joue un rôle central"

La citation est de Jocelyn Wolff, galeriste parisien

 

Je l'ai trouvée dans un article signé de Philippe Dagen, le critique d'art bien connu du Monde, dans un article pleine page qu'il signait dans le supplément du Monde "Culture & Idées" daté du samedi 1er octobre 2011. Fortement titré "L'art allemend est supérieur", l'article analyse avec pertinence les raisons géographiques, historiques, économiques et pédagogiques du succès des artistes allemands qui sont....parmi les plus influents dans le domaine des grandes expositions et des salles des ventes.

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